Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Zabriskie Point" et de son tournage !

Un film en phase avec son époque

A l'instar d'Easy Rider de Dennis Hopper ou Punishment Park de Peter Watkins, Zabriskie Point est un film en phase directe avec les bouleversements qui se déroulent aux Etats-Unis au sein de la société, alors plongés en pleine guerre du Viêtnam, et les manifestations des étudiants sur les campus universitaires, sauvagement réprimées par l'administration de président Nixon. Quatre ans après avoir observé l'époque du Swinging London dans Blow Up, Michelangelo Antonioni s'attaque cette fois-ci à l'Amérique, sous la forme d'un road-movie, le genre phare au cinéma dans les années 70.

Destin tragique

Le personnage principal du film, Mark Frechette, a été arrêté en 1970 (l'année de réalisation et sortie du film), pour vol à main armée d'une banque. Son complice a quant à lui été tué par la police quelques années plus tard, en août 1973. Frechette a été condamné à une peine de 15 ans de prison, où il est mort en septembre 1975 des suites de suffocations (vraisemblablement accidentelles, l'acteur ayant été étouffé par une barre d'haltérophilie tombée sur sa gorge). Pour l'anecdote, il avait reversé la totalité de son cachet sur le film (60 000 $) à une commune.

Incidents de tournage

Les idéaux politiques de Michelangelo Antonioni, très ancré à gauche, ont valu au cinéaste de nombreux incidents qui ont perturbé le tournage du film, le tout dans un climat quasi insurrectionnel dans le pays. Des groupuscules ont manifesté violemment leur hostilité au film, qu'ils jugeaient profondément anti-américain. Le FBI a même dépêché des agents chargés d'enquêter et de ficher les membres de l'équipe du film, tandis que les différents lieux de tournages ont été envahis par des manifestants pro-Nixon, qui conspuaient une scène où selon eux le drapeau américain était humilié et désacralisé, mais qui n'a en réalité jamais existé.

Les Doors s'invite chez Antonioni

Dès le départ, Michelangelo Antonioni a contacté Jim Morrison, le leader charismatique du mythique groupe des Doors, pour composer un morceau pour le film. Toutefois, le cinéaste n'a finalement pas retenu leur contribution, préférant la partition musicale des Pink Floyd.

Ponti / Antonioni : deuxième

Zabriskie Point marque la deuxième collaboration entre le célèbre producteur italien Carlo Ponti et Michelangelo Antonioni. Ils ont travaillé une première fois ensemble en 1966 sur Blow Up, et se retrouveront pour le tournage de Profession : reporter en 1975. Carlo Ponti était l'un des producteurs les plus influents du cinéma italien de l'après-guerre, et ce pendant plus de 30 ans. Il a notamment produit la plupart des films des maîtres du cinéma transalpin tels que Vittorio De Sica, Luigi Comencini, Francesco Rosi, Ettore Scola. Sa carrière s'est aussi largement internationalisée, puisqu'il a produit la plupart des cinéastes de la Nouvelle Vague (Landru de Claude Chabrol, Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda, Jean-Luc Godard et son Mépris), mais aussi des productions d'envergures internationales (Le Docteur Jivago, De la chair pour Frankenstein Le Pont de Cassandra).

Une fin alternative

À l'origine, le film devait se terminer par un plan sur un avion dans le ciel, traînant derrière lui une banderole avec marqué dessus : "Fuck You America". Celle-ci n'était évidemment pas du tout du goût de Louis F. Polk, alors président de la MGM, qui produisait le film. Il a donc ordonné une coupe de cette scène, en plus de plusieurs autres. Lorsque James T. Aubrey l'a remplacé à la tête de la major, il a demandé à Michelangelo Antonioni de réintégrer les coupes, sans cette fameuse scène finale.

100% américain

Zabriskie Point est le seul film intégralement financé par des fonds américains de toute la carrière de Michelangelo Antonioni.

Deux séquences célèbres

Le film est resté célèbre pour deux séquences. La scène d'orgie située en plein désert, et la séquence finale d'explosion, que Michelangelo Antonioni a souhaité filmer au ralenti sur une musique hallucinée des Pink Floyd. Deux séquences ayant pour thème commun la révolte : sexuelle pour la première, et terroriste pour la seconde, mais aussi deux scènes totalement fantasmées.

Harrison Ford chez Antonioni

Encore jeune premier, Harrison Ford a un petit rôle dans le film; en l'occurence celui d'un employé de l'aéroport. Mais ses scènes ont été coupées au montage par Michelangelo Antonioni. On peut néanmoins encore l'apercevoir très rapidement lors de la séquence en prison, où il se tient adossé au mur du fond à côté de la porte.

Un cinéaste en rupture avec les codes du genre

Dans Zabriskie Point, Michelangelo Antonioni poursuit son travail de révolution esthétique sur le thème de la "disparition", qu'il avait déjà entrepris sur L'Avventura, L'Eclipse où il fait disparaître tous ses personnages, ainsi que la scène du mimétisme qui clôt Blow Up. Avec ces films, le cinéaste va alors totalement à l'encontre des règles du cinéma hollywoodien classique.

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