Aaron Eckhart s'est fait connaître grâce à son rôle d'homme bafoué par sa fiancée dans le film qui a suscité plusieurs polémiques, En compagnie des hommes de Neil LaBute, et qui a pourtant été l'un des plus grands succès de 1997 en matière de cinéma indépendant.
En mémoire à l'auteur-écrivain Hunter S. Thompson, Johnny Depp a demandé à ce qu'il y ait, chaque jour de tournage, une chaise à son nom, ainsi qu'un paquet de cigarettes (un paquet de Dunhill), un briquet et une bouteille de Chivas Regal, afin de saluer son œuvre et de le sentir présent pendant les prises : "Il était là, chaque jour, chaque seconde, à chaque instant", nous confie le comédien.
Le tournage a duré un peu plus de dix semaines, sous le soleil de Porto Rico. Les premiers jours, les acteurs logeaient à l’hôtel Caribe Hilton, l'endroit précis que l'écrivain fréquentait lui-même. La chanteuse Patti Smith leur a rendu visite sans les prévenir et a même tenu un journal, "Rhum Express", en prenant des photos, quelques notes et en écrivant des chansons : "Je n'en reviens pas d'avoir accompli autant de choses alors que j'étais censée ne rien faire", affirme la chanteuse.
La machine à écrire est l'accessoire le plus important de Rhum Express. L'équipe en a passé une vingtaine en revue avant de trouver la bonne. Il fallait aussi que Johnny Depp se sente à l'aise avec, pour incarner confortablement son personnage, et qu'elle ressemble à celle que Hunter S. Thompson utilisait.
Les deux scènes de combat de coqs ont été particulièrement difficiles à tourner : Bruce Robinson ne voulait pas seulement montrer un combat mais un ballet de mouvements avec plusieurs ailes de coqs déployées. D'ailleurs, pour qu'aucun animal ne soit blessé, la production a fait appel à l'American Humane Association afin de superviser toutes les scènes impliquant des animaux.
Les décors du Porto Rico des années 1960 étaient utilisés trois voire quatre fois de suite. Le chef décorateur Chris Seagers les modifiait parfois complétement : "C'était très créatif, une sorte de cinéma guérilla...", confie-t-il.
Avant Rhum Express, les récents projets de Johnny Depp, tels que Pirates des Caraïbes, Sweeney Todd, et Public Enemies, ont permis à l'acteur-producteur de se constituer une équipe de professionnels avec lesquels il apprécie de travailler, lui permettant d'adapter l'œuvre de Hunter S. Thompson.
Pour incarner Sanderson, Aaron Eckhart était le choix numéro un du réalisateur : "Excellent acteur, il dégage une espèce de beauté cruelle", confie Bruce Robinson. En contraste avec Johnny Depp, Aaron Eckhart est à la fois séducteur et impitoyable.
Johnny Depp a très vite compris le personnage de Paul Kemp en étant très vite dans l'interprétation et non dans l'imitation : "En jouant Paul Kemp, je pensais à Raoul Duke (personnage de Las Vegas parano) lorsqu'il apprenait à parler. C'était comme jouer le même personnage, quinze ans avant", déclare le comédien.
Les principaux ingrédients du film sont l'humour et l'aventure. Alors que certaines personnes s'attendent à une histoire sombre et mystérieuse ou à une sorte de suite de Las Vegas parano, Rhum Express est en fait une histoire pleine d'humour et d'auto-dérision.
En écrivant le scénario, Bruce Robinson ne se doutait pas qu'il réaliserait Rhum Express. Depuis l'échec de son dernier film Jennifer 8, il était bien décidé à s'arrêter : "Mais j'aimais énormément le scénario et il s'agissait de Johnny Depp, que j'aime tout autant. J'ai décidé de tenter le coup", déclare Bruce Robinson.
Johnny Depp et Giovanni Ribisi (le personnage de Moberg) s'étaient déjà côtoyés sur le tournage de Public Enemies devant la caméra de Michael Mann, en 2009. Johnny Depp a beaucoup apprécié ce comédien et voulait absolument le recroiser sur un nouveau projet. Giovanni Ribisi apporte d'ailleurs une dimension comique importante à Rhum Express.
