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TTNOUGAT
588 abonnés
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3,0
Publiée le 13 mars 2013
Un film prodigieusement ambitieux malgré son petit budget et ses acteurs quasiment inconnus. Lang a voulu faire du Freud à sa manière et je pense qu’il a réussi. C’est un film complètement intellectuel dénué de toute emotion que chacun peut interpréter à sa façon. Le méchant ne fait peur à personne et il a carrément une double personnalité si l’on considère que son frère et lui ne font qu’un, il veut imposer sa puissance alors qu’il n’en n’a aucune dans quelque domaine que ce soit. Il commence par tuer une innocente sans le faire exprès se privant en même temps de la jouissance que cet acte entraîne auprès des malades mentaux. Bien entendu, la mise en scène est brillante et ultra signifiante, pas un seul détail n'est inutile comme la petite statue de Napoléon. Le problème, c’est que je suis loin d’admirer ce genre de performance, je ne vais pas au cinéma pour me torturer la cervelle mais pour ressentir la vie. Ici il n’est question que de pulsions mortelles: il faut tuer l’autre pour vivre soi même. En plus l’ironie de Lang me gène, elle renvoie aux autres une image sadique alors que l’humour de Hitchcock masochiste ne me gène pas. Comment un même homme peut -il réaliser ‘’cape et poignard’’ et ce film ? C’est un mystère pour moi. ‘’House by the river’’ peut se prêter a des discussions passionnantes sur les diverses interprétations des deux personnages principaux. Ce que le cinéma montre cependant ,c’est une fin fantastique. le frère est indiscutablement mort assommé puis noyé et c’est parce qu’il croit l’entendre et le voir que Stephen prit de terreur se détruira lui même avec divers accessoires ayant déjà servis à créer une ambiance onirique. Donc, un film magistral qui pour moi va trop loin et frise même le ridicule avec ses personnages secondaires caricaturaux et son héros principal outrancier. A chacun d’y prendre son plaisir ou son agacement, de l’admirer ou de le trouver en trop dans l’oeuvre du Maitre.
Encore un très beau thriller sombre, expressionniste et machiavélique qui fait, presque, de Fritz Lang l'alter ego du maitre du suspense lui même : le grand Alfred Hitchcock !!! Une petite merveille de noirceur...
Film avec un fort suspens, une mise en scène au poil et une bonne histoire, par contre je reprocherai tout de même la fin du film (la toute fin) qui gâche un peu le tout et le côté très noir du film. C'est peut-être le Lang que j'ai le moins apprécié, mais ça reste un bon film tout de même, passionnant de bouts en bouts, juste pas transcendant.
"House by the river" possède des thèmes chers à Fritz Lang (le Mal, la culpabilité) et les rejoue dans une forme excitante sans toutefois les réinventer. La belle idée du film est de ne pas faire du meurtre un élément devant être caché de tous; quelques minutes seulement après l'étranglement (accidentel ?), le frère du coupable arrive sur les lieux et est mis au courant de ce qu'il s'est passé. Mais tandis que Stephen est un écrivain frustré et machiavélique, son frère John, qui a pensé un temps le dénoncer à la police avant de se rétracter, est une incarnation de la bonté. Sur le plan moral, on peut difficilement imaginer plus complexe l'entente forcée de deux frères que tout oppose afin de cacher un corps dans la rivière environnante. Décor a priori idéal pour effacer des traces compromettantes, cette rivière se révèle finalement être un danger en ce que son courant ramène divers corps à la surface et pourrait donc accuser Stephen. Mais ce sont moins les eaux marécageuses qu'il faut surveiller que John, cet homme doublement rongé par la culpabilité : d'abord pour avoir aidé son frère, puis parce qu'il aime la femme de ce dernier, chose qu'il ne peut avouer. La combinaison de ces deux motifs crée ainsi une tension efficace mais dont la chute est peu crédible tant le final, qui aurait dû aller beaucoup plus loin dans la folie, s'en tient à une résolution plate et académique. Esthétiquement ambitieux, "House by the river" reste malgré tout collé à son scénario, ce qui en fait un film certes très intéressant mais mineur à l'égard des plus grandes propositions langiennes.
un film noir qui s'appuie beaucoup sur la performance de Louis Hayward avec une pression qui monte crescendo. Dans la deuxième partie Lang perd tout de même des occasions pour augmenter le suspense.
Ce Fritz Lang reste un convenable film noir mais il manque des coups d'éclat. L'intrigue est somme doute mince (un homme cache le meurtre de son frère et se retrouve inculpé) et le film contient de très rares moments de tension après l'excellente scéne d'introduction. On pouvait s'attendre à beaucoup mieux mais ça ne va jamais plus loin et même la fin est vite expédiée. Par contre les acteurs sont bons avec le dernier rôle de Lee Bowman et l'inquiétant rôle de Louis Hayward. La photographie est soignée (les scènes à l'intérieur de la maison). Le fait de situé l'intrigue près d'une rivière dont on entend continuellement le flot est une bonne idée aussi. On reste juste un peu sur sa faim.
