Et bien alors, c’était pas bien compliqué ! Il est là le film de l’année. Loin de moi l’idée de penser qu’on a eu une idée 2013 de merde, bien au contraire, surtout qu’il me reste encore pas mal de trucs à voir, en ayant raté un certain nombre dans ce foutu pays de rosbif. Mais putain quelle dinguerie de fou furieux ce Loup de Wall Street. Génial !
Scorsese fait preuve d’une incroyable maitrise tout au long du film et c’est assez fou. J’estime ma culture cinématographique encore limitée sur certains points, mais là je pense avoir eu le doux plaisir de voir en salle l’un des plus grands chefs-d’œuvre de ces dernières années. Mise à part une légère baisse de rythme dans la dernière partie du film qui aurait peut-être du être raccourci de 10/15 minutes à mon goût, je n’ai tout simplement rien à dire de négatif sur ce film : j’ai pris un pied monumental, une claque à m’envoyer de l’autre côté de la salle, bref, je me suis éclaté comme jamais.
Ce qui est fort quand même, c’est qu’en 3 heures de film, chaque séquence à sa place, et le tout est huilé de manière formidable. Tout s’enchaine tellement bien, on ne fait qu’en redemander encore et toujours. Les dialogues et le comique de situation sont génialement mis en scène, tout est vraiment hilarant et d’une absurdité sans nom, ça fait tellement plaisir. En plus, Scorsese s’amuse vraiment, il nous envoie du boobs, de la coc’, du nice ass, et des dollars en veux-tu en voilà, sans se priver. C’est donc avec un plaisir un petit coupable qu’on suit l’ascension de Jordan Belfort, courtier malin qui gravit les échelons de la hiérarchie boursière à une vitesse fulgurante et accompagné de particulièrement intéressants acolytes. La façon dont il les rencontre et évolue avec eux, au delà du film évidemment, c'est bel et bien l'histoire et son adaptation qui tapent en plein dans le mille.
Mais au-delà du parfait délire, Scorsese ne fait pas l’apologie de la décadence en revenant à la réalité à la fin. Sans vouloir spoiler, derrière ce film on a une véritable critique du monde financier et de ses protagonistes, et dans un sens plus large, de l’Amérique. J’ai tout simplement adoré la toute dernière scène qui montre que le cercle est bel et bien vicieux et que l'argent et les chiffres régulent notre monde, et qu'on ne peut absolument rien contre ça.
Mais ce film ne serait pas si bon sans la grandiose prestation de DiCaprio qui signe ici probablement l’un de ses tous meilleurs rôles au cinéma, si ce n’est le plus grand. Ce type a quand même une fougue et un charisme que peu ont. C’est vraiment dur de détester cet acteur qui porte littéralement le film à bout de bras. Remplacez-le par n’importe qui d’autre et la donne aurait été différente. A côté de ça, j’ai découvert Jonah Hill que je ne connaissais pas vraiment et qui fait preuve d’une force comique irrésistible. Sinon, j’étais un peu déçu de ne pas plus voir Matthew McConaughey qui a toute ma sympathie et qui aurait bien mérité une scène de plus. Son personnage est tellement culte. Concernant Margot Robbie, elle m’a vraiment surpris car ne la connaissant pas non plus, j’étais un peu dubitatif, pensant que ça allait être une énième potiche. Au bout du compte son regard est presque aussi perçant que celui d’Emma Stone et tout comme sa consœur elle peut se targuer d’avoir été plutôt très bien gâté par la nature, à notre plus grand plaisir (bordel mais quelle plastique de rêve quand même). En revanche, Kyle Chandler m’a semblé un poil effacé, je l’aurais aimé plus entreprenant, mais bon. Enfin, la présence du génial et oscarisé Jean Dujardin est une vraie pépite. Pour les étrangers j’imagine que ça doit pas être très drôle, mais en tant que français, et lorsque l’on connaît son rôle dans OSS 117, on ne peut que trouver ça drôle. On ne le voit pas énormément, mais ses mimiques, ses intonations, son french accent, sa punchline « I’m swiss, I’m not communist ! » quand on l’arrête…. Quel génie !
Bref, je n’ai plus de qualificatif pour décrire ce film, mais je vais le dire encore une fois : c’est mon film de l’année. Tous les éléments précédemment cités, couplés à une bande-son folle (on entend Plastic Bertrand quoi !) et une mise en scène d’ensemble soignée à souhait et on obtient ce chef d’œuvre. Chaque séquence m’a véritablement surpris et ému, et à chaque fois je me disais que c’était pile poil ce que je voulais voir, sans avoir d’attente particulière dans le sens où je suis allé voir ce film parce que ça avait l'air d'être du grand n'importe quoi organisé dans toute sa splendeur, et que j'étais impatient de voir ce que Scorsese et DiCaprio allaient nous rendre comme copie. Puis je me disais voilà, voilà, c’est ce genre de cinéma que je veux ! Un véritable coup de cœur que j’ai déjà envie de revoir et qui va devenir l’un de mes films fétiches.