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    Les Brebis font de la résistance
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Brebis font de la résistance" et de son tournage !

    Genèse du projet

    L'idée de faire ce film est venue à l'esprit de Catherine Pozzo Di Borgo lorsqu'elle séjournait dans la région de Montpellier et qu'elle accompagnait ses hôtes faire le marché au hameau de Montredon. "Je savais vaguement que le hameau se situait sur le plateau du Larzac, dans l'Aveyron, et j'avais quelques souvenirs de la lutte qui l'avait rendu célèbre dans les années 70, lorsque cent trois familles de paysans avaient mené une farouche résistance contre l'extension du camp militaire et l'expropriation de leurs terres par l'armée, explique la réalisatrice. Mais mes connaissances s'arrêtaient là et je ne m'attendais certes pas à trouver à l'entrée de ce hameau perdu des tables chargées de littérature militante. Des tracts et des brochures du DAL, d'AC !, de Droit Devant, d'Attac, de la Confédération paysanne accueillaient le visiteur venu s'approvisionner en fromages et légumes frais."

    Par la suite, Catherine Pozzo Di Borgo apprit que Montredon était le lieu de résidence de José Bové, le très médiatique porte-parole de la Confédération paysanne, ce qui expliquait les choses, mais seulement en partie. Elle est retournée sur le plateau à plusieurs reprises et chaque visite a renforcé sa conviction que cet endroit avait quelque chose d'unique qui méritait d'être observé de près. "Ce qui m'a d'emblée frappée et séduite, c'était l'accueil incroyablement cordial de ses habitants, ajoute la cinéaste. Partout où je suis allée, je me suis sentie la bienvenue. Tous ceux que j'ai approchés ont tout fait pour me mettre à l'aise et répondre à mes questions. J'ai assisté à la traite des brebis, je me suis promenée sur les immensités désertiques, j'ai partagé des repas mémorables et j'ai écouté avec émerveillement toutes ces histoires d'hier et d'aujourd'hui qui font la richesse du Larzac."

    Note d'intention de Catherine Pozzo Di Borgo

    Amoureuse du Larzac, Catherine Pozzo Di Borgo déclare : "cette région est traversée par les problèmes et les contradictions du monde moderne, et ses habitants n'en sont pas exempts. Mais même s'il existe, comme partout, des inimités, des rivalités, des jalousies, des mesquineries, il est difficile de ne pas être séduit par les liens très forts qui unissent les gens du Causse. Sur ce plateau perdu, des mots comme solidarité et convivialité ont véritablement un sens. Le Larzac est une grande famille qui vous attire comme un aimant. Et même si, dans le cours du film, j'aborde les grandes questions qui agitent le plateau - la lutte historique des années 70, la gestion originale du foncier mise en place au début des années 80, les problèmes spécifiques à la petite paysannerie - c'est d'abord cette atmosphère chaleureuse très particulière que j'espère être parvenue à transcrire."

    Un peu de géographie et d'histoire

    Le causse du Larzac, d'une superficie de 1 000 km2, est à cheval sur les départements de l'Aveyron et de l'Hérault. Sa terre calcaire est dure et aride, le climat y est parfois extrême. C'est une région de vastes espaces désertiques. La brebis en est la principale richesse. Son lait, de temps immémoriaux, sert à la fabrication du Roquefort, même si une certaine diversification est aujourd'hui en cours. Avant la lutte contre l'extension du camp militaire, de 1971 à 1981, le plateau ne comptait plus guère qu'une centaine d'agriculteurs. Il était dominé à l'Est par quelques grosses fermes. L'Ouest, où l'on trouve des hameaux dispersés, était en voie de désertification. Pendant la lutte, des dizaines de sympathisants ont squatté des fermes en ruine. Un certain nombre sont restés. Par la suite, d'autres familles se sont installées. Si bien qu'on a plusieurs strates de populations qui restent encore très visibles de nos jours et qui constituent une des richesses du Larzac.

    Le Larzac ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans les dix années de lutte qui l'ont profondément marqué. Rappelons que la décision prise en 1971 d'agrandir le camp militaire et d'exproprier 103 familles de paysans suscita un vaste mouvement de soutien à travers la France et même à l'étranger. 150 "comités Larzac" furent créés et la lutte fut ponctuée de grands rassemblements, mais aussi de très nombreuses manifestations souvent originales : blocages de manoeuvres militaires, "montées" sur Paris (avec des brebis, puis en tracteur, puis à pied), jeûnes publics, entraves aux enquêtes administratives, recours juridiques systématiques, actions de désobéissance civile, etc. La résistance prit aussi d'autres formes comme la reconquête de terres agricoles peu à peu désertées, la construction de bergeries sans permis, l'achat collectif de terres convoitées par l'armée (Groupements Fonciers Agricoles) et les occupations illégales de bâtiments.

    Aussitôt la victoire acquise, les paysans ont créé la Société civile des terres du Larzac (SCTL) avec pour objectif de récupérer les 6 300 hectares de terres qui avaient été vendues à l'armée en vue de l'extension du camp. La SCTL a conclu un bail emphytéotique de soixante ans avec l'État et a permis l'installation de 70 paysans. Une expérience originale qui propose un modèle alternatif à la sacro-sainte propriété privée : la gestion collective des terres.

    La réalisatrice Catherine Pozzo di Borgo

    Catherine Pozzo Di Borgo est professeur associé à l'Université d'Amiens et documentariste. Manifestant un intérêt particulier pour le monde du travail, elle tourne, au début des années 80, aux Etats-Unis avec Robert Machover De l'acier et des hommes, un documentaire sur les ouvriers d'une aciérie menacée par des difficultés économiques. Puis en 1991, elle suit, dans Les Vaches bleues, des familles de mineurs frappées par le cancer qui se battent pour que leur maladie soit reconnue comme celle du travail. Trois ans après, elle réalise Arrêt de tranche - les trimardeurs du nucléaire, où on la voit parcourir la France et accompagner des salariés d'entreprises sous-traitantes, chargés de la maintenance des centrales nucléaires. Et en 2008, c'est à la rencontre de paysans du Larzac, qui se sont battus dans le passé contre l'Etat français pour garder leurs terres, qu'elle se porte dans Les Brebis font de la résistance.

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