Avis : Soyez sympas, rembobinez - Page 10

Pour tout dire, je pensais que j'allais me retrouver face à une grosse daube double XL sur laquelle j'aurais eu à cracher avec un plaisir non dissimulé. Mais, je dois bien avouer que ce « Soyez sympas, rembobinez » m'a finalement assez plu. Avec beaucoup d'originalité, Gondry fait une véritable déclaration d'amour au cinéma. Pourtant, le début fait un peu peur. Ça braille beaucoup, c'est balourd et ça fait mal au crâne. Mais tout se décante à partir du moment où spoiler: Jack Black se fait magnétiser après avoir fait le guignol à la centrale
. A partir de là, Gondry déroule son truc tranquillement, et nous, on se fait plaisir. C'est amusant, parfois absurde ( spoiler: voir la scène dans laquelle Black se vide le long du trottoir
), parfois touchant, mais toujours dans un ton assez juste. Le trait n'est jamais trop surligné. Excepté peut-être à la fin. Celle-ci donnant l'impression d'être un peu facile. Cependant, quelques petits regrets me concernant : le début poussif donc, un rythme s'essoufflant légèrement dans la dernière demie heure et surtout, j'aurais bien aimé que la magnétisation de Black soit un poil plus exploitée. Un film original et méritant le visionnage ne serait-ce qu'une fois.

Un film très sympa et original, hommage au cinéma et à la VHS. On aime l'ambiance de petit quartier, la proximité entre les gens, l'humour, l'optimisme sympathique des personnages et du film en général. J'ai lu que cela dérange certaines personnes, cet optimisme. Et alors ? Fallait-il faire un drame ? Dès l'annonce du synopsis on se doute bien que cela doit être léger et sympathique, sinon à quoi bon même filmer cette histoire ? Faire un film suédé pour remplacer l'original en espérant que cela ne se voit pas, l'optimisme est même de rigueur !

Un film réalisé par Michel Gondry sur des bidouilleurs qui bricolent des remakes avec tout un bric-à-brac de récupération, ça ressemble quand même furieusement à une mise en abyme : mettre en scène des nounours marchant dans la forêt, des trains en cartons, des studios en boîtes d'oeufs, c'est ce que l'ex-batteur de Oui-oui fait depuis plus de 15 ans dans ses clips, ses pubs, ses courts et ses longs métrages.

Pas étonnant donc que le meilleur de "Be Kind Rewind" (titre original beaucoup plus gondryesque que sa traduction littérale française) se trouve dans les films "suédés" - le duo explique à leurs clients que les films sont réalisés en Suéde, pays apparemment terriblement exotique pour les habitants de Passaic -, et dans le making off de leurs tournages. On assiste ainsi à toute la mise en boîte de leur premier film, "Ghost Busters", où les rayons ectoplasmiques sont figurés par des guirlandes de Noël, le fantôme glouton par un sac poubelle apparaissant et disparaissant à coup d'effets Mélies, et la ghostmobile par une 2 portes couverte de gaines VMC (qui rappellent le camion de Björk dans "Army of Me").

La même inventivité préside au reformatage cheap et digest de "Rush Hour 2" (Admirez le tapis-parcours de voitures de la chambre du gosse pour donner l'illusion de profondeur en dessous de Jerry suspendu dans un vide de 1,50 m), de "We were the Kings" (Admirez les gants de boxe en sacs poubelle) ou de "King Kong" (Autre mise en abyme, avec Jack Black jouant dans un remake du remake où jouait Jack Black).

Mais le plus beau film est sans doute celui que l'on voit dès le générique, et dont on suit la réalisation à la fin : la biographie arrangée de Fats Waller, du pur Gondry de la période clip, avec un noir et blanc comme dans "Cellphone's dead" pour Beck ou "Isobel" pour Björk, et des effets spéciaux home made comme la naissance de Fats ou le train qui l'emmène avec ses musiciens à New York. Ce film a été tourné réellement avec les habitants de Passaic (Michel Gondry raconte d'ailleurs que cela posait un problème vis-à-vis des règles syndicales, et que la seule façon de les faire jouer était de les déclarer en tant que danseurs), et la fierté que l'on lit sur leur visage dans la scène finale a été captée alors qu'ils découvraient réellement le film.