Bel ensemble. Voilà un film qui aborde plusieurs thèmes; l'artiste, la famille, la justice, la confrontation des classes, le couple; avec une réelle volonté de développer une réflexion pertinente sur ces sujets. Lang assure ici son titre de grand metteur en scène Américain : scénario et mise en scène typique d'une image action. Mais Lang n'en reste pas là il démontre également de beaux plans expressionnistes, dignes de sa meilleure période (M le maudit). Oeuvre à la fois intelligente et belle, "The House by the River" est un petit bijou de la carrière du grand Fritz Lang.
"The House by the River" est une série B à l'histoire assez classique interprétée par des acteurs de seconde zone. Heureusement, Fritz Lang est derrière la caméra. Et s'il n'atteint pas le niveau de ses meilleurs films, se petit film noir ou se mêle une touche de fantastique reste intéressant notamment pour son travail sur l'image. On remarque ainsi une forte verticalité dans la maison (les barreaux de l'escalier, les contours des fenêtres...) à laquelle répond l'horizontalité de la rivière. Symboliquement parlant, c'est un peu la société et ses règles opposée aux instincts naturels représentés ici par l'eau. Eau qui, en s'écoulant dans la tuyauterie après le bain pris par Emily, réveillera le désir de Stephen et signera son basculement dans le crime. Sans oublier la dualité parfaite entre Stephen et son frère John, l'un séduisant l'autre boiteux, l'un sans scrupule l'autre honnête, l'un mauvais l'autre bon... créant une lointaine résonance avec le mythe d'Abel et Caïn.
Le scénario est intéressant, et la mise en scène est réussie, mais le tout n'est pas transcendant. Le film aurait pu être réalisé par Hitchcock qui affectionnait ce genre de sujet pour ses longs métrages, et peut être qu'il aurait été meilleur. Pourtant, la mise en scène de Lang est bonne, y a rien à dire dessus, mais il ne parvient pas à faire décoller son film. Il faut dire aussi que l'acteur principal surjoue un peu, et que Fritz Lang n'exploite pas toujours certains éléments. Du coup, le film est bien, mais ça s'arrête là. Peut être que le problème vient aussi du script, même si il est bien écrit, les deux frères ne sont jamais vraiment menacés ni même suspectés avant un bon moment, Fritz Lang n'a que peu de moments de tensions et de suspense dans son film, et il en loupe certains qui sont attendus et convenus.
Réalisé par Fritz Lang en 1950, au cours de sa période américaine, House by the river est un excellent film noir qui fut longtemps invisible en France. Très hitchcockien, le long-métrage nous plonge dans l’esprit malade d’un écrivain raté qui, après avoir tué de manière plus ou moins involontaire sa jeune servante, va comprendre l’intérêt qu’il pourra tirer de la disparition de celle-ci pour sa propre carrière. Présentant la sombre rivière comme un personnage à part entière de son film, Fritz Lang réalise une œuvre à la mise en scène et à la lumière parfaitement maîtrisées, qui donnent lieu à plusieurs séquences superbes de perversité – celle du meurtre est particulièrement impressionnante.
House by the river est une bonne découverte. Le film n'a pas vieilli d'un poil, on comprend la psychologie des personnages avec une histoire simple et suivre son évolution est passionnant. Je regrette quelques moments où je trouve les scènes un peu surjouées et la fin est un peu abusée selon moi, mais ça reste globalement un film très bien écrit et rythmé. Je recommande !
Récit atmosphérique où se poursuit l'exploration des thèmes purement "langiens" : la fatalité, la culpabilité, le désir de justice. Découvert tardivement en France (en 1979 au Cinéma de Minuit), "House by the river", méprisé par Fritz Lang, compte pourtant parmi les plus indiscutables réussites de son oeuvre américaine. Il faut donc guetter sa reprise sur le grand écran (il vient d'être montré en projection numérique dans une salle du Quartier Latin) ou bien se procurer le DVD avec la passionnante interview que le réalisateur donna à William Friedkin un an avant sa mort. Sa rencontre avec Goebbels, racontée comme un épisode inédit du Docteur Mabuse, donne le frisson.
C'est avant tout un superbe film expressionniste, au noir et blanc très contrasté. Ombres et lumières, vérité et mensonges, sentiments avoués et inavoués... La présence du fleuve est par ailleurs envoûtante, avec ses méandres tortueux, ses rives aux branchages emmêlés, ses eaux lourdes de secrets, son cours mystérieux qui, tel le destin, semble échapper aux volontés humaines. L'opposition entre les deux personnages masculins principaux est quant à elle assez manichéenne. D'un côté, le fourbe, le menteur, le manipulateur. De l'autre, le bon, le juste, qui porte la culpabilité de son frère. Plus original : le thème du crime comme source d'inspiration littéraire et de réalisation de soi... jusqu'à un certain point. Quand la réalité nourrit la fiction... Petit bémol : le final, à rebondissements, est un peu tiré par les cheveux.