Drive est un film d’auteur réalisé par Nicolas Winding Refn en 2011. Il est cette année primé au festival de Cannes pour la meilleure mise en scène qui lui vaudras aujourd’hui son entrée dans le rang de film culte ( ou pas, il y a encore discussion aujourd’hui ). Une réalisation très spéciale, originale qui suscite de nombreux débats sur le plan technique et une histoire assez banale d’une relation amoureuse vouée à l’échec entre un jeune homme criminel et une femme mariée, mais une mise en scène qui est pour le coup, vraiment exceptionnelle. On pourrait croire que le style du film, le coté visuel, passe avant sa forme, si on s’en tient uniquement à l’histoire, mais celle-ci dit « standard » est tellement bien réalisée qu’elle se distingue finalement des autres. Drive est parfois un film très lent, très calme, avec des scènes longues et posées et par moments très rapide, explosif et ultra violent ce qui en fait un véritable film d’action. Sans parler de l’excellente bande-son qui ressort toute l’émotion du film. Des jeux de lumières et de couleurs donnent vraiment lieu à des scènes magnifiques et un cadrage minutieux qui laissent parler le style du réalisateur. Le personnage principal, dit « le driver », car on ne découvrira pas son prénom pendant le film, est pour ainsi dire assez flegmatique : il ne sourit pas du tout, parle très peu ou juste quand c’est nécessaire, il parait comme un homme qui n’est pas forcément heureux, blasé...c’est la que commence nos réflexions sur la complexité du personnage. Quand il rencontre Irène et Benicio, il commence visiblement à changer, comme s’il avait enfin trouvé ce qu’il le rendait heureux, on assiste a de magnifiques scènes de regards entre Irène et le driver et à de réels sourire de joie pour la première fois du film, c’est le début de son changement.
Il apprend par la suite que le mari de Irène va sortir de prison
, et c’est là qu’on va observer une violence prononcée du personnage,
par des scènes comme celle du bar, du meurtre de Blanche (Christina Hendricks) ou encore celle de l’ascenseur
. Il y a pas mal de choses à dire sur cette fameuse scène :
c’est le moment ou le driver vrille devant la femme qui l’aime en tabassant a mort un homme armé faisant parti des ennemis dans l’ascenseur de leur appartement, en parallèle d’une scène d’embrassade, qu’on comprend irréelle grâce aux jeux de lumières, de cadrage, la musique, le reste de la pièce qui s’assombrit et l’irrationnalité de ce baiser dans ce contexte avec l’ennemi présent dans ce célèbre ascenseur. Le driver sait à ce moment précis que la fin de sa relation avec Irène vient de sonner, mais il l’a protégée du malfaiteur. Le driver la laisse partir avec un regard désespéré, tous deux choqués de ce qui vient de se produire, le personnage principal est bel et bien un héros car il aura tout fait pour leur famille et il aura par la suite sauvé cette dernière de tous les hommes qui leur voulait du mal.
C’est par la musique « a real héros » que le film se terminera,
et une scène légendaire avec un Ryan Gosling présumé mort, qui ouvre les yeux après un petit suspens
. Le driver part et s’enfonce dans la nuit comme s’il retournait d’où il venait avant sa rencontre avec Irène et sa famille… Je souhaite ajouter quelques mots sur les détails concernant la veste du driver, il ne l’aura pas enlevée, ni nettoyée du film, ce qui montre qu’elle change tout au long de l’histoire comme le driver, leur évolution est commune. Il y a également le scorpion au dos de la veste qui n’est pas là au hasard : le scorpion symbolise astrologiquement l’émotivité, la transformation et la régénération, il est également doté d’une forte volonté et d’une énergie à toute épreuves. Par ailleurs, Le driver fait référence a la fable du scorpion et de la grenouille
quand il a tué Nino ( Ron Perlman )
: C’est le scorpion qui demande à la grenouille de lui faire traverser la rivière, elle n’accepte pas car elle prétend qu’il va la piquer, le scorpion lui répondit qu’il ne le fera pas parce qu’il coulerait avec elle dans la rivière et mourra. Elle finit par accepter, et arriver au milieu de la rivière, le scorpion la piqua, avant de mourir la grenouille demande au scorpion pourquoi il l’a fait alors qu’il lui avait promis, et il répondit « c’est dans ma nature ». Cette fable est révélatrice de la personnalité du driver car effectivement, même s’il aimerait changer et être simplement un héros, il est tout de même un criminel et quelqu’un qui aime ce milieu dangereux. Pour conclure, tous ces petit détails montre finalement que le driver est un héros, c’est donc pour ça, comme je le disais au début, qu’on ne sait et ne saurât jamais son prénom, tel un vrai super héros.