Un film fort, très bien construit de Catherine Breillat sur un scénario original, astucieux et intelligent. Une jeune fille moderne est très amoureuse de son fiancé, mais celui- ci ne ressent plus de désir pour elle .Il ne lui fait plus l’amour, on ne sait d’ailleurs pas bien pourquoi, même si il parle de l’excitation que procure la phase initiale de la conquête, mais de la sensation de lassitude qui le submerge ensuite. Du coup Marie ( Caroline Ducey) va entreprendre un parcours initiatique sexuel libératoire. Tout d’abord par une rencontre sans lendemain avec un sex addict (le fameux Rocco Siffredi ), ce qui donnera une très jolie scène de sexe explicite ou la jeune Caroline Doucey tient vraiment le choc face à la « bestia », de façon étonnante. Mais ensuite surtout en se liant à un professeur de l’école ou elle enseigne , qui l’initie au bondage .Deux très belles scènes d’attachement, dans le plus pur respect des règles de l’art, japonisant , avec un François Berléand, excellent et étonnant dans un rôle très compliqué, de « Maître » pervers mais friendly. C’est un des films des plus accomplis de Breillat, une exploration de l’identité féminine, féministe. On est après la libération des mœurs, la fille peut tout se permettre, avec la spécificité de sa nature de femme. Elle parle de jouissance , de sexe crûment , Breillat nous montre un accouchement en gros plan cinéma, comme on en voit peu, du sexe explicite mais filmé de manière clinique, on est pas dans de l’érotisme facile sur papier glacé. Le corps de la femme , le désir sont au centre du film., en tant que revendication de liberté. Il n’y a pas de temps mort , et la jeune actrice Caroline Doucey , est formidable , dans un film éprouvant, intense, violent parfois dans le rapport au corps, qu’elle n’hésite pas à mettre à contribution. De beaux dialogues, très littéraires et surtout une direction d’acteur impeccable. Le cinéma de Breillat est vraiment unique , fort, dérangeant, intense, et il faut le défendre.