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    L'Aurore
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    153 critiques spectateurs

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    max6m
    max6m

    62 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2007
    Il n'y a pas grand chose à rajouter sur ce film. Je l'ai revu hier et j'ai été profondément impressionné par la modernité et la qualité de la réalisation, notamment les mouvements de caméra, nous offrant quelques plans séquences extraordinaires. Rajoutés à cela la qualité des éclairages, un sens inoui du cadre, le jeu en finesse des acteurs (inhabituel dans le muet), le montage très innovateur (ellipses et flash backs), les effets spéciaux (notamment les transparences), le tout au service d'une histoire intemporelle sur la dualité entre l'amour et les pulsions sexuelles, emplie de poésie. Murnau ose tout, réussit tout, et l'on se demande ce que le cinéma peut offrir de plus. Le son peut être, et on regrettera profondément que Murnau soit mort juste avant le cinéma sonore, car à la vue du génie créateur dont il fait preuve dans l'Aurore, il est impossible de dire de quelle manière il aurait exploité cette nouvelle ressource. J'avais sous estimé l'importance capitale de ce film dans l'histoire du cinéma. Erreur corrigée après cette nouvelle vision. L'Aurore est bel et bien un des plus grands chefs d'oeuvres du 7ème art.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    44 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2014
    Ce film est un chef d'oeuvre et sans se forcer ce qui impose encore plus le respect. Tout est question d'art dans Sunrise. Pour commencer l'interprétation des acteurs tout en justesse et en tendresse, comme pour la plupart des films muets l'expression des acteurs priment sur le reste, ici ce n'est pas complètement le cas malgrés leurs éclats. Hormis ces acteurs, Sunrise brille surtout grâce au génie de F.W Murnau, son réalisateur. Il n'y a quasiment pas d'intertitre, ce qui en fait un pur film muet, pas rien à l'époque. Une mise en scène et des décors inoubliables, un magnifique jeu d'ombre avec le noir et blanc, le tout avec une ou deux scènes mythiques du 7ème art (la ballade en barque avec le chien ; la rencontre au marécage avec la vamp'). Clin oeil particulier à la scène du cochon pendant la fête foraine, une touche d'humour originale (à la Chaplin) à laquelle on ne s'attendait plus. Le film aborde pas mal de sujet à sa manière : Opposition ville/campagne, citadins/campagnards, simplicité/démesure. Pour résumer Friedrich Wilhem Murnau et sa direction technique sont les stars de ce chef d'oeuvre d'esthétisme et d'humanisme. Même la bande son quasi inexistante (transition muet-parlant) fait son effet lors de la moindre musique ou du moindre bruitage. Un sommet créatif à une époque primitive. Chapeau bas ! We love cinéma comme dirait Quentin.
    Marc L.
    Marc L.

