Yasumoto enfile un kimono uni, il en lie la ceinture avec calme et respect. C'est l'habit réglementaire des médecins dans l'hospice. Peu de temps après, alors qu'il marche dans le village, une femme avec son enfant dans les bras l'interpelle, en pleure elle le supplie d'examiner son fils. Il s'exécute, « c'est une rougeole, amener le vite a l'hospice », la femme le remercie et s'y précipite. Il regarde de nouveau son nouvel habit avec attention, avant de repartir. L’image du médecin se confond à celle du héros, avec ses pouvoirs, son costume et sa morale. Lui qui était arrivé dans cet hospice avec la seule volonté de le quitter au plus vite, désirant devenir le médecin personnel du shogun, avec toute la fierté et la richesse que cela laissait supposer; tout est différent à présent. Se décrivant lui même comme vaniteux et égoïste auprès de Barberousse, le dos tourné, honteux, il se méprise et le fait savoir à cet homme qu'il admire. Il est alors pris d'une forte fièvre, cela fait des jours qu'il n'a pas dormi, Yasumoto doit être soigné pendant plusieurs jours. Barberousse donnera une explication de cette maladie soudaine, « Il a découvert le monde trop rapidement, chez les enfants on appelle ça fièvre de croissance » a-t-il dit en riant. Yasumoto n'est pas un héros, c’est un homme simplement, qui trace maintenant son chemin vers la sagesse. Barberousse lui même n'est pas un sage malgré les apparences, c'est un homme qui tend indéfiniment à faire le bien autour de lui certes, mais c'est un homme avant tout, avec ses défauts et ses qualités. Il utilise parfois de vils moyens pour arriver à ses fins et s'en accommode en se confessant auprès d'autrui. Ce n'est ni un héros ni un sage, mais c'est un homme admirable, cela existe, et doit exister.