Avis : Va, vis et deviens - Page 5

L'histoire de base était prétexte à nous proposer un véritable chef d'oeuvre tant elle permettait d'aborder des thèmes émouvants et engagés. Cependant, elle n'est à mon goût pas assez bien traitée. Le film est alors parfois ennuyeux, long, et s'attarde sur des détails. A l'inverse, de magnifiques moments ne sont pas assez soulignés. Bref, une belle histoire mais qui méritait un meilleur film.

un film poignant, ça c'est sûr. Ce film m'a changé. A voir.

Un bon cru du terroir français dans le domaine (rappelons que tout ce qui sort des domaines comédie drame policier romance relèvent de l'anecdote). D'abord présenté comme un docu fiction, on s'oriente plus sur la fiction au fur et à mesure que le film progresse. Le contexte historique se réduit peu à peu à un cadre dans lequel évolue le personnage principal. Si j'ai bien accroché pendant la première heure et demi, la fin m'a moins marqué, préférant se tourner vers le retour aux origines plutôt à la dégradation de la situation en Israël. Cependant, de bonnes idées, des acteurs très bien dirigés et un constat plutôt alarmant de la situation des juifs éthiopiens. Il n'a pas volé ses récompenses.

Dans "Le vieil homme et l'enfant", Michel Simon, pendant l'occupation nazie, accueillait chez lui Claude, un petit juif, sans savoir qu'il l'était. Dans "Va, vis et deviens", c'est un petit chrétien éhiopien qui doit passer pour juif pour échapper à une mort certaine. L'Histoire hélas est une éternelle tragédie mais certains destins permettent de continuer à croire en la noblesse de l'âme humaine. Celle des chrétiens abritant des juifs pendant la guerre est rejointe par celle de cette famille juive adoptant un petit chrétien et l'aimant encore plus une fois son identité révélée. Le film sur l'intégration du petit Africain qui a pris le nom de Salomon, Schlomo en hébreu, pour immigrer en Israël, se double d'une réflexion très sensible et émouvante sur l'adoption, où parents et enfant doivent s'apprivoiser mutuellement. Yaël et Yoran (Yaël Abecassis et Roschdy Zam interprètent merveilleusement ces parents qui n'échappent à aucune des difficultés du métier de parents), vont avoir fort à faire. Les falachas sont loin d'être accueillis les bras ouverts par tous les Israëliens: les juifs religieux leur refusent le statut de juifs, les racistes les détestent pour leur couleur, l'administration les soupçonne car ils pourraient être malades. Pour Schlomo s'y ajoute encore le poids moral sur sa conscience, à cause de ce mensonge sur son identité. La gravité du thème est allégée par de nombreuses scènes pleines d'humour. Un exemple: les parents, qui prennent bien soin de souligner qu'ils sont des Israëliens de gauche et des juifs non pratiquants, proposent à Schlomo, pour lui faire plaisir le soir de son arrivée, de dire les prières. "Nous répéterons après toi"! Embarras du jeune garçon symétrique à celui de Claude dans le film précédemment cité. Un film lyrique et parfois naïf? Oui, mais c'est amplement justifié par le sujet. Je n'ai pas vu le temps passer! C'est à un grand moment d'émotion que nous sommes conviés.

Théoriquement descendant d’anciens rois d’Israël, les Falashas, ethnie Somalienne Juive fuyant guerre et famine, bénéficient de ce statut religieux pour émigrer en masse vers Israël dans les années 80. Réfugiés à mi-chemin dans un Soudan islamiste, dans des camps où les enfants tombent comme des mouches d’épuisement, de tortures, de maladies et de faim, ils doivent cacher leur foi s’ils veulent rester vivants et poursuivre leur exode. Une mère chrétienne saisit la redoutable opportunité et sauve son fils de 9 ans en l’intégrant dans un wagon juif, avant de lui donner les trois consignes du titre.
A partir de là le film raconte la parcours géographique, familial, psychologique, éducatif, social, professionnel et affectif d’un usurpateur d’identité durant les 20 années suivantes, contraint à l’excellence, et durant lesquelles il est cette fois vital de passer et de penser en juif. Adoption dans une famille francophone, écoles, synagogue, ostracisme religieux, racisme ordinaire, études, amours et crises permanentes de cœur et de conscience, les briques de sa vie finiront toujours vers l’espoir de revoir un jour sa mère naturelle peut-être encore vivante dans un camp au Soudan.
Loin derrière l’immense Lion de Garth Davis, et malgré son sentimentalisme un peu long et praliné, et sa série de clichés sur l’affligeant racisme banal, ce beau film franco-israélien reste une jolie saga sentimentale, journalistique, dramatique et sociale, nous faisant vivre et concevoir bien des situations analogues par le prisme original de l’épopée d’un réfugié à la fois Noir, Africain et Judaïsant.

