Un troisième et dernier film qui mêle quand même beaucoup d’intrigues aux thèmes intéressants : le Batman qui veut pas prendre sa retraite évoque la volonté de gloire ou d’attirer l’attention en se faisant passer pour un martyr, le vol des plus riches, la chute ou l’ascension à l’aide de la peur, l’espoir et le désespoir, toujours le mensonge, la justice et la corruption. De plus, après la peur et le chaos comme thème principal pour les deux premiers films, on a ici un traitement approfondi du thème de la douleur.
On change radicalement d’ambiance pour un gotham, à notre grande surprise beaucoup moins sombre dans son design et sa photo, beaucoup plus New-York assumé, c’est bien simple on se croirait dans le monde réel plutôt que dans celui des super-héros.
Les effets spéciaux sont un peu moins bons que ceux du film précédent et le batcoptère ne ressemble à rien, mais d’un point de vue action y’en a beaucoup plus et les scènes de combat entre Bane et Batman sont superbes, celle d’ouverture est filmée de manière assez atypique mais intéressante ! Bien plus un film de guerre que ces prédécesseurs, comme souvent dans les numéros 3 des trilogies, l’action contribue grandement à que le rythme reste soutenu et qu’on ne s’ennuie jamais malgré les 2h40 de film. Comme d’habitude des plans mémorables, comme le trou à escalader pour remonter.
Pour la musique Hans Zimmer a créé le projet “The chant”, il a demandé à ses fans de s’enregistrer et de lui envoyer pour mélanger des millions de voix ce qui a donné Gotham’s reckoning, le thème du méchant Bane qui lui va très bien. Le thème de Catwoman “Mind if I cut in ?” est également génial, évoquant vraiment un chat, et surprenant car très différent du reste de la BO en terme d’ambiance, le plus génial est pour moi la musique “Why do we fall”, extrêmement motivante tout comme la scène qu’elle accompagne, la plus intense du film de mon point de vue, j’étais à fond dedans. Notons également la chanson de l’enfant dans le stade, je ne sais pas si c’est Zimmer et Howard qui l’ont composées mais c’était joli !
En dehors de la scène d’escalade, d'autres superbes scènes comme les entrées en scène de Batman ou celle ou Batman avoue son identité à Gordon.
Bane est un méchant tellement effrayant et charismatique (bravo à Tom Hardy et à sa voix française) qu’on en oublie que ses projets ne sont pas vraiment cohérents, il semble être un méchant qui profite d’un but qu’il fait passer pour bon pour être la pire des ordures, c’est comme il dit “Le mal nécessaire”. Quant au retour de l’épouvantail et de Ra's al ghul en version Obi-Wan… juste pour le fanservice en fait (tout comme les références à des répliques des films précédents) et pour donner des rôles à Murphy et Neeson, on reste indulgent car ça reste des clins-d’oeil et non des éléments qui influencent énormément l’histoire. Un point fort en ce qui concerne les méchants est le véritable chaos qu’ils créent à la fin
(les criminels libérés, les bombes, Batman en prison !)
, Bane réussit sur nous-même ce qu’il nous a annoncé : nous faire à chaque fois espérer avant de nous décevoir !
En guise de dialogues quelques répliques stylées
(“Tu crois que l'obscurité est ton alliée…” par exemple)
mais aussi beaucoup d’autres vraiment ridicules
(“Je suis venu pour te battre” tellement clichée…)
. Pas mal d’humour également, on apprécie ses touches de légèreté même dans les moments les plus violents.
Au programme le twist le plus facile et nul de la création, Marion Cotillard un peu nunuche dans son rôle mais elle le voulait pas de toute façon. Anne Hathaway stylée en catwoman tombe elle aussi dans le cliché alors qu’il y avait du potentiel, on sait pas trop ce qu’elle veut, dans quelle camp elle est et à quoi elle sert. Un troisième personnage raté, Blake… il sort de nulle part, il souffre d’un gros décalage d’âge avec Wayne ce qui rend son histoire absolument pas crédible, dommage parce que j’aime bien son interprète, Joseph Gordon-Levitt. Quant à Christian Bale, Gary Oldman, Morgan Freeman et Michael Caine, ils reprennent leurs rôles à la perfection, le dernier est même assez bouleversant.
Le mensonge de la lettre et le mensonge de la mort de Dent finalement révélés, il y avait surement moyen d’aller beaucoup plus loin dans les réactions à ces révélations.
Bane refait la même chose que le joker avec l’idée que si quelqu’un tente de s’échapper tout le monde meurt, on pardonnera ce manque d’originalité car c’est quand même une bonne idée (mal exploitée malheureusement).
Les romances… n’importe quoi, mais vraiment n’importe quoi,
Bruce Wayne n’arrive pas à oublier Rachel mais il finit quand même avec les deux personnages féminins, et ce en deux secondes, pour aucune raison et
en accord avec aucune logique. Aucun sens, aucun intérêt, c’est même pas de la facilité scénaristique puisque ça sert à rien.
“The dark knight rises” fait difficilement office de conclusion à la trilogie car il ne clôt pas vraiment un quelconque propos développé au cours de celle-ci, ou alors je ne l’ai pas saisi.
Cet épisode fait revenir la ligue des ombres déja présente dans Batman Begins mais on a l’impression que c’est comme si The dark knight n’avait pas existé, aucune allusion au joker !!! Pourtant bien vivant, à l’inverse de son acteur, il aurait été moins maladroit d’y faire une allusion expliquant rapidement sa disparition parce que là ça fait vraiment pas crédible. Autant on avait quelque chose de cohérent concernant l’évolution de Batman mais il ne meurt pas vraiment (et tant mieux respectons les comics un minimum), la dernière scène est d’ailleurs très drôle.
D’ailleurs le coup du Bruce Wayne crevé (il n’y a qu’à écouter le diagnostique du médecin) qui se répare en deux minutes et est en forme tout le reste du film ça va deux minutes…
Au final puisque ce film au scénario très brouillon ne vient pas vraiment finaliser et apporter quelque chose de concret à la saga on aurait peut-être pu s’en passer.