Dunia a été présenté dans la sélection du Festival des Films du Monde à Montréal (2005), au Sundance Film Festival (2006, compétition mondiale) et au Festival International Cinéma, Costumes et Mode à Paris (2006).
Jocelyne Saab a voulu renouveller le genre du film musical égyptien en mixant les genres orientaux et occidentaux. Dans Dunia, la musique est un mélange de mélodies orientales et de percussions ainsi que de la pop arabe et des influences occidentales telles que salsa, bossa nova et hip hop. La musique instrumentale de la danse est quant à elle est entièrement composée de percussions, mais aussi de rythmes de danse du ventre et de rythmes soufis. Le chorégraphe, Walid Aouni a utilisé les éléments de la danse du ventre, le ballet moderne et les techniques soufies, élevant ainsi le statut de la danseuse orientale longtemps déconsidéré par la société.
Mohamed Mounir, qui interprète le rôle de Bechir, est un chanteur pop célèbre en Egypte. Surnommé "La Voix de l'Egypte" en raison de ses chansons à coloration politique et sociale, il puise ses inspirations dans divers registres musicaux arabes et africaines. Il a participé à de nombreux longs métrages et à deux séries télévisées.
Dans le long-métrage, la réalisatrice Jocelyne Saab aborde le sujet de l'excision à travers le personnage de Dunia, qui a subi cette mutilation génitale féminine. Selon Amnesty international, 97 % des femmes sont excisées en Egypte. Cette intervention est pratiquée par deux pays arabes, l'Egypte et le Soudan.
Jocelyne Saab a rencontré des difficultés pour obtenir une autorisation de tournage au Caire en raison du propos de son film qui aborde la sexualité de la femme, sujet tabou dans la société égyptienne. Elle a dû entre autres aménager son scénario de telle sorte qu'il soit accepté par la censure. Elle a situé l'action du long métrage au moment où les textes des Mille et une Nuits sont interdits de publication et retirés de la vente pour cause de pornographie, une réalité quasi quotidienne au Caire.
A travers son film, Jocelyne Saab a voulu rétablir un dialogue entre l'Orient et l'Occident : "J'ai voulu porter un regard gracieux sur l'Orient afin de lui restituer sa juste place aux yeux de l'Occident. Ce sont aujourd'hui deux cultures, deux civilisations qui s'affrontent par méconnaissance, se heurtent et ne s'invitent pas toujours à un échange, un dialogue qui serait fructueux pour tous." Selon la réalisatrice, le film fera poser au spectateur occidental un regard neuf sur la société arabo-musulmane, car il casse l'image puritaine que l'on se fait aujourd'hui de cette société. Pour les spectateurs du monde arabe, Dunia est un film arabe moderne qui peut provoquer un choc et un débat de société.