Malheureusement, les différents suédages font partie d'une histoire, et le lien entre ces scènes ne convainc pas toujours, la faute sans doute à un problème de tonalité, et peut-être aussi de direction d'acteurs : parfaitement raccord quand il s'agit d'incarner Robocop ou Miss Daisy, le surjeu de Jack Black ne passe pas aussi bien, alourdi par quelques gags un peu patauds et par le QI de Mike et Jerry proche de celui des héros de "Dumb and Dumber".

Dommage, car la morale de cette fable ne peut que susciter l'adhésion : contre la logique des promoteurs immobiliers et celle des avocats d'Hollywood, représentés par Sigourney Weavers qui obtient l'écrasement des oeuvres suédés par un rouleau compresseur comme s'il s'agissait de vulgaires Rollex de contrefaçon, la riposte réside dans la mobilisation des gens et l'appel à leur créativité, comme l'atteste la fin digne de "la Vie est belle" (le vrai, celui de Frank Capra). Ce propos est souligné par la présence à l'écran de deux acteurs connus pour leurs engagements, Mia Farrow et Danny Glover.

Une nouvelle fois, Gondry situe ses personnages dans un refus de grandir, si grandir signifie abandonner les rêves de l'enfance, et si l'enfance ressemble à celles de Jacques Demy ou de Stieven Spielberg, tournant image par image leurs premières fictions avec la caméra super-8 de leurs parents. Comme dans "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" (et aussi un peu "La Science des Rêves"), il s'agit de lutter contre l'effacement de la mémoire, et la disparition de la diversité, symbolisée par les présentoirs des dévédéthèques n'exposant qu'un seul film.

Signalons enfin le site internet suédé, avec, comble de la mise en abyme, une bande-annonce elle même suédée où Michel Gondry joue tous les rôles !

http://www.critiquesclunysiennes.com

Un film bourré d'énergie et désarmant de sincérité. Gondry se fait plaisir et réalise ici le film qui reflète peut-être le mieux sa conception du cinéma. On sent que le cinéaste prend un plaisir fou à donner vie à ses fantaisies les plus folles. Il bricole, s'amuse, a des tas d'idées toutes plus charmantes les une que les autres, et systématiquement faites de bric et de broc. C'est parfaitement réussi et tout fonctionne magnifiquement. On ne peut que saluer cet hommage au cinéma de garage, celui qui fait toute la vitalité du court-métrage, celui qui a aussi vu naître la nouvelle vague en son temps, celui que finalement Gondry parvient ici à retrouver après une Science des rêves un brin prétentieuse. On pourra ergoter sur un scénario naïf et un brin gentillet, mais comment ne pas fondre devant tant de sincérité et d'humour.

Ambitieux et casse gueule, peu crédible car trop naïf (on peine a croire, même si l'on veut bien à la réussite populaire de nos deux accolytes), et pas toujours inspiré dans ces 'remakes', Be Kind Rewind emporte quand même le morceau, porté qu'il est par l'abattage de Jack Black et par son propos : l'hommage aux cinés de quartiers, au ciné fait entre amis, à la libre diffusion des oeuvres, au ciné tout court.

Je trouve le film "Soyez sympas, rembobinez" trop décalé, trop nerveux... Ce film est une histoire drôle d'un cinéphile qui, après un accident, a le pouvoir d'éffacer involontairement les bandes des films... et qui veut tourner les remakes des films comme "Sos fantômes", "Rush hour" "Robocop" , "Miss Daisy et le chauffeur" etc ... pour sauver le vidéoclub. Les remakes qu'ils ont tournés, sont marrants mais je trouve ses personnages trop surjoués et trop excités, ce qui rend le film peu crédible. Les scèenes sont souvent, à mon goût, ridiciles, voire débiles. Cependant, l'idée de base où l'homme a le pouvoir d'effacer des bandes, des films, est bonne. Imaginez qu'il a tout effacé tous les évènements historiques, sociaux du Monde! Comment réagirait le Monde? Dommage ! Mais bon!