En écrivant le scénario à partir du roman, Bruce Robinson a découvert que les deux personnages principaux n'étaient en fait qu'une seule personne qui représentait la personnalité de Hunter S. Thompson. Johnny Depp commente : "Bruce a pris beaucoup de libertés avec le livre mais c'était exactement ce que voulait Hunter. A l'époque, il avait même proposé de déplacer l'histoire à Cuba !"
L'écrivain Hunter S. Thompson est décédé en 2005, il n'aura donc rien vu de l'adaptation de son livre. Le producteur affirme d'ailleurs : "Je voulais que son héritage soit préservé grâce à ce film qui lui rend hommage."
L'ancien réalisateur Bruce Robinson, convaincu et emballé par le roman de Hunter S. Thompson, a interrompu sa retraite pour écrire et mettre en scène Rhum Express.
Le roman "Rhum Express", de Hunter S. Thompson, a mis plusieurs décennies avant d'être publié. Dans les années 1990, l'acteur Johnny Depp (l'un des amis proches de l'écrivain) découvre son manuscrit et réussit à convaincre l'auteur de le publier puis de l'adapter au cinéma.
Rhum Express a entièrement été tourné à Porto Rico en décors naturels, particulièrement exotiques mais avec un aspect d'après-guerre propre aux années 1960.
Johnny Depp a déjà joué dans une adaptation de Hunter S. Thompson, avec le film Las Vegas parano réalisé par Terry Gilliam. Cette fois, Johnny Depp a décidé de produire lui-même une œuvre de cet auteur contemporain.
Si le film sort en 2011, c'est en 2000 que Johnny Depp s'est engagé à le produire. Il a donc fallu plus d'une décennie à ce projet pour se concrétiser, onze années au cours desquelles trois versions différentes ont tour à tour tenté de convaincre les maisons de production : la réalisation passa ainsi des mains de Benicio Del Toro (ami de Johnny Depp, avec qui il partagea l'affiche de Las Vegas parano) à celles de Bruce Robinson, tandis que le casting subit de grandes modifications (on évoqua Nick Nolte aux côtés de Johnny Depp, puis Benicio Del Toro et Josh Hartnett avant d'en revenir à Depp). Oublié dans les fonds de tiroir des producteurs, le projet n'avait même pas réussi à surfer sur la vague provoquée par le suicide d'Hunter S. Thompson en 2005 !
Bien qu'il soit présenté comme la suite de Las Vegas parano, aucun lien formel ne relie Rhum Express à ce dernier. En effet, bien qu'écrits tous les deux par Hunter S. Thompson et présentant de forts échos autobiographiques, les deux livres -et donc les deux films- ne présentent pas les mêmes personnages (Paul Kemp n'est pas Raoul Duke, même s'ils sont tous deux interprétés par Johnny Depp), et aucune référence n'est faite d'un film à l'autre. Cette absence de clin d’œil peut également s'expliquer par la chronologie des deux œuvres : bien que diffusé plus de dix ans avant Rhum Express, Las Vegas parano décrit des évènements qui se sont déroulés dix ans après le voyage de Paul Kemp à San Juan. Il faut donc appréhender les deux longs-métrages comme étant tout à fait indépendants, bien qu'ils offrent tous deux une illustration du "journalisme à la Gonzo".
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénariste Bruce Robinson s'y connaît en boisson ! Luttant depuis plus de six ans contre une addiction à l'alcool lorsqu'il s'est vu confier la rédaction du scénario, il a avoué au journal américain "The Independant" avoir fait une rechute tant ce processus d'écriture s'est avéré difficile : "En raison du titre - Rhum Express - mon côté créatif me disait 'Fais-le', tandis que mon expérience des Alcooliques Anonymes me disait 'Non'. Par conséquent, je n'arrivais pas à écrire la moindre ligne", explique-t-il. Aussi a-t-il sombré à nouveau, au rythme d'une bouteille par jour, jusqu'à ce qu'il réussisse enfin à y mettre un terme.