Battle For Haditha : les secrets du tournage

Nick Broomfield, le réalisateur de Battle for Haditha, explique pourquoi il a souhaité évoquer précisément la bataille d'Haditha, épisode dramatique du conflit irakien : "J'étais à la recherche d'un événement qui allait me permettre de raconter ce conflit de manière objective pour chacun des camps, une journée à travers le regard de trois groupes différents. Mon projet était que chaque partie puisse se raconter elle-même. J'avais l'impression que depuis cinq ans que ce conflit dure, le récit qu'on en fait vient toujours d'observateurs vivant en zone sécurisée."

Nick Broomfield, le réalisateur de Battle for Haditha, est un documentariste rôdé, notamment à l'origine de Kurt & Courtney et Biggie and Tupac. Il explique pourquoi il a choisi la fiction pout traiter cet épisode du conflit irakien : "J'avais envie de changer d'optique dans la manière de faire mes films, de raconter l'histoire autrement. Le script était très détaillé, basé sur des recherches précises, et le film suit ce script. Mais j'ai cherché à faire un film aussi réaliste que possible. D'habitude je filme sur le lieu de l'action avec de "vrais" gens, c'est pourquoi j'ai choisi d'ex-Marines pour les rôles de soldats, et des Irakiens récemment exhilés en Jordanie pour les rôles des Irakiens. La caserne est une vraie caserne où vivent des militaires, les maisons aussi sont habitées. Et l'équipe de tournage était réduite, comme pour réaliser un documentaire. J'ai tenu à laisser s'exprimer l'expérience vécue par chacun."

Le réalisateur Nick Broomfield explique ce qu'il a voulu transmettre avec Battle for Haditha : Avec ce film, mon souhait est d'ouvrir les yeux, les esprits et les coeurs, d'apporter une forme de soutien et de réconfort à toutes ces personnes touchées par la guerre. S'il n'est pas certain qu'on puisse réunir nos politiques, nos sociétés, et nos religions, peut-être pouvons-nous nous rassembler dans notre humanité."

Le tournage de Battle for Haditha a provoqué la rencontre entre des Marines et des civils irakiens. Celle-ci aurait pu être tendue, elle s'est au final avérée plus humaine que prévue. Le réalisateur Nick Broomfield raconte : "C'était intéressant, parce que j'ai compris pendant le tournage que les Marines n'ont jamais eu de vraies relations avec les civils irakiens, et inversement les Irakiens n'ont pour image des soldats américains que ceux qui attaqué leurs familles. Ils ont eux-mêmes été étonnés de partager de l'affection."