    41 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2018
    Après l’avoir Impressionné par son succès et sa renommée européenne, acquise notamment grâce à ‘Nosferatu’ et “Faust’, F.W. Murnau fut convié à Hollywood par William Fox, fondateur des studios du même nom, pour y effectuer sa première incursion américaine, pour laquelle le nabab lui donnait carte blanche et un budget illimité. Si l’expérience devait se poursuivre pendant trois films supplémentaires, ‘l’Aurore’ fut le seul d’entre eux à concilier un succès populaire avéré, une reconnaissance critique immédiate et un jugement favorable de la postérité qui lui permettent aujourd’hui de trôner parmi les chefs d’oeuvre incontournables du 7ème art. Ce statut privilégié est d’autant plus surprenant que le scénario du film est d’une simplicité confondante : poussé par sa maîtresse, un fermier essaye de tuer sa femme. La tentative échoue et le couple se retrouve en ville où dans un tourbillon de fêtes et de plaisirs, il redécouvre le bonheur d’être ensemble. Si le drame et une violence, que l’auteur présente comme inhérente à la nature humaine, ressurgissent dans la dernière partie, ce n’est que pour mieux annoncer cette fameuse aurore, symbole du renouveau et de la possibilité de tout reprendre à zéro. Drame-romance-mélodrame : le schéma s’enchaine avec une telle perfection que le spectateur se retrouve entraîné, qu’il en soit conscient ou pas, sur le territoire émotionnel précis où Murnau souhaitait l’amener : on se désole dans le premier tiers du film, on sourit et savoure ce bonheur par procuration dans la seconde section, petit bijou de fantaisie et d’un humour qui frôle souvent le slapstick, et on tremble un peu, sans vraiment y croire, en attendant le happy-end qui sied à cette romance contrariée mais pétrie de classicisme. Si le contexte est éminemment américain, la fantasmagorie des décors ruraux et urbains, les mouvements de caméra d’une précision absolue, les surimpressions oniriques, les lignes de fuite subtilement modifiées, et le jeu de George O’Brien et Janet Gaynor, excessif juste ce qu’il faut, sont là pour rappeler que Murnau fut tout d’abord un maître de l’expressionnisme allemand, un artiste qui maîtrisait alors l’outil cinématographique comme personne, au point de transfigurer la banalité d’une bluette accessible à tous et à émouvoir à presque un siècle d’intervalle. Comme s’il était conscient que son génie traverserait les âges - et vu le caractère du personnage, c’est plus qu’une possibilité - Murnau ne nomme pas ses personnages, respectivement “l’homme� et “la femme�, manière pour lui signifier que cette histoire pourrait être celle de n’importe qui, en n’importe quel lieu et n’importe quelle époque : une des nombreuses voies pour prétendre - et accéder - à l’immortalité.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    131 abonnés 676 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2017
    Fable humaine sur l'amour et le désir, «L'Aurore» a traversé les âges sans prendre de rides (ou si peu), le génie visionnaire de Murnau lui ayant octroyé une jeunesse éternelle. Le film regorge de symboles, épuré à l'extrême : 3 personnages, le mari, la femme et l'amante, les oppositions jour/nuit, campagne/ville, terre/eau, bien/mal... toutes ces références sont subtilement amenées et participent de la richesse du long métrage sans toutefois l'alourdir. Certes la peinture des sentiments reste relativement conventionnelle, mais la sincérité de l'ensemble, l'intégrité et l'acuité de la vision du cinéaste sur le couple et ses travers rendent «L'Aurore» intemporelle. Amour, trahison, souffrance, pardon : la vie suit son cours et les évênements s'enchaînent au gré d'une mise en scène maîtrisée à la perfection. Photographie, cadrages, travellings, éclairages, décors,... autant d'éléments techniques magistralement utilisés au service de la beauté de l'oeuvre. Long métrage éblouissant, sommet de la filmographie de Friedrich Wilhelm Murnau, «L'Aurore» est sans conteste l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'art cinématographique. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 mars 2010
    Une histoire simple et universelle, des images superbes, un chef d'oeuvre intemporel!
    Joëlle Roubine
    Joëlle Roubine

    4 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 janvier 2017
    L'Aurore, c'est plus qu'un film
    L'Aurore, c'est cent musiciens tournés vers leur virtuosité
    C'est le diamant brut entre les doigts d'un tailleur de génie
    L'Aurore, c'est plus que le septième art
    L'Aurore, c'est le bouquet final de l'artificier
    C'est le vertige, c'est l'ivresse
    L'Aurore, c'est la vigne de celluloïd, l'unique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 avril 2009
    OUAHGH PUNAISE LA CLAQUE!!! SA C EST DU CINEMA!!!!!!!!!!!!! OH voila la différence entre le muet et le parlant!!!! Dans le muet ils savaient faire parler les images , maintenant ils font juste parler les acteurs!!! L'aurore mon Murnau préféré!!! Ce film est magnifique!!!
    Panta G
    Panta G

    9 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 avril 2019
    Splendide à tous niveau, la trame narrative est si parfaite que le moindre mot serait de trop, une interpretation magistrale, une image à tomber, sombre, puissante, voir enivrante, (et vive les restaurations qui permettent de profiter d'une qualité d'image exceptionnelle qui font redécouvrir ces chefs d'oeuvres d'apres-guerre), témoignage de la vie urbaine trépidante de l'époque, avant le Krach, de la pauvreté des paysans, et surtout de l'arrivée du "code" hollywoodien qui bridera cette légèreté des années 20 à 27 et rhabillé de moralité - Scene de la bretelle qui glisse lors du bal, délicieux moment coquin pour l'époque -
    Bref, un film à voir absolument pour tout amoureux du cinéma.
    Jack G
    Jack G