A part la toute toute fin qui n'était pas assez forte à mon goût, en tout cas pas à la hauteur de mes espérances, ce film m'a beaucoup touché et était vraiment très beau. Encore une très belle leçon de vie.

un tres bon film, un peu long à mon goût, mais l'histoire est excellente, ça m'a touché mais pas autant que certains d'apres leurs commentaires ici. trois etoiles, presque 4.

Pas toujours très bien interprété, mais malgré cela c'est un film très touchant, traitant son sujet de façon sobre et ajustée.
Les dialogues m'ont plu, ainsi que la façon dont tout cela a été présenté.

Un pur chef d'oeuvre et sans doute la plus grande réussite de Mihaileanu. Ce film incarne parfaitement la beauté et l'amour du lien maternel, qui est si joliment exploité à travers le film.

Les images que nous voyons des Éthiopiens sont souvent celles d'enfants au ventre gonflé qui s'accrochent à la vie tandis qu'un présentateur de télévision occidental commente leurs sort déprimants. Personne cependant ne parle au nom de ces enfants. Lauréat du prix du public au Festival du film de Berlin Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu donne la parole à des personnes dont la voix s'est tue. Le film raconte l'histoire de juifs noirs éthiopien connus sous le nom de Falashas qui ont été amenés en Israël dans le cadre de l'opération Moses en 1984 par le Mossad israélien. L'intrigue de base suit la vie d'un jeune garçon éthiopien Shlomo dont la mère réalise qu'il peut être sauvé s'il se fait passer pour l'un des Falashas. Ils ont été clandestinement transportés par avion du Soudan vers Israël au milieu des années 1980. Il s'agit d'une histoire de migration d'assimilation et d'identité à travers les yeux d'un individu. Elle montre comment Israël traite ces Juifs différemment comment il s'accommode de ne pas être vraiment l'un d'entre eux, comment il est adopté par une famille idéaliste comment il tombe amoureux d'une jeune Israélienne dont le père est raciste et comment il poursuit son dialogue intérieur avec sa mère qui est toujours quelque part dans un camp de réfugiés soudanais...

Un film remarquable , très fin et qui joue sur plusieurs niveaux. Du spectacle complet où il y a à la fois le fonds et la forme. Le sujet est complexe et très bien maîtrisé. Une analyse fine et objective de la problématique poltique d' Israel. Une tendresse très forte pour ce pays, mais aussi une critique toute en subtilité de certaines de ses failles. Le problème des juifs Ethiopiens est magnifiquement traité.Il y a aussi beaucoup d'humour et le film est un vrai spectacle savoureux. Les acteurs sont très bons. On trouve déjà tout le talent que l'on trouvera ensuite dans " Le Concert" . Nous avons vraiment à faire à un très grand réalisateur, très rare dans son genre, mêlant l'analyse politique, sociologique et l'humour , tout en ayant un sens du récit très aigu. Une superbe réussite..

Beau film avec des thèmes très humains, des passages bouleversants (parfois trop !). Il y a des longueurs, la lumière est magnifique. La réalisation assez classique de temps en temps plusieurs beaux plans.

