Avis : Shotgun Stories - Page 7

L'amérique profonde (ici L'Arkansas rural) cache des drames de famille qui s'ajoute à un contexte social qui favorise le désoeuvrement (Pas grand chose à faire dans cette petite ville). Servi par de jeunes acteurs tous remarquables, le réalisateur de Shotgun stories a l'habilité de suggérer la violence (et la haine) plutôt que la montrer. Le rythme assez lent du film laisse le temps de s'intéresser aux personnages qui prennent du relief tout au long de l'histoire. Jeff Nichols signe là un très beau premier film.

A n'en pas douter la révélation d'un cinéaste! Premier film d'une grande maîtrise, petit par le budget et véritablement indépendant(économiquement, mais aussi des modes), qui donne une existence quasi immédiate à ses personnages et les regarde vivre, en les inscrivant dans les paysages de ce bout d'Amérique avec un grand sens plastique. Cette histoire de vengeance est une aussi une histoire douce, et plus d'un spectateur risque d'être surpris par le décalage apparent entre le sujet, vraiment traité mais sans grosse explosion de violence, et l'ambiance du film. Mais ce décalage n'est qu'apparent car le sujet réel est la vie de ces êtres perdus, ces "white trash" quelque part entre les personnages des histoires de Russell Banks (comme ceux de Trailerpark ou d'Affliction) et le monde de Badlands (Jeff Nichols se réclame d'ailleurs lui-même de la vérité émotionnelle et de l'unviers du premier film de Terrence Malick). Un cinéaste à découvrir, un film à voir absolument et à défendre. Il est sorti dans si peu de salles qu'il faut vite aller le découvrir et le conseiller à des amis, en tout cas à ceux qui ne croient pas que ce n'est pas du cinéma s'il n'y a pas quinze rebondissements et trucs visuels par quart d'heure.

un bon film mais qui souffre un peu trop de son manque de moyens. çà sent l'amateurisme !

vraiment pas mal... une histoire prenante, une réalisation distante mais soignée, à voir, ce serait - ce que pour se persuader que les meilleurs films venant d'amérique reste quand même les indépendants...

Esthétiquement et musicalement superbe. L'auteur revisite avec classe une histoire aussi vieille que le monde et nous offre en même temps une peinture d'une certaine Amérique paumée, dans tous les sens du terme...

Après "History of violence", le cinéma Nord-Américain s'interroge toujours sur les étincelles de la violence comme moyen de subsistance. Dans ce décors rural de l'Arkansas très sobrement filmé avec les fisheries industrielles qui rythment le quotidien, le réalisateur parvient à nous toucher sur les liens du sang et de la terre. Une méditation sur la famille comme moyen de survie et repli identitaire. Un bon film au moment même où tout les regards sont braqués sur l'Iowa pour les caucus des primaires américaines, ces territoires américains sont aussi l'amérique de 2008. d'aujourd'hui

Un tres bon film que j'avais eu la chance de voir en présence du réalisateur au MK2 Bibliotheque il y a quelques mois.

L'acteur principal est époustouflant de vérité, le scénario laisse à désirer par moments mais ce film mérite d'etre vu !

L'Amerique profonde est loin d'etre aussi belle que celle des maisons riches de Beverly Hills que l'on a l'habitude de voir. Une vision tres bien retransmise à l'écran et par les acteurs.

drame familial poignant.
Les acteurs sont tous excellents tout comme la réalisation.
Un film vraiment triste.

Premier long métrage, à ce qu'il parait ? J'en reste pantois. Ce film prouve chez Jeff Nichols une maitrise impressionnante de son art. Aucun effet de caméra, aucun effet de scène : tout est concentré dans un jeu d'acteurs et un regard d'une stupéfiante densité. Tout s'enchaîne, lentement, comme une tragédie qui se dénoue à contrecoeur. Implacable. Et surprenant. A cet égard, le plan final, symétrique en lumières et en narrativité au plan initial, est un chef d'oeuvre à lui seul. Comment fait-il pour raconter tant de cheminements intérieurs sans une seule parole ?

Un très beau western moderne. On sent les influences de Terrence Malick dans cette sensibilité toute particulière à filmer les champs et les ciels mais aussi celle de John Ford pour l'histoire aux ressorts quasi-bibliques avec l'opposition entre deux fratries opposées socialement. Jeff Nichols dépasse, cependant, superbement ces influences en inscrivant le film dans l'Amérique white-trash d'aujourd'hui qui vit dans des mobil-homes, des caravanes mais qui cherche à rester digne même face à la violence. En prime, une fin magnifique où les personnages semblent qu'il vaut mieux profiter de ceux qu'on aime (et d'une bonne bière) devant un coucher de soleil que de chercher à se venger, ce qui sera toujours vain.
Bref, un très bon film indépendant américain qui revisite à sa manière, c'est-à-dire entre Ken Loach et Clint Eastwood, le Western. Genre qui semble intéresser le nouveau cinéma US pour le meilleur (No Country for Old Men) et pour le pire, ou presque(There Will Be Blood.

Quel beau film!! Mais si dur...
Réalisé avec cette sensibilité rare, qui fait qu'on y croit jusqu'au bout, qu'on a mal, qu'on est mal... Ce (nouveau) réalisateur arrive avec tout son talent à nous faire partager la haine de ses protagonistes, alors que toi, spectateur, tu ne peux pas intervenir. C'est un mal à l'aise qui s'installe, qui fait qu'on sort de la salle un peu moins con, un peu grandit... On se dit qu'ils sont fous, mais qu'on les comprend... le qualificatif de drame boulversant lui va très bien.

Le premier film de Jeff Nichols d'une maitrise et d'une beauté impressionnantes. Le réalisateur (ré)invente un genre : la tragédie contemplative.

L'impuissance retranscrite dans tout ce qu'elle a d'émouvante ! Un film qui fait usage de la lenteur narrative et des séquences contemplatives, à la perfection. Magnifique BO qui dessert trés bien le film.