Gros classique du cinéma de genre des années 80, sans doute un des métrages les plus connus de John Landis, Le Loup-garou de Londres est un moment séduisant à passer avec ce thème monstrueux bien connu, qui néanmoins ne m’a pas entièrement convaincu.
En fait, pour moi, le défaut majeur du film, qui le laissera sans doute toujours en arrière par rapport à un Peur bleue par exemple, c’est sa conclusion. La fin est décevante, donnant l’impression d’être balancée à l’arrache, ne surprenant guère, et c’est très dommage. La narration du métrage est en effet assez déconcertante et si elle est juste originale pour le reste du film, sur la fin l’impression de bâclée est mauvaise, avec peut-être une confusion entre désordre et précipitation, et gradation, puisque tout s’enchaine à vitesse grand V.
C’est le point négatif du métrage, celui qui gêne quoiqu’on en dise, le reste étant de belle facture. C’est certain, Landis a du sens visuel et délivre un métrage avec une ambiance très réussie, très Hammer dans sa première partie. Belle photographie, effets spéciaux de qualité, effets sanglants bien présents, mise en scène maitrisé, Le Loup-garou de Londres est séduisant sur la forme, et conserve un charme certain, avec une esthétique moins radicale qu’Hurlements. Entre les deux Le Loup-garou de Londres est plus séducteur, et cela a peut-être fait sa réputation grand public face au film de Dante qui a du mal à percer au-delà du public d’amateurs du genre horrifique.
Il est vrai aussi que Landis lorgne vers un mélange d’humour et d’horreur, plus accessible là encore qu’Hurlements. On tient ici une comédie horrifique très sombre, pleine d’humour noir, qui bénéficie d’un bon rythme, de quelques moments de tension très efficaces, et qui n’oublie jamais qu’elle ne doit pas s’enfoncer dans le consensuel. Du coup Le Loup-garou de Londres est un divertissement musclé, parfois sanglant, mais qui introduit quelques moments excentriques surprenants (la conversation au cinéma), parfois peut-être un poil superflu. Mais ça roule, et on passe un moment fort, avec quelques classiques du genre, comme l’histoire d’amour tragique.
Le casting est emmené par des acteurs peu connus. Ils tiennent bien leurs rôles, et j’ai apprécié le côté relativement quelconque des héros (enfin surtout du héros joué par David Naughton). On peut assez facilement s’identifier à eux, les interprètes sont sobres et percutants, et Landis s’attarde bien sur les déboires et cette descente aux Enfers de David Kessler, ce qui donne du volume à l’histoire, et une profondeur bienvenue.
A souligner, pour conclure une belle bande son.
En conclusion Le Loup-garou de Londres est une belle découverte horrifique pour qui aime le genre. C’est sans doute le mélange humour-horreur le plus radical des années 80 et qui réussit le mieux le mélange tout en étant ferme dans les deux registres. Du coup je précise aussi que si vous êtes plutôt sensible, il vaut mieux éviter Le Loup-garou de Londres qui reste sanglant à bien des égards ! 4