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globi C.
8 abonnés
451 critiques
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2,5
Publiée le 6 juillet 2016
Le point de départ offre des perspectives intéressantes, une période trouble et des personnages principaux complexes joués par des acteurs excellents mais finalement le film ne donne lieu qu'a un conflit mère fille un peu décevant. Le plus intéressant reste les bonnes confrontations entre les acteurs parsemées de dialogues drôles ou assassins particulièrement efficaces dans la bouche de Françoise Rosay. Jean Claude Brialy comme a son habitude souffle le chaud et le froid alternant les bonnes scènes et les moins bonnes quant il cabotine.
Avec "Les Yeux de l'amour", Denys de La Patellière adapte le roman de Jacques Antoine "Une Histoire vraie". Bien que le personnage de Danielle Darrieux nous semble peu crédible au départ - on a du mal a imaginé que cette superbe femme de 40 ans soit vieille fille et peu regardée par d'éventuels prétendants-, on rentre peu à peu dans l'histoire, qui se révèle peu à peu un beau portrait de femme, bien moins superficiel que ne le laisse paraître l'histoire d'amour entre elle et Jean-Claude Brialy qui n'est qu'un prétexte pour une subtile analyse des dégâts psychologiques venant de l'éducation d'une maratre tyrannique, égocentrique, humiliante, sarcastique et jalouse, jouée par une Françoise Rosay faisant corps avec son personnage: un vrai "chameau". D'ailleurs chaque scènes avec cette dernière nous vaut des moments forts dû aux remarquables dialogues de Michel Audiard: les joutes oratoires avec Bernard Blier (le docteur, ex fiancé de sa fille), qui sait à qui il a à faire, sont toujours cocasses et font rire...jaune, la scène avec le curé, comique, puis les affrontements entre elle et Danielle Darrieux puis Jean-Claude Brialy (débutant et peu à l'aise entre ces monstres sacrés), sont très violents et cruels, révélant tout le tragique du drame qui se joue depuis tant d'années. Ce n'est évidemment pas un film d'auteur, mais bien un film de la dite "qualité française", sans vraie inspiration et audace filmique. Dans la première partie, trop de scènes traînent en longueur, l'histoire paraissant anecdotique mais s'appuyant sur le jeu remarquable du trio Darrieux-Rosay-Blier et les dialogues d'Audiard. Le rythme s'accelère un peu dans la seconde partie et prend une tournure plus tragique. J'imagine ce qu'un très grand cinéaste aurait fait de cette histoire.
Le sujet du roman du dénommé Jacques Antoine flirte déjà, a priori, avec la littérature de gare. Comme, en plus, Denys de la Patellière en a tiré une adaptation très prosaïque, on imagine aisément le résultat... Cette histoire d'amour laborieuse entre une vieille fille et un aveugle, sur fond d'Occupation -période qui, par ailleurs, et curieusement, n'a pas la moindre influence- risque d'autant moins de convaincre le spectateur qu'elle ne semble pas avoir motivé ses interprète. Hormis le dénouement, où l'on craint (façon de parler) que lspoiler: e jeune aveugle ayant recouvré la vue se détourne de la vieille fille laide (on en connait des moins séduisantes que Danielle Darrieux à 40 ans!), le sujet ne présente pas d'autre caractère dramatique que la dimension psychologique des personnages. La transformation de Denise en amante, sa relation avec sa mère tyrannique et hypocondriaque, et d'autres possibilités psychologiques qui, peut-être apparaissent dans le roman, permettaient une approche sensible et sans doute d'intéressantes compositions d'acteurs. Au lieu de quoi, les personnages, inexpressifs, restent à l'état de ternes caricatures, mal joués, mal dirigés, et forcément pas en état de restituer la passion supposée de la liaison entre Denise et Pierre. Vu ces piètres dispositions, le réalisateur aurait pu oser le mélodrame absolu. Même pas.