    2 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 mars 2021
    Au crépuscule de l’ère du muet, l’Aurore illustre le stéréotype de l’influence de l’héritage expressionniste allemand dans la formation du cinéma américain, dont l’apogée intervient quelques années plus tard, au cours des années 1930.
    Pour le réalisateur F. W. Murnau, les années 1920 incarnent une grande période de prospérité créative : Nosferatu le vampire (1922), premier film de vampires de l’histoire du cinéma ; Le Dernier des hommes (1924), pionnier d’une nouvelle technique de prises de vues ; ou encore, le mythologique Faust, une légende allemande (1926). Ces productions novatrices, qui donnent naissance à l’âge d’or du cinéma allemand grâce à l’invention d’un nouveau genre, consacrent Murnau au rang des meilleurs cinéastes internationaux. L’expressionnisme allemand est un tel séisme avant-gardiste qu’il se propage dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis. En 1926, il est donc invité par la Fox outre-Atlantique. Pour façonner l’esthétique de ses films d’horreur, Hollywood, en pleine ébullition, s’offre une perfusion à même le cadavre du genre allemand, avec le recrutement d’anciennes figures de l’expressionnisme : Karl Freund, directeur photo du Golem (1920) et de Métropolis (1927), qui apporte son savoir-faire pour cadrer Dracula (1931) ; Paul Léni, réalisateur du Cabinet des figures de cire (1924) qui rejoint le studio Universal à partir de 1926 et devient l’un de ses cinéastes phares ; et Fritz Lang, réalisateur de Métropolis qui devient l’un des plus grands maîtres du film noir américain. Fasciné par les impulsions sombres et torturées de l’expressionnisme allemand, Hollywood reprend ses caractéristiques et les adapte dans la première réalisation de Murnau aux Etats-Unis : l’Aurore (1927), considéré par les critiques comme l’un des meilleurs films de l’histoire.
    Après avoir vu Le Dernier des hommes, le producteur américain William Fox, fondateur du studio éponyme, invite Murnau à quitter l’Allemagne et à intégrer la Fox, pour « faire un film infiniment cultivé, symbolique, bref tout à fait européen » Murnau réalise donc son premier-long métrage sur le sol américain en adaptant le roman d’Hermann Sundermann, l’Indestructible Passé (1894). Malgré l’octroi d’un faible budget, le célèbre réalisateur phare de l’expressionnisme allemand parvient à donner naissance à un conte universel d’une beauté intemporelle.
    Même loin du pays dans lequel il s’est imposé, Murnau parvient à faire preuve d’une ingéniosité et d’un talent inébranlables. Ainsi, en ayant recours au Movietone, premier dispositif d’enregistrement du son directement sur pellicule inventé en 1927, il fait de l’Aurore l’un des premiers longs-métrages à synchroniser la musique et les bruitages (mais la faible longévité du son enregistré conduit à la perfection du procédé dès 1929, avec le Photophone). D’après le cinéaste Ado Kyrou, Murnau témoigne d’un « génie cinématographique qui sublime l’histoire grâce à une prodigieuse science de l’image ».
    Malgré le faible budget de production, le réalisateur n’hésite pas à investir massivement dans des décors somptueux (plus de 200 000 dollars), qui auraient d’ailleurs été réutilisés par John Ford avec Les Quatre Fils (1928). Quant à la photographie, sa maîtrise est incontestable et offre des travellings inoubliables dans les rues bondées d’une grande ville. Les scènes nocturnes jouent avec une lumière naturelle magnifique et une brume mystérieuse, habilement utilisées pour montrer le pouvoir envoûtant de la femme de la ville. Ce jeu des ombres et de la lumière, ces clairs-obscurs, sont une caractéristique fondamentale de l’expressionnisme allemand. Pour François Truffaut, cinéaste emblématique de la Nouvelle Vague, l’Aurore est ainsi « le plus beau film du monde ». Enfin, la technique de la surimpression, utilisée pour évoquer le souvenir et l’influence de la femme en noir sur l’esprit de l’homme, est une nouvelle preuve du génie cinématographique de Murnau et de sa maîtrise de la technique.
    Toutefois, le talent du cinéaste ne se démontre pas seulement dans ces précédents aspects. A priori, le mélange entre noirceur du drame conjugal et naïveté de séquences joviales et sentimentales semble plutôt incompatible. Et pourtant, grâce à une large palette d’émotions qui évitent le pathos, le dosage est parfaitement réussi entre joie, angoisse et tristesse. La rareté des intertitres place l’action au cœur du film et ajoute à l’universalité et l’intemporalité de « Ce chant de l’Homme et de sa Femme [que l’on peut] entendre en tout lieu et de tout temps ». D’ailleurs, le fait qu’aucun des personnages n’ait une identité définie est aussi là pour servir ce discours.
    Pourtant, le scénario, bien qu’il soit d’une simplicité enfantine, est d’une poésie exceptionnelle. Parabole de la tentation des grandes cités modernes, il consacre Janet Gaynor, celle qui inspirera dix ans plus tard le personnage de Blanche-Neige chez Disney, au rang des meilleures actrices du monde. Sensible, innocente et bienveillante, sa prestation est bouleversante d’humilité. Alors, naturellement, lorsque la vie de son personnage vient à être menacée à deux reprises, on ne peut qu’être angoissé à l’idée de sa disparition, qui est l’arc narratif principal de cette excellente réalisation.
    Sorti en décembre 1927, en dépit de ses nombreuses qualités techniques et visuelles, l’Aurore est un cruel échec dans les salles, le cinéma parlant commençant déjà à accaparer les foules. D’ailleurs, ce nouveau long-métrage est sorti deux semaines seulement après la première du Chanteur de jazz, premier film parlant de l’histoire du cinéma.
    Lors de la première cérémonie des Oscars, qui s’appelaient alors « Academy Awards », l’Aurore reçoit quatre nominations : Janet Gaynor pour l’Award de la meilleure actrice, le binôme Charles Rosher – Karl Struss pour la meilleure photographie, la Fox pour la meilleure production artistique et Rochus Gliese pour la meilleure direction artistique. Les trois premiers obtiennent la récompense.
    Grâce à son histoire simple, son « chant » universel, l’Aurore traverse les générations et garde encore aujourd’hui son rang honorable dans le classement des meilleurs films de tous les temps. Mais résumer ce long-métrage à la banalité de son intrigue serait réducteur, et l’expertise technique et visuelle de Murnau témoigne d’un cinéma muet qui a atteint sa maturité. De même, loin de n’être qu’une simple opposition manichéenne entre ville et campagne, l’histoire est avant tout celle d’un couple d’êtres heureux, dont l’amour va être mis à rude épreuve par l’énergie débordante de la ville et par la puissance de la nature. Finalement, ce poème lyrique s’achève sur la renaissance d’un amour définitivement retrouvé, l’aurore de nouveaux jours de paix et de tendresse. Douce ironie du sort quand on sait qu’à l’inverse, le cinéma muet amorce déjà son crépuscule et que le soleil se lève pour les films parlants.
    DaftCold
    DaftCold

