Dès la première scène, le ton est donné : les images seront suberbement travaillées, composées, et soulignées par la bande son. Un régal pour les yeux. Malheureusement, à la différence d'un chef d'oeuvre dont l'émotion est ressentie immédiatement sans qu'on ait besoin de peser préalablement la quantité de travail réalisé par l'auteur, Exilé est un vrai film de tâcheron, incroyablement laborieux. L'ostentation avec laquelle, par exemple, Johnnie To s'obstine à faire toujours en sorte que ses 4 ou 5 protagonistes occupent "idéalement" à la fois le cadre et la profondeur, finit par agacer. Parce que le réalisateur ne nous donne que ça, des clichés. On ne rentre jamais vraiment dans cette histoire, les acteurs ne sont pas vraiment dirigés, bref c'est chiant. J'ai même failli m'endormir une demi-douzaine de fois, un comble pour un film où ça mitraille autant ! Combien pèse une tonne de clichés ?
Une forme digne de Sergio Léone, mais un fond totalement vaquant. C’est un plaisir pour les yeux et les oreilles, mais regarder un film 1h30 sans se sentir du tout concerné, ce n’est pas top. Comme CV pour faire des clips il n’y a pas mieux. Mais en terme de cinéma c’est un exercice de style un peu dérisoire.
Un régal! Entre "le Parrain" et les western spaghetti des années 60, Johnnie To rend hommage aux maîtres Coppola et Leone. Mais sans les plagier, il réinvente un style baroque, violent, drôle, décalé. Une mise en scène époustouflante (les incroyables scènes de fusillades, filmées comme des ballets d'opéra), une excellent partition musicale, des personnages charismatiques, un humour cinglant. Un vrai western moderne dans le Honk-Kong des années 90. A voir absolument.
A quoi pouvait-on s’attendre de la part de Johnnie To ? Après les excellents Breaking News (2005), Police Tactical Unit (2005) et la saga Election 1 & 2 (2007), il revient une fois de plus avec une histoire de gangster dans un lieu assez particulier, puisqu’il s’agit de Macau (avant sa rétrocession à la Chine en 1998). Si l’on constate une baisse de régime au début du film, passée la première demie-heure, tout s’accélère. Il conjugue merveilleusement bien film mafieux et les westerns Spaghetti. Alliant à sa mise en scène, des spectaculaires scènes de fusillades. Entourés par des acteurs performants et qu’il connaît bien, tels que Anthony Wong Chau-Sang, Nick Cheung ou encore Simon Yam. Johnnie To, égale à lui-même depuis ses débuts, réalise ici un polar surprenant et qui a de la gueule !
"Exilé" est un film scotchant, les scènes de gunfights sont tout simplement magistrales et Johnnie TO confirme qu'il est bien la digne relève de John Woo à sa meilleure époque (THE KILLER, VOLTE FACE...). Le film traîte d'une magnifique amitié indestructible, et est construit tel un Western, d'où cet aspect un peu spleen du film qui est construit tel une tragédie. Malgré tout le film souffre de quelques longueurs selon moi mais n'enlève rien au plaisir que proccurre cette touchante histoire.
Un très beau film. Des scènes tournées avec patience (comme celle lors de la Chirurgie), une réalisation très soigné avec en plus une musique envoûtante. Un film à voir, dommage qu'il ne passe que dans peu de cinéma...
