Mouais, bof, sans grand intérêt. Adaptation du roman éponyme de Michael Downing, ce film a le mérite de porter à l’écran un sujet tabou : un couple homosexuel doit momentanément accueillir un enfant dont la mère est subitement décédée. L’air de rien, cette réalisation canadienne contourne tout le processus d’adoption, puisqu’il s’agit en fait du neveu de Sam, un jeune garçon de 11 ans que les services de protection de l’enfance préfèrent garder dans un giron familial. Bien que se suivant sans trop de difficultés, "Breakfast with Scot" est un film qui s’oublie aussitôt qu’il a été vu. En fait, il n’y a rien de marquant, car il manque cruellement de dimension émotionnelle, du fait de son manque de profondeur, pour ne pas dire absence. Pour être plus précis, on a la sensation que les rôles ont été survolés, sans réelle implication des acteurs, semblant être embarrassés par leur rôle plus qu’autre chose. Au final, c’est le jeune Noah Bernett qui s’en sort le mieux. Pour les autres, c’est lisse et sans surprise. La faute à un scénario relativement convenu, sans réelle inventivité, traité de façon beaucoup trop légère. Pourtant le potentiel était là : encore aurait-il fallu le traiter avec beaucoup plus de sentiments, ou de façon plus humoristique. Car il y avait de la place pour les deux concepts afin de rendre cette histoire mémorable. La réalisation est des plus quelconques, malgré un démarrage du long métrage sur les chapeaux de roues sur une bonne B.O. Mais ce qui nous est promis est de courte durée, ponctué par une énorme ellipse, dont je reconnais ignorer ce par quoi elle aurait pu être remplacée. Donc voilà : non seulement le jeu d’acteur n’est pas terrible, mais la direction artistique n’est pas à la hauteur de l’événement. Il n’y a même rien à tirer de la photographie ! Et l’humour y est pour ainsi dire inexistant. Pour résumer, "Breakfast with Scot" est l’exemple type du minimum syndical, puisque jamais il n’assume son message. A quoi bon porter un tel sujet si ce n’est pas pour en faire quelque chose de fort ? La peur d’être rattrapé par la censure ? N’espérez donc pas ressentir une quelconque émotion devant ce film… on ne peut plus quelconque. Quelconque : voilà l'adjectif qui qualifie le mieux ce film.