Aventures trépidantes au royaume du plastoc : une simple chambre, aux murs colorés, au parquet lisse comme le visage de ces attachants jouets. Pixar dresse une galerie de personnages, cousues main ou fabriqués dans des usines énormes, pourfend d'émotions un visage doté d'une seule expression et munis de doutes, de pensées, de sentiments, des figurines pour bambins. Ici, le bambin s'appelle Andy, attachant garçon dans lequel on s'identifie tous. Tous, tels les petits enfants devenus grands que sont les adultes d'aujourd'hui, nostalgique d'un temps à qui Toy Story redonne vie de la plus belle manière. Le film, efficace, juste, entrainant et curieux, divertit merveilleusement. Emporté dans un scénario parfait, millimétré et précis, là se produit l'impensable : on oublie tout, d'un seul coup. Toutes les prouesses techniques, l'image de la fourmilière de techniciens s'arrachant les cheveux pour donner vie à Woody, Buzz et les autres. On décolle. Vers l'infini. Vers l'au-delà. Ces jouets peuvent nous emmener n'importe où : dans la plus colorée des chambres où la plus sombre, à califourchon sur une fusée où à l'intérieur d'un coffre. Et dire que ce n'était qu'au début...Sorte d'aperçu de tout ce que Pixar nous fera voir par la suite, Toy Story, pourtant, se démarque, et garde son statut de grand film. Le film fut un triomphe mérité. Lors des Oscar, John Lasseter partit cotoyer le bon vieux Walt et ses sept petites statuettes. Aujourd'hui, Woody et Buzz ont peut-être un peu vieilli. On s'aperçoit en les revoyant, ces deux meilleurs amis, et en souriant gentiment, que leur profondeur n'est finalement pas tellement creusée. Mais il suffit de regarder Woody, par terre sur le parquet, de voir les premières lettres du générique s'afficher, la célèbre chanson commencer et s'entendre fredonner, surtout ; pour se dire au final que Toy Story gardera toujours le charme et la qualité de la première fois.