Le débat sans issue du moment (à savoir la différence de qualité entre le cinéma asiatique et le marché d'Occident en terme de polar) en est-il dans une période décisive? Pour les aider, Exilé serait un argument de choix pour faire pencher la balance du côté est. Son élégance et sa virtuosité en sont extraterrestres. Johnnie To se hisse au rang de ses confrères occidentaux, côtoie quasiment Scorsese tant la grandeur de sa réalisation impressionne, avec une grammaire cinématographique surnaturelle dont il semble être l'unique possesseur. Avec un peu moins de contemplation et plus de rapidité, peut-être Exilé serait devenu un modeste chef-d'oeuvre. En convoquant les figures habituelles du genre (mafia, tueur à gages) à la sauce chinoise (triade), l'artisan To fait preuve d'un sens de la narration précieux, bien qu'un peu brouillon pour nous autres européens (les têtes se mélangent), avec une intrigue de départ sommaire. Le film ravira aussi les admirateurs de fusillades qui déménagent, royalement calibrés et il y en a pas moins de cinq, chacune finissant en heureuse tuerie. Le cinéaste hong-kongais (il ne s'arrête pas, on le verra sur nos écrans en décembre prochain en tant que coréalisateur et en producteur en janvier!) n'oublie pas la cruelle violence déja présente dans "Election", maintenant avec des méthodes moins sadiques, et fait appel à ses fidèles pour incarner des truands plus vrais que natures, avares en dialogue, et (ça change des histoires habituelles) qui n'ont pas que la moral en tête. Un film de genre plus qu'un pur polar, qui ne se prend pas au sérieux et donc allège le spectateur (tout comme le scénario) et lui fait passer un moment de maestria rare.
Le meilleur Johnny To à mon avis. Une réalisation parfaitement maîtrisée et une mise en scène impeccable, très belle photo notamment dans les scènes d'intérieur visuellement proche de la perfection, apportent cette histoire d'amitié et de mort vers les sommets. Les thèmes abordés sont récurrents chez To, mais ont rarement été aussi bien traités que dans ce film.
Atmosphère bien créée, jolie bande son, quelques belles scènes d’actions et clins d’œil parodiques au western... Il y’a de bons moments dans ce film, mais ce n'est jamais vraiment captivant, dommage.
Quand le cinéma de Hong Kong nous livre ce qui peux s’y faire de mieux. Extrêmement bien mis en scène et réalisé, ce film va dans la droite lignée des grands réalisateurs Lau, Woo, Hark… On passe d’instants calmes a des scènes d’action de toute beauté. Rien à redire, un très bon film.
Johnnie To, le réalisateur hong-kongais, qui filme plus vite que son ombre, nous brosse ici avec « Exilé » un film sur l’amitié virile et indestructible. Quatre copains d’enfance, à la vie-à la mort, et justement à la mort, car ils sont tous devenus des tueurs à gages, des professionnels de la mise à mort. Le dilemme, et donc la trame de ce film, est que l’un d’eux a un contrat pour abattre un autre de la bande. Ingrédients : une tonne d’or, une tonne de plomb, 1000 litres de sang (liquide ou brumisé, mais toujours bien rouge), des senteurs de : « Il était une fois dans l'Ouest » ; « Mon nom est Personne » de Sergio Leone, « On l'appelle Trinita » de Enzo Barboni, entre autres, le tout relevé par un bouillon de John Woo (« Une balle dans la tête »). Mais il ne faut pas bouder son plaisir.
Encore une perle venue d'Asie ! Une sorte de western moderne qui ose tout, avec des gunfights hallucinants, d'excellents et charismatiques comédiens, une BO magnifique et une réalisation dynamique et survitaminée.
"Exilé" fait parler la poudre autant que les coeurs, et touche sa cible avec une aisance confondante.de l'or en barre,de la balle,de la bombe....bref,jouissif....
Après les superbes "Election 1 et 2" Johnnie To n'est pas en reste avec "Exilé", Johnnie To devient de plus en plus fort... Pour chorégraphier la violence John Woo est battu ! Il y a du Leone et du Peckinpah à la sauce de HongKong et c'est grand. Le scénario est celui d'un grand western désenchanté, violent et sans concession. L'emménagement et le repas qui suit la première fusillade est d'un surréalisme bien mis en scène comme la paix après une bagarre entre gamin. En reprenant la trame de "The Mission" le pari était risqué. Mais dans "The Mission" l'histoire était traité comme un polar au scénario plus simple et plus classique alors qu'ici il le transforme en western moderne et crépusculaire qui en fait un film d'action de premier ordre.