A ce jour peut être le plus accessible des films de l'inventif cinéaste ,ce vibrant hommage a la création en general et au 7eme art en particulier se déguste sans moderation aucune.Un scenario fortement improbable et dejanté ,des comédiens époustouflants de générosité ,des dialogues et des situations souvent désopilantes notamment les nombreuses parodies tel Ghostbusters sans oublier cette petite touche poétique si agréable.Derriere la performance d'acteur (Jack Black est tout simplement hallucinant en apprenti-acteur devenant complètement megalo tandis que Mos Def par la naiveté et le calme de son perso vient réequilibrer la folie de Black ,par contre dommage que Farrow soit carrément sous exploité) et le regal pour l'oeil des trucages "bout de ficelles".Gondry s'attache a décrire le quotidien d'un petit quartier ordinaire ,la dernière 1/2 heure sociale axé sur les rapports humains en est la meilleure preuve.

Toujours aussi drôle, fin et intelligent, M.Gondry excelle lorsqu'il filme ses personnages au plus près. Seulement cette fois ci, les hésitations du récit et le rythme inégal rendent l'ensemble moins bon qu'à l'habitude.

Un film aussi drôle que tendre, comme le cinéma américain n'en fait plus, où les héros sont des pieds nickelés contraints de retourner des blockbusters effacés pour les vendre dans leur magasin de VHS. Une ode au système D, au petit commerce de proximité face aux chaines franchisées. Une comédie très drôle qui se mue peu à peu en fable à la Capra. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com

Michel Gondry reste fidèle à lui même et on l'en remercie, la plupart de ses films sont des voyages dans l'imaginaire et dans la rêverie à travers les yeux de personnages loufoques, naifs et qui quelque part gardent un esprit d'enfant.Après son expérience française Gondry retoure aux USA pour " Be Kind Rewind", film réunissant le déjanté Jack Black, le rappeur Mos def et l'arme fatale : Danny Glover !
Une fois de plus Gondry signe un plaidoyer pour la création artistique au travers de ses personnages qui en voulant de sortir d'un problème, se découvrent une véritable passion pour la création. Alliant humour, situations décalées et amour sincère du cinéma Michel Gondry nous emmène au coeur des créations de personnes ordinaires, qui juste avec leur envie et leur sincérité feront preuve d'ingéniosité et de talent ( ce dont beaucoup de réalisateurs devraient s'inspirer). Le réalisateur ne fait pas seulement que nous montrer son amour du cinéma, il soulève certaines questions sérieuses comme les barrières et absurdités du système concernant l'art et ses "propriétaires" ( passage avec le personnage de Sygourney Weaver ).
Si on ajoute à ça une très bonne BO éclectique on obtient une réussite Gondryiesque !
Seul bémol, voyez absolument le film en VO !

Film bien sympa et amusant avec de bons comediens et une superbe apparition de Sigourney Weaver qui est très bien.
Les films "suédé" sont droles.Bref un film a voir.

je suis allé voir ce film sans aucun a priori ... L'idée est originale mais quel dommage qu'elle soit si mal exploitée ! Tout est possif : des acteurs principaux (hors Mia Farrow est délicieuse) au scénario, au déroulement ... On aimerait aider les scénaristes à faire un travail plus piquant, plus rythmé, plus contrasté ! Et pourtant, il y a quelques idées sympa, mais cela se traine ...
On ne peut pas dire que ce soit nul, certes pas : c'est distrayant, sans plus.
Qui veut en faire un remake ?

De film en film, Michel Gondry construit un univers très personnel, onirique et décalé, fait de bric et de broc. Incontestablement, il s'agit d'un auteur intéressant. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à accrocher vraiment à ses films et là encore je ressors de la salle un peu déçu. Oui, bien sûr, je me suis amusé de certaines scènes, les remakes des films que tout le monde connaît ne manquent pas de sel. Mais globalement je me suis plutôt ennuyé.

Un super film PROMATEUR (PRO et Amateur) qui vos le détour. Encore un grand Grondy et des acteurs vraiment impliquer et super drôle.

Une oeuvre sublime et subtile, drôle et poétique, qui marquera dans le temps le cinéma si ce n'est déjà fait ! Il faut le voir deux fois, pour se rendre compte de tous les détails qui font de ce film, un petit chef d'oeuvre dédié au 7ème art ! T'en es où dans ton art, Joyce ?