    12 abonnés 213 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2019
    Presque 100 ans plus tard, le film se laisse toujours regarder. Les effets sont très impressionnants pour l'époque ! Une bonne occasion de voir à quoi ressemblait le cinéma, mais aussi la société à l'époque.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    8 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 janvier 2018
    Comment un film muet peut-il prendre les tripes comme ça, à nous les habitués du cinéma d'aujourd'hui et notamment de ses excessifs bavardages ? La réponse est : par le génie de Murnau, sa photographie, son art du montage, son excellence à montrer l'essentiel - par le spectacle de l'essentiel mais aussi les petites choses qui font l'essentiel. Pur chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 juin 2012
    Ce film ne peut être vue sans l'un des documentaires qui figure sur le deuxième DVD de l'édition nouvellement réédité. La mise en scène est d'une subtilité transparente, il faut connaître au préalable les conceptions que Murnau se faisait du cinéma pour apprécier ce film pleinement . Tout est dans le positionnement des acteurs par rapport à l'image, tout est dans le symbole, la métaphore. Ce n'est peut être pas le plus beau film du monde, mais je trouve la mise en scène de Murnau véritablement géniale. Pour moi, l'un des films les plus intelligents jamais tourné. C'est la maîtrise parfaite de la forme, au service du fond, qui rend ce chef d’œuvre intemporel.
    Schwann
    Schwann

    9 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juin 2012
    L'Aurore date de 1927 et fait pourtant excessivement moderne. Il n'est pas étonnant d'entendre dire que c'est la plus grande réussite de Murnau. L'absence de la parole permet une forte focalisation sur le travail minutieux du réalisateur sur l'image et ses touches en clair-obscur. La musique, qui mêle parfois des thèmes connus, est intrinsèquement liée à cette précision de l'image en noir et blanc, et c'est grandiose. Si on met de côté certains instants qui ont perdu momentanément leur réalisme ou même leur effet, le scénario parvient tout de même à installer une large palette d'émotions. Assurément un très grand film d'une extrême virtuosité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 5 octobre 2012
    l'expressionnisme allemand regorge de film aux allures fantasmagoriques, de leurs visions de l'homme et du monde toujours en proie à ses démons intérieurs, fascinant de dualité et de fantasmes, les cinéastes expressionnistes ont chambouler le cinéma et les spectateurs de leur temps. L'aurore de Murnau est un film, qui, de par sa capacité de mise en scène et les thèmes qu'il aborde est une incroyable source d'analyse. En effet l'expressionnisme n'a jamais traité le thème du double à un niveau aussi total. Double femmes, double histoire, dédoublement de personnalité. Le film s'ouvre sur un plan d'un train partant d'une gare. Ce train file à toute vitesse et aussitôt, deux plans se superposent de ce train en marche, filant l'un vers l'autre dans la vitesse et la folie, rendant l'espace du cadre agité de par ce mouvement contradictoire.

