Finalement tenu par Kim Greist, le rôle de Jill Layton a fait l'objet d'une chaude lutte parmi les actrices en vue d'Hollywood. Ainsi Jamie Lee Curtis, Rosanna Arquette, Rebecca de Mornay, Ellen Barkin et même Madonna ont-elles été un moment envisagées.
Le destin tragique de River Phoenix est indirectement lié à Brazil. Grand admirateur du film de Terry Gilliam, l'acteur s'était en effet lié d'amitié avec Jonathan Pryce, héros de Brazil, sur les plateaux de Dark Blood tourné en 1993. A tel point que Jonathan Pryce lui avait arrangé un rendez-vous avec Terry Gilliam le ... 31 octobre 1993. Une rencontre qui n'aura jamais lieu, River Pheonix décédant quelques heures seulement avant l'heure fixée.
De son propre aveu, Terry Gilliam s'est inspiré de la ville côtière de Port Talbot pour créer le monde de Brazil, une cité dont les usines grises l'ont amené à un imaginer un hommage dont le seul échappatoire serait la chanson Brazil.
La séquence de fin de Brazil contient un hommage appuyé au Cuirasse Potemkine et à sa fameuse scène du landau dévalant les escaliers. Cette fois, un landau descend les marches après que la mère de l'enfant a été tuée lors de l'assaut consécutif à la libération de Sam Lowry.
Ex-membre de Monty Python, Terry Gilliam réalise avec Brazil son troisième long métrage indépendant du groupe comique anglais, après Jabberwocky en 1977 et Bandits, bandits tourné en 1981.
Véritable leitmotiv du film de Terry Gilliam, la chanson Brazil a été chantée à la fin des années 30 par le très populaire chanteur latino Arry Barroso.
Avec son administration envahissante jusqu'à l'absurde, Brazil fait irrésistiblement penser à l'oeuvre de l'auteur tchéque Franz Kafka et notamment à La Métamorphose. La ville tentaculaire, sa population grouillante et épiée rappelle, elle, 1984, le roman visionnaire de George Orwell.
Inscrit dans la légende de Brazil, le conflit entre Terry Gilliam et ses producteurs, notamment Sid Sheinberg à l'époque à la tête d'Universal, a aboutit à pas moins de trois versions différentes du film. Au centre des débats, la fin de l'intrigue, jugée trop sombre par la production. Remaniée avec un happy end dans ce qui sera connu comme la version de Sheinberg ou Love conquers all, le film et ses 94 minutes provoque la colère de Terry Gilliam, qui décide de retravailler Brazil avant sa sortie américaine en décembre 1985 d'une durée de 132 minutes. Enfin, l'Europe peut apprécier la version réalisateur de 142 minutes. Symptomatique de cette lutte acharnée et des mauvaises relations entre Terry Gilliam et Sidney Scheinberg, le nom du patron d'Universal est repris dans les crédits du Brazil sous la dénomination "worst boy", soit "pire garçon".
Sorti en décembre 1985 aux Etats-Unis, Brazil a été nommé à deux reprises lors de la cérémonie des Oscars 1986, dans les catégories "Meilleur scénario original" et "Meilleurs décors", battu respectivement par Witness et OutOut of Africa - Souvenirs d'Afrique.
Outre le Monty Python Michael Palin pour qui Brazil constitue la 8e collaboration avec Terry Gilliam, d'autres habitués entourent le metteur en scène dans son ambitieux projet. Ainsi les comédiens Ian Holm, Jim Broadbent, Peter Vaughan et Katherine Helmond (cette dernière plus tard également à l'affiche de Las Vegas Parano) avaient-ils participé au tournage de Bandits, bandits, le précédent film de Terry Gilliam, le directeur de la photographie Roger Pratt déjà éclairé Le Sens de la vie avant Fisher King / Le roi pêcheur et L' Armée des 12 singes et le scénariste Charles McKeown joué dans Le Sens de la vie et Time Bandits (avant d'écrire Les Aventures du baron de Munchausen). Héros malmené de Brazil, Jonathan Pryce retrouvera Terry Gilliam trois ans plus tard pour Les Aventures du baron de Munchhausen. Le compositeur Michael Kamen retrouvera lui aussi le metteur en scène pour Les Aventures du baron de Munchhausen et Las Vegas Parano.
Avant de se nommer Brazil en référence à la célèbre chanson, la troisième réalisation solitaire de Terry Gilliam a failli s'appeler The Ministry of torture (littéralement Le Ministère de la torture), 1984 ½ (en hommage au roman 1984 et au film Huit et demi de Federico Fellini) et How I learned to live with the system – so far.
Terry Gilliam apparaît furtivement dans son film, en fumeur de cigarettes qui croise le chemin de Sam Lowry dans la tour Shang-ri La.