Une leçon de cinéma. Quelle claque, mais quelle claque, ça fait un bien fou! Tout a été dit sur ce film car chacun a envie d'apporter ça pierre à l'édifice. Je ne sais pas si c'est parce que les gens en ont marre des grosses sorties toutes plus ignobles les unes que les autres que ce Mad Max attire autant les éloges, mais c'est clair que ça fait un bien fou. TOUT, absolument TOUT fonctionne, de la 1ère à la dernière seconde. Ce film est presque miraculeux, il est sur la ligne rouge tout le long, mais il garde le cap, car Miller se permet tout. Je reprochais aux 2 premiers de ne pas aller au bout du délire. Et là, il a fallu 2 min pour m'apercevoir que j'allais être comblé. L'univers est fabuleux, c'est crasseux, poussiéreux, punk, malsain, glauque, les corps sont abimés, dégénérés, malades, la terre est acide, les hommes adulent le dieu V8 et veulent rejoindre les héros de chrome au Valhalla et il y a un mec avec une guitare qui crache du feu sur le devant d'un camion en jouant du rock!!. Chaque pixel de l'écran recèle un détail qui fait vivre cet univers, c'est fabuleux! Et le génie c'est qu'il n'y a pas besoin d'explication, l"intro dure 30 secondes, après tout fonctionne par l'image. Quand Max fait confiance à Furiosa, il lui donne son flingue, c'est tout, pas de discours, on a compris. Certains reprochent un scénario trop simple, alors qu'il y a des milliards de détails à l'écran, alors que ses héros évoluent. Idem pour le personnage de Max en retrait, ça n'a jamais été un héros et cet aller-retour lui permet simplement d'accéder lui aussi à la rédemption. Le récit est quasi biblique, ça peut choquer ceux habitués aux histoires faussement torturées et ne racontant rien alors que là tout le monde est capable de comprendre le message, le tout sans explication, il n'y a rien à reprocher à ça! D'ailleurs je trouve que le personnage de Max n'a jamais été aussi Mad, il faut le voir dans la première partie du film, c'est un animal, il grogne, frappe, s’énerve en voulant limer sa muselière et son histoire l'amène à chasser ses démons.
Et j'en viens à ce qui m'a le plus scotché, la réalisation. C'est une oeuvre d'art, chaque plan est une merveille, se réinvente. Je n'ai pas réussi à compter le nombre des plans iconiques du film. Et ça marche tout simplement car 80% du film est en prise de vue réelle, ce qui donne un relief incroyable, car tu vis ce qui se passe à l'écran. Miller utilise des techniques de montage toutes simples mais qui donnent vie à l'ensemble, utilisant des jump cut, des images accélérées, des ralentis. Tout cela donne une frénésie incroyable à l'ensemble, c'est terriblement nerveux, le tout nourri par une bande originale fabuleuse.
Frénétique, burné, viscéral, beau, ce Mad Max regorge d'adjectifs, mérite tous les superlatifs. Du grand, du très grand cinéma.