La mise en place du décor et des personnages fait craindre un nouvel avatar d'une production abondamment étoffée aux E-U, section "apprentissage du sexe et de la bibine". Sutter,18 ans, garçon populaire, peu motivé par sa fin de scolarité en "high school", préfère les coucheries à la géométrie. Cassidy le délaissant pour le sportif en vogue du lycée, il se laisse tenter par une amourette avec Aimee, fille beaucoup moins décorative, mais studieuse et attachante. Trop, peut-être, et au sens propre.
Le "teen movie" évolue rapidement en étude psychologique, sur fond d'addiction aux alcools forts de Sutter, imbibé en continu depuis sa petite enfance (initié alors par son père, à la bière). Ce qui a justifié sa sélection au festival "indé" de Sundance. Hélas, le propos n'y gagne pas en épaisseur, mais s'enlise dans la convention et les clichés (familles décomposées notamment), l'évolution du jeune héros (sentiments et vie en général) manque de justification(s), et la mise en scène, sans éclat, ne relève rien d'un ensemble qui se veut "frais", mais est surtout insipide. On guette en vain le "Moment spectaculaire", célébré dans le titre.
Les bonnes surprises de la distribution viennent de certains rôles secondaires, voire très épisodiques : le père retrouvé (Kyle Chandler) ou la soeur au bord de la déprime façon DH (Mary Elizabeth Winstead), le prof "impliqué" (Andre Royo) ou l'employeur de Sutter (Bob Odenkirk). "Sutter" et "Aimee" peinent à convaincre, voire à émouvoir, Shailene Woodley/Aimee manquant quant à elle surtout de naturel.
Enfin, on ne peut même pas espérer enrichir son anglais, quand ces jeunes gens ne semblent disposer que d'un vocabulaire ne dépassant guère les 300 mots ! 2 étoiles (avec indulgence).