Tout l'histoire juive étant une histoire de quête et de préservation d'identité exclusive, la meilleure manière (et la seule choisie par plusieurs films depuis 4 ans) est de confronter le "fait" juif lorsqu'il est revendiqué par d'autres.
Ce n'est pas le moindre signe d'intelligence du scénario.
C'est un film fleuve comme on en voyait dans les années 70/80, preuve qu'ils ont réussi à débloquer de vrais budgets. On voit la vie d'un jeune éthiopien catholique qui, pour survivre, est propulsé juif malgré lui sur une vingtaine d'année (comme ce qui s'est passé en URSS avec le canal juif). Donc le casting a son importance et il est plutôt réussi, même si l'acteur du dernier âge est plus … passif.
C'est beau, mélodramatique en diable, bourré d'astuces qui font rire, pleurer ou penser. Bref au niveau sens, c'est quand même une sacrée réussite, même si on ne dépasse pas le raisonnement scolaire.
L'autre qualité, c'est de montrer la complexité des comportements d'un Israël "blanc". Sans parler des clivages politiques et intellectuels. Le plus fort étant sans doute les scènes de doute de Rodschy, en activiste de gauche ultra "nationaliste". Le personnage le plus contemporain du film en quelque sorte, et le moins manichéen. Le plus sympa étant le papy des Kibboutz, emblématique de l'humour Yiddish, bien qu'égyptien. La plus émouvante étant évidemment la mère d'adoption, sacrément bien jouée.
L'acteur est beau, ses femmes et ses (nombreuses) mères le sont encore plus. Pour une fois que le propos militant est en plus esthétique, on ne va pas s'en plaindre.
Tous les sujets sont abordés, et c'est sûrement le film le plus complet et le moins partial sur l'Israël d'aujourd'hui, ce qui n'est pas la dernière de ses qualités.
C'est long, mais tellement diversifié que l'on ne s'en aperçoit pas. Il y a quelques invraisemblances, mais dans le rapide mouvement, rien de cassant.
Un beau projet en tout cas, européen par ailleurs, ce qui permet de montrer encore une fois qu'on est plus fort à plusieurs que tout seul (ce que la qualité des premières productions européennes n'avait pas réussit à démontrer !).
Dommage que la "coïncidence" de la fin soit aussi bâclée, même si la fin véritable 30 secondes plus tard est extrêmement forte, symbole de toutes les diasporas et séparations du monde chaotique actuel.

Fascinant, comme le destin hors-norme de Shlomo, peut-être effectivement un peu trop exemplaire et déconcertant de facilité, mais est-ce bien l'essentiel ? Film d'une intelligence remarquable qui éblouit par le nombre de thèmes abordés, thèmes qui ne sont pas forcément très présent dans nos médias ou nos productions culturelles. A côté de Shlomo, les personnages du chef de la communauté ethiopienne et celui de la mère adoptives sont des réussites formidables, incarnés avec inspiration par les acteurs. Des questions posées sur la nature ou les natures du judaïsme qui sont passionnantes pour le béotien que je suis; Une coupe transversale d'Israël, très nuancée, cela repose l'intellect fatigué par les passions manichéennes que les débats (c'est un grand mot la plupart du temps vu leurs niveaux) engendrés autour de ce pays finalement comme les autres, avec ses abrutis intolérants, ses gauchistes maladroits à bonne conscience et ses gens simplement admirables par leur ouverture d'esprit. Une réserve tout de même sur la forme, la musique, pas désagréable, est un peu trop envahissante. Par ailleurs, le réalisateur a parfois tendance a céder à des effets de style visant à renforcer le pathos (ralentis avec violons derrière), mais il est heureusement assez intelligent pour les distiller au minimum. Avec le Concert, autre excellent film pas du tout dans la même tonalité, voilà un réalisateur à suivre. Un nouveau film est prévu fin 2011, j'ai hâte (relativement, je suis pas non plus super pressé de vieillir)

Au vu des notes et des critiques dithyrambiques, je m'attendais à un chef d'oeuvre. De plus, j'avais beaucoup aimé "Le concert" du même réalisateur. Et au final, quelle désillusion !
Beaucoup trop long, avec beaucoup trop de pathos et pas mal d'ennui, le film ne m'a pas vraiment plu.
Et je n'ai pas vraiment compris la fin. Qui est cette personne qu'il enlace à la fin ? Sa mère ? Si c'est le cas, elle ne lui ressemble pas du tout.
Une vrai déception !