Quand Ryan Gosling conduit, tu fermes ta gueule et tu savoures
T’es là, tu t’attends à un film d’action où ça mitraille à chaque coin de rue, mais Drive te chope direct à la gorge avec son ambiance froide, son esthétique léchée et son héros qui parle autant qu’un moine bouddhiste sous Xanax. Ryan Gosling, lui, il a pas besoin de sortir des répliques à la Schwarzenegger pour te mettre d’accord. Il te balance des regards glacials, et t’as l’impression que chaque silence est une bastos en plein cœur. Ce mec, c’est un Terminator sous couverture de cascadeur. Quand il conduit, c’est Fast & Furious, mais sans les mecs en marcel et les effets pyrotechniques à deux balles.
T’as déjà vu un film où la scène d’intro te fait sentir que t’as signé pour un pur kiff ? Bah Drive, c’est ça. La première séquence, c’est du millimétré à la perfection. T’es là, tendu comme un string, à regarder Gosling jouer avec les flics comme un gamin avec ses voitures Hot Wheels. Pas de discours inutile, juste de l’action pure, propre, nette. Nicolas Winding Refn, c’est un chirurgien du cinéma. Il t’ouvre la rétine avec une précision de fou, et tu restes scotché à l’écran en mode “OK mec, t’as tout compris au game.”
Ryan Gosling, c’est le mec le plus silencieux du cinéma d’action, mais quand il cogne, c’est un tsunami. Le mec t’achève en deux coups de marteau et retourne dans son garage comme si de rien n’était. C’est John Wick, mais version minimaliste. T’as des héros qui sortent des punchlines, lui il sort un cure-dent et te fait comprendre qu’il va te défoncer sans un mot. Et quand il se met à sourire, là tu flippes pour de vrai. Ce mec, c’est une machine, un peu comme si Neo avait pris sa pilule rouge pour se transformer en chauffeur de taxi énervé.
Je te parle pas de la bande-son juste pour remplir la critique, là c’est du lourd. Drive, c’est pas qu’un film à mater, c’est un truc que t’écoutes aussi. La musique te fait vibrer de la tête aux pieds, elle te plonge direct dans cette ambiance néon et bitume. Quand t’entends Nightcall de Kavinsky ou A Real Hero, t’as juste envie de te barrer dans les rues, la tête dans le rétro et le pied au plancher. Cette BO, c’est pas un accessoire, c’est un perso à part entière.
Dans Drive, même les méchants sont classes. T’as Bryan Cranston qui joue le bras cassé mais attachant, et Albert Brooks qui, sous ses airs de mec sympa, te sort des magouilles de mafieux. Ici, tout le monde est potentiellement dangereux, du vendeur de hot-dogs au type qui sort du garage. C’est pas la mafia italienne cliché avec des costards et des grosses bagues, c’est plus vicieux, plus terre-à-terre. Si t’as des embrouilles avec ces gars-là, t’es mort avant d’avoir dit "bonjour."
Au final, Drive, c’est un film qui te défonce sans exploser. Un bijou de maîtrise qui prouve que t’as pas besoin de dialogues de trois pages pour capter l’attention. Gosling te fixe, la caméra suit, et toi, tu prends une leçon de cinéma. C’est beau, c’est froid, c’est violent, et surtout, c’est un film que tu dois mater avec le son à fond pour bien kiffer l’expérience. Bref, Refn a sorti l’artillerie lourde en mode silencieux, et t’as pas fini de baver devant ce bijou visuel.
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