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Un visiteur
5,0
Publiée le 15 mars 2010
"Achille et la tortue" nous conte une vie d'artiste, ponctuée de gags aussi drôles que cruels. Kitano en profite pour régler ses comptes avec le monde de l'art et nous offrir son film le plus accessible depuis des années. On retrouve toutes les questions de la philosophie de l'art mises en images et souvent traitées avec beaucoup de dérision. Un bon cru et, surtout, un film qui n'est pas destiné qu'à ses fans.
[spoiler inside] Voir un film de Takeshi Kitano, c'est toujours un bonheur, quel que soit sa qualité intrinsèque. Achille et la Tortue ne fait clairement pas partie du top de sa filmographie, mais reste éminemment sympathique. Les ingrédients habituels sont là, agrémentant un récit oscillant constamment entre drôlerie et drame, entre passion et folie. La mise en abîme de l'histoire de cet artiste raté avec celle de Takeshi himself est tentante et quelque peu évidente, mais elle n'est finalement pas aussi intéressante que l'on a bien essayé de nous le dire. Kitano se pose certes des questions sur la condition d'artiste, mais le questionnement ne reste finalement que relatif compte tenu de la personnalité même de son personnage principal. On découvre trois étapes de la vie de cet artiste passionné, mais dénué de talent, d'inspiration et de sensibilité, cette nature atteignant des proportions malsaines vers la fin du film. Le processus artistique passe finalement tellement loin de cet homme finalement inhumain que l'art n'est jamais réellement au centre du récit, mais plutôt la passion folle et malsaine, celle qui avilit l'homme, tout comme dans Dolls. La seule réussite véritable de la vie de cet homme sera donc d'avoir trouvé l'amour d'une femme prête à endurer sa profonde névrose. Film pessimiste empreint de comédie ou comédie tragique, Achille et la Tortue se cherche finalement sans se trouver réellement, comme dans la légende éponyme. Toujours reste-t-il une histoire troublante et passionnante, qui alterne sans cesse des moments de grande drôlerie (les happenings de sa jeunesse ou ses inventions à l'âge mûr) et d'atroces tragédies trouvant une apogée glaçante et nihiliste dans la mort d'une fille qui ne pouvait finalement pas exister dans son monde. Achille et la Tortue restera un film mineur et pas si inspiré que ça du maître, mais bon, ça reste un bon film qui dépayse et questionne. Quelle est donc la réelle signification du titre de ce film ? ^_^
Pas vu jusqu'au bout, me suis arreté au 2/3 du film. Et pourtant j'adore la peinture et le sujet me semblait très interessant. Mais voilà, là où il aurait fallu de la poésie et de la légèreté, on découvre un film chiant, et lourd. Beaucoup trop pour mes pauvres neurones en tout cas. Je pense que Kitano ne pige rien à la peinture, à la vie d'artiste, et ne parvient qu'à nous gaver de clichés infames.
Je me suis régalé ! Un film dépaysant à bien des égards : de la subtilité et finesse au début, il évolue vers la satire, le saugrenu, le loufoque, le délire, pour finir dans l'absurde. Il doit sans doute exprimer l'âme japonaise avec sa tendresse et ses violences. Il y a aussi beaucoup d'humour explosif, jamais vulgaire. Jolie musique et excellents acteurs. En résumé ce film est bien défini par son titre car Machisu court toujours après le génie, sans jamais y parvenir. Qui veut faire l'ange fait la bête, avait déjà écrit Pascal. À voir et à revoir plusieurs fois !
"Achille et la tortue" est mon premier 4/4 sur allociné...je sais pas si vraiment c'est un 4/4 comme je ne peux pas les comparer aux autres, mais c'est un excellent film. Il est rempli d'humour noir, de tristesse et parfois de joie. Il m'a fait réfléchir profondément. Les tableaux qui sont présents dans le film sont tous remplis de sens et de symboles : j'ai particulièrement apprécié le tableau avec le mètre dessus. Awesomely awesome
J'ai pu assisté à l'avant-première. C'est un très beau film avec l'univers de Kitano. Un scénario assez riche malgré et surprenant je regrète par contre l'absence de la musique de Joe Hisaishi. A voir vraiment !!!!
Tout le talent de Kitano réside dans le fait que même dans ses films les plus graves, les plus durs, les plus tristes, il arrive toujours à nous faire rire… Achille et la tortue ne déroge pas à la règle… Soit, il faut attendre la deuxième partie du film, pour que cet humour noir, décalé, fasse surface… Car le récit en lui-même est loin d’être réjouissant. Ce film se présentant tel un triptyque; trois périodes phares de la vie de ce « peintre » qui ne sera jamais reconnu, prend parfois des airs d’autobiographie. Le personnage est aussi bien attendrissant, crédule, qu’égoïste. Kitano dresse de façon sous-jacente un portrait de la société assez affligeant.
Marqué par la visite d’un peintre dans un riche famille piquée de mécénat, un enfant gâté décide de se consacrer exclusivement à la peinture, et se voit contraint, devenu orphelin puis adulte, de survivre de petits métiers pour se consacrer tout entier à son art, face aux critiques et rejets systématiques de son galeriste attitré au goût douteux, qui le pousse à étudier et passer d'abord par tous les grands courants successifs de l’art moderne et contemporain par imitation de leur principal mentor dans une recherche assymptotique mais vaine de la reconnaissance, depuis l’impressionnisme jusqu’à un happening fatal, qu’il rate comme tout le reste…, tandis que l’hécatombe de ses proches, à l’exception de sa femme, se poursuit jusqu’au repentir final. Film teinté de burlesque mais un peu lent et nécessitant une connaissance très pointue de l’art du 20ème siècle pour en saisir la subtilité, sinon le propos philosophique, résumé par la fable de la course d'Achile et de la tortue.
Un pur chef d'oeuvre ! Kitano sait nous montrer l'essence de la Poésie et de l'Art dans ce film où tous les genres se mélangent, où le scénario passe d'un grand burlesque à la terreur que provoque la vie de cet artiste maudit... A voir et à revoir !