Après Les Rivières Pourpres, L'Empire des loups et Le Concile de pierre, La Marque des anges - Miserere marque la quatrième adaptation d'un roman de Jean-Christophe Grangé.
Gérard Depardieu et JoeyStarr forment un nouveau duo pour le cinéma français. En effet, c'est la première fois que les deux acteurs sont réunis dans un même film où ils interprètent deux flics qui enquêtent sur une affaire de meurtre et d'enlèvement d'enfants.
Si le Franco-Américain Sylvain White n'en est pas à son coup d'essai en matière de réalisation, La Marque des anges - Miserere est son premier long métrage dans la langue de Molière. Auparavant, le cinéaste avait réalisé des films en anglais et aux Etats-Unis, pays où il a fait ses études de cinéma.
Sylvain White a apporté quelques modifications pour adapter le roman de Jean-Christophe Grangé. En effet, Frank Salek, le personnage interprété par JoeyStarr, s'appelle initialement Cédric Volokine et est d'origine russe. De même que le titre La Marque des anges qui a été rajouté pour les besoins du film.
Le "Miserere mi deus" ("Pitiè pour moi mon dieu") est un chant religieux a capella qui date du 17e siècle et composé sous le règne du pape Urbain VIII. Le Miserere, interprété par un choeur de neuf chanteurs, contient la plus haute note chantée par un homme, plus précisément par un castrat. Interprétée uniquement pendant la semaine Sainte dans la chapelle Sixtine, la partition est gardée dans les coffres forts du Vatican et toute copie ou tentative de copie entraîne l'excommunication. Pourtant, on raconte que c'est Mozart qui en 1770, à l'âge de 14 ans, a retranscrit l'oeuvre et l'a fait sortir du Vatican. Ce chant constitue l'un des éléments de base du roman et du film La Marque des anges - Miserere, puisque l'intrigue démarre après l'assassinat du chef de choeur d'une paroisse.
Trois. C'est le nombre de faux nez qu'il a fallu à la seule doublure de Gérard Depardieu. Pour JoeyStarr, c'est tout simplement le réalisateur Sylvain White qui s'est prêté au jeu de la doublure main dans certaines scènes.
La Marque des anges - Miserere a nécessité différents lieux de tournage. Les bureaux d'Interpol que l'on voit à l'écran sont en réalité les locaux d'une école d'architecture située à Champs-sur-Marne. De même, certaines scènes ont été tournées au siège du Parti Communiste, place du Colonel Fabien à Paris. Un bâtiment dessiné par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, à qui l'on doit également le siège des Nations Unies à New York.
Le tournage de La Marque des anges - Miserere a duré 55 jours à partir du 26 mars 2012. Pour la première fois en France, le tournage s'est effectué en caméra numérique avec Alexa studio et des objectifs scopes.
Il existe de nombreuses scènes d'action dans La Marque des anges - Miserere, et certaines ont eu quelques difficultés de réalisation. En effet, le premier jour de tournage, l'un des cascadeurs moto a perdu le contrôle de son deux roues sur les bords de Seine et s'est retrouvé à l'eau, sans gravité. La moto a été repêchée le lendemain accrochée à 30m3 de déchets (caddies, machines à laver, etc.). Pour une autre scène de course poursuite, les Ports autonomes de Paris n'ont autorisé que deux essais au cascadeur moto. Leur politique étant de limiter les cascades pour préserver les infrastructures. Enfin, Gérard Depardieu conduisait sa voiture avec un faux volant et un faux tableau de bord aménagés par l'équipe de cascadeurs. Le régleur cascade, quant à lui, conduisait réellement la voiture avec le volant à droite.
Sylvain White, réalisateur de La Marque des anges - Miserere, a su s'entourer d'une équipe et de personnalités qui ont déjà fait leurs preuves. En effet, le compositeur du film, Max Richter, s’est fait connaître en travaillant avec Martin Scorsese sur son thriller haletant Shutter Island. De même, le directeur artistique, Albrecht Konrad, n'est autre que le créateur de la maison dans The Ghost Writer de Roman Polanski.
Si La Marque des anges - Miserere est une adaptation du roman de Jean-Christophe Grangé, le film s'inspire également de faits réels qui ont fait l'objet d'un documentaire. On en retrouve par ailleurs certaines séquences dans le film.
Le livre comme le film s'inspirent librement de faits historiques. L'organisation sur laquelle enquêtent Salek et Kasdan a bien existé comme l'explique Sylvain White : "Dans les camps de concentration, il y a bien eu des études sur la souffrance des prisonniers. Les nazis enregistraient aussi les hurlements des gens qui mouraient ou qu’ils torturaient. C’était le cas des expériences pseudo-scientifiques menées par Josef Mengele, surnommé «l’ange de la mort» à Auschwitz. Ensuite, il y a eu Paul Schäfer Schneider, un ancien nazi mort en 2010, qui a fondé deux colonies, en Argentine puis au Chili avec «Dignidad». Il s’agissait d’une structure agricole recluse, composée d’expatriés allemands, où Schäfer avait reçu l’autorisation de Pinochet d’y supplicier ses opposants. Son «trip» était de réunir des chorales d’enfants afin qu’ils chantent pendant les séances de torture..."
Sylvain White avoue avoir été influencé dans sa carrière par de nombreux cinéastes : Mathieu Kassovitz, qui a lui-même adapté un roman de Jean-Christophe Grangé, Les Rivières Pourpres, ou encore Jan Kounen et Jean-Pierre Jeunet.