Film complotiste qui soutient que la NASA financé par le congrès américain a envoyé trois types dans une boîte de conserve pour marcher sur la Lune afin de gagner une course avec l'URSS. Je reste sur l'idée du documentaire d'Arte diffusé un premier avril comme quoi Kubrick a tout filmé...
Franchement, je n'ai pas vu grand intérêt à ce film et je me suis pas mal ennuyé. Alors oui il a des qualités, notamment parce Ryan Gosling ne singe pas Neil Armstrong, il n'est pas là avec 100 kilos de maquillage à tenter de faire semblant d'être Neil... On dit que c'est lui, ça fonctionne plus ou moins (plus moins que plus, parce qu'il est assez insupportablement mutique) et puis c'est tout, le film peut commencer.
Il y a quelques idées sympas, je pense notamment à un raccord bien trouvé entre Gosling qui caresse les cheveux de sa fille et le plan d'après on devine immédiatement un enterrement. On évite pas mal du pathos, déjà que le film je le trouve assez sensible et larmoyant car toujours à fleur de peau, que pourrait causer le fait de montrer un gamin mourir à l'écran.
Cependant j'ai un vrai problème avec la mise en scène, alors oui, elle permet vraiment de comprendre à quel point les astronautes sont vulnérables et ça fonctionne très bien. On voit tout qui tremble, on voit les astronautes mourir un à un, présentant Armstrong limite comme un survivant et donc on arrive à sentir le danger, alors qu'on sait très bien qu'il a fini par marcher sur la Lune, il n'y a aucun suspens là-dessus. J'ai bien aimé ce côté là parce que ça me rappelle un autre domaine qui me passionne : l'alpinisme, où en fait tous ou presque meurent les uns après les autres dans des accidents tragiques. On sent dans le film que c'est un exploit de réussir à faire ce qu'ils ont fait, mais surtout qu'ils ne sont pas aidés par la technologie, bien au contraire, que c'est les qualités des humains qui font tout.
Mais le problème c'est que la caméra tremble tout le temps, même lors des scènes intimistes, même lors des dialogues, atténuant finalement l'intensité des scènes de vol, puisqu'en fait oui ça tremble et même ça tremble beaucoup, souvent ce qu'il se passe à l'écran est difficilement lisible, mais ça tremble juste plus que d'habitude. Et c'est dommage, surtout que franchement j'ai décroché du film à de nombreuses reprises à cause de ça, parce que c'est insupportable d'avoir le moindre dialogue filmé par un parkinsonien.
Aussi le film semble ouvrir des portes qu'il n'explore jamais. J'ai vraiment eu l'impression que Buzz Aldrin était un enfoiré de première, alors peut-être qu'il l'était... mais ça m'intéressait ça, je m'en fous de Armstrong joué à la larme à l’œil qui se tape un spleen et qui se morfond dans la mélancolie, au contraire, ça m'insupporte... Par contre j'ai l'impression que Armstrong n'aime pas Aldrin, ouais je veux en savoir plus... On ne sait rien sur eux, sur leur relation... Tout est trop centré sur lui, son petit nombril, sa souffrance... alors qu'à côté on avait des trucs un peu plus intéressants à explorer...
Et puis, il y a des scènes qui fonctionnent difficilement, genre l'adieu à ses gamins juste avant de partir sur la Lune... Je trouve ça tiré par les cheveux, tout le monde en fait des caisses, la mère, le père... ça m'ennuie tellement...
Alors qu'en vrai ça aurait pu être passionnant de savoir comment on dit adieu à ses enfants avant de partir dans une mission quasi suicidaire...
Aussi, j'aurais bien aimé savoir ce qu'ils ont fait pendant les 4 jours du voyage... ce qu'a fait Collins resté en orbite autour de la Lune... comme il se sent de ne pas pouvoir fouler le sol lunaire ? quitte à allier grand spectacle et choses plus intimistes, il y avait plein de choses à montrer, à dire... Mais non on reste sur Armstrong en plein spleen... et Gosling qui en fait des caisses pour avoir l'air mélancolique...
Bref, c'était vraiment pas pour moi... je trouvais même que le décollage de la mission Apollo 11 manquait d'ampleur avec ses gros plans successifs et qu'en fait un plan large aurait mieux rendu le truc... J'ai même fini par piquer du nez après la fameuse phrase lors de l'alunissage, parce que j'en avais vraiment plus rien à foutre...
C'est quand même fou d'arriver à rendre le truc si intense par moments et de se trimballer des casseroles de pathos derrière...
Si certains aiment tant mieux, mais sans moi...