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    Irak, le chant des absents
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Irak, le chant des absents" et de son tournage !

    Genèse du projet

    En 1990, Layth Abdulamir quitte l'Irak, chassé par le régime de Saddam Hussein, qui met sa tête à prix. Il se réfugie en France, où il commence une carrière de réalisateur tout en travaillant pour la chaîne Dubaï TV, d'où il peut suivre les dernières années du régime de Saddam. De ce qu'il appelle son "observatoire privilégié" des Emirats Arabes, il s'aperçoit que la plupart des médias occidentaux parlent de son pays sans réellement le connaître. Au fil des mois, il se sent de plus en plus irrité face à la manière dont la politique irakienne est abordée par les journaux étrangers ainsi que la façon dont son peuple est décrit.

    Lors de la chute du régime de Saddam en 2004, Abdulamir, qui peut enfin retourner en Irak, décide donc de faire un documentaire sur son pays, pour le montrer tel qu'il est réellement.Selon lui, "ce documentaire a la forme d'un voyage à la rencontre de l'identité de mon pays si difficile à cerner, à la recherche de ce minimum culturel, social, historique commun qui fait que Kurdes, Arabes ou Turkmènes, Chiites, Sunnites ou Chrétiens, villageois ou citadins, hommes ou femmes, sont aussi Irakiens".

    Difficultés et déconvenues

    En choisissant de tourner en Irak en 2005, Layth Abdulamir a connu de grandes difficultés. La chute de Saddam Hussein a entraîné une paranoïa environnante, qui a rendu tout le monde suspect ; chacun était donc épié et suivi. En plus d'être constamment surveilé, le réalisateur a subi de nombreuses déconvenues : certaines personnes ont refusé au dernier moment de témoigner, d'autres n'ont plus voulu lui apporter l'aide qu'elles lui avait promise, des lieux de tournage lui ont été interdits ...

    Layth Abdulamir a choisi d'en dire le minimum à son équipe de tournage, de changer constamment le plan de travail, de n'accorder que 30 secondes par personne interviewée, pour éviter tous risques inutiles. "Le caméraman a passé son temps à me supplier de faire très vite à cause du danger", confie t-il. "Les gens dans la rue se moquaient passablement de nous, au regard de situations très périlleuses. La plupart du temps, j'ai bien plus "volé" des images du réel, je n'ai jamais pu m'installer dans un plan, dans une interview et bénéficier ainsi du temps nécessaire pour ce type de démarche ... Faire de la réalisation en captant le réel ou en travaillant à la mise en scène de ce réel ...".

    L'émigré est un étranger

    De retour en Irak après 20 ans d'absence, Layth Abdulamir s'est senti étranger dans le pays qui l'avait vu naître. Bien qu'il ait tout fait pour ne pas attirer l'attention, en se comportant selon les coutumes du pays, se rasant la moustache et en revêtant les habits traditionnels, il n'était pas réellement Irakien aux yeux des habitants. "Arabe, oui, donc venant d'un des pays voisins, donc quasiment terroriste", confie t-il, très affecté. "Je suscitais la méfiance".

    Donner la parole à tous les Irakiens

    Irak, le chant des absents donne la parole aux Irakiens restés au pays mais également aux émigrés, que Layth Abdulamir a rencontré lorsqu'il était lui-même en exil. Ceux-ci, toujours impliqués dans le combat irakien par divers formes d'engagement, connaissent de nombreuses difficultés s'ils veulent rentrer dans leur pays natal : ils sont en effet suspectés de s'être associés à des étrangers et d'avoir trahi leur patrie. Une fois en Irak, ils sont privés d'une partie de leurs biens ou subissent un chantage politique et ce quel que soit leur pays d'adoption.

    A la recherche d'une identité

    Tout au long de son voyage, Layth Abdulamir a pu constater que l'identité irakienne avait été brisée lors de l'occupation et que chacun se réfugiait désormais derrière sa communauté ou sa religion.

    Cependant, le réalisateur a observé que si on lui avait refusé cette identité lorsqu'il était sur place pour filmer Irak, le chant des absents, c'est que, même si elle est très affaiblie, elle est toujours présente. "(...) cette identité irakienne impalpable mais tenace, peut être encore embryonnaire [existe]. Par ce documentaire, j'ai voulu lui donner un visage et une voix".

    Les stigmates du malheur

    Layth Abdulamir a du affonter un autre danger : tous les dix kilomètres, il se faisait arrêter par des patrouilles irakiennes, qui contrôlaient son identité. "Un officier que j'ai interrogé sur cette inconguité lassante m'a avoué que tout simplement, j'étais le seul irakien à ne pas porter sur mon visages les stigmates du malheur !".

    Cependant, le réalisateur avoue que la plus grande difficulté du tournage fut de détecter les faux contrôles d'identité organisés par des terroristes qui n'auraient pas hésité à lui trancher la tête !

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