    Une femme est présentée, brune, venant de la ville. Très vite on comprend que cette femme à une aventure avec un fermier qui a une famille. La femme du fermier est blonde, visage de sainte et cheveux tirés. À travers des jeux d'ombres et de lumières murnau nous présente la peur, le mal et la pureté ainsi que leur opposition. La brune, vénéneuse, tend vers le mal et détourne le fermier de sa femme, va même jusqu'à lui demander de la tuer. Deux histoires commencent alors, celle qui se passe dans la campagne et celle qui se déroule à la ville. De ces histoires jaillissent la contradiction, la ville est présentée comme dangereuse et la campagne comme paisible, mais c'est surtout l'opposition tragédie/ burlesque qui surprend car les films expressionnistes sont d'habitude dénué de comique. De plus les formes habituellement géométriques sont ici rondeur (symbole féminin) et synonymes de mort.

    Grâce à une mise en scène symphonique et symbolique, le film nous montre la culpabilité d'un homme, sa reconstruction par la rédemption et l'amour. Cette thématique hautement religieuse jalonne tout le film, scène du mariage, bande son avec des cloches qui retentissent mais surtout vision de la femme, l'une sainte épouse au visage clair, l'autre coupable du pêché originel, affichant les artifices de la ville et donc dans le film, du mal. La dualité la plus évidente est celle de l'obscurité de la ville, et de la clarté de la campagne, ou la lune est symbole la noirceur de l'âme ainsi que de la femme tentatrice. On ne peut pas penser à l'aurore de murnan autrement que comme un film misogyne, brassant des stéréotypes éculés et une vision de la féminité extrêmement négative. Le fait est que l'époque où a été tourné le film est encore engluée dans l'idée que la femme au foyer est symbole de bien et de douceur, enfantant et se soumettant à la religion. Le film est à l'image de cet archétype. Le film de murnau n'est pas un film du début de l'expressionnisme et n'a pas les caractéristiques stylistique de ce courant, exception faite des jeux d'ombres et de lumière de leurs synchronisation. Le lyrisme religieux du film est évident et révélateur du coté moralisateur du film, à l'image de ce plan où l'on voit l'une des habitantes du village regarder la camera pour nous dire « ils étaient heureux comme des enfants » elle devient de ce fait la morale du film. Si la mise ne scène est de par sa maitrise appréciable, son symbolisme grossier l'est moins. (femme brune=mort, nuit=mort, soleil=vie, femme blonde=amour). Mais là encore il faut voir le film comme un poème au caractère mélodique puissant. L'eau dans ce film représente le milieu du changement, de la peur (l'eau est souvent symbole de féminité), cette forme liquide imprègne tout le film (avec la rondeur), elle est l'élément par lequel tout va se mélanger, se dissoudre et mourir. Les personnages dans l'Aurore sont également souvent dans la contemplation (la ville qui se projette sur un écran imaginaire pour les amants, le mariage dans l'église que les époux regardent), cette contemplation pourrait être celle du cinéma lui même, fantasme d'amour comme de pulsion destructrices.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 novembre 2007
    En reconsidérant l’œuvre de Murnau on s’aperçoit à quel point sa filmographie et jonchée d’œuvres clés du cinéma. L’aurore, qu’il tourna pendant sa période américaine (et qui reçut l’ oscar du meilleur film), et encore moderne, presque 80 ans après sa sortie. La mise en scène n’a pas pris une ride, elle reste novatrice tant son metteur en scène avait compris le langage cinématographique. La musique classique remplace les dialogues et accentue l’expression des personnages. Modèle pour des générations de cinéastes, tel Truffaut chez qui on retrouve ce lyrisme, l’Aurore est comme tous les chefs d’œuvres du septième art : intemporel.
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