Bien avant le succès mondial de "La Main de fer", Cheng Chang-Ho réalisait "La Diablesse aux mille visages", sorte de James Bond féminin gratiné aux "Fantomas" d'Andre Hunebelle. Aventure naïve et plaisante qui délaisse le kung-fu violent des productions Shaw Brothers pour un spectacle tout-public. Rien de bien transcendant cependant. Si il s'avère que cette "Diablesse" est divertissante, la recherche est minime et on assiste plutôt à un copier-coller de tout ce qui a fait le succès des films d'espionages occidentaux. Toutefois, la photographie est exemplaire. Fluide et recherchée, de même que la mise en scène. Reste un scénario mélangeant comédie, enquête, etc, le tout dans une atmosphère pop psychédélique, qui peine à être véritablement palpitant mais qui a le mérite d'accorder un moment plaisant. "La Diablesse aux mille visages" est un film Shaw Brothers qui sort des codes de la firme hong-kongaise, habituée au kung-fu vengeur. La maturité de Cheng Chang-Ho viendra pleinement avec "La Main de fer", même si certaines caractéristiques de son style de réalisation peuvent être déjà visibles.