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    Nous sommes tous des voleurs
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    Benjamin A
    Benjamin A

    660 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 septembre 2014
    Dans la même veine que beaucoup de films sorti lors des débuts du nouvel Hollywood, à l'image de "Bonnie & Clyde" de Arthur Penn ou "Bexcar Bortha" de Martin Scorsese, "Nous sommes tous des voleurs", de Robert Altman revient de manière romancé sur la criminalité qui a sévi durant la période de la Grande dépression aux Etats-Unis. Ici, il nous fait suivre trois hommes qui se sont évadés de prisons dont l'un qui va peu à peu tomber amoureux de la sœur d'un autre et hésiter sur la vie qu'il doit choisir.

    C'est avec un fort soucis de réalisme que Robert Altman nous raconte cette histoire. Il retranscrit très bien l'époque qu'il met en scène, que ce soit à travers la reconstitution (décors, habits...) ou la pauvreté qui sévissait et qui poussait les bandits à passer à l'acte.

    Altman s'attache tout de même beaucoup plus à ses personnages et l'évolution de leur relation qu'au braquage en eux-même. A l'instar de "Bonnie and Clyde", le couple qu'il met en scène n'est pas lié par le braquage mais par le désir mener une autre vie et prendre une voie honnête, surtout elle. Il étudie la façon dont elle veut le pousser à arrêter le braquage et comment lui, qui souhaite pourtant s'en détacher, à du mal. Il évoque les choix de vies et la difficulté d'en faire certains, ou non.

    Altman se fait nostalgique et prend bien son temps pour développer le récit. Et c'est là, le léger problème du film, il prend son temps mais peut être un peu trop et finalement on ressent un manque de rythme et donc quelques longueurs notamment passé les premiers émois du couple. Le couple en question est très bien interprété par Keith Carradine et Shelley Duval.

    Bref, si ce n'est pas forcément un grand Altman c'est plutôt un bon Altman qui pêche à cause de quelques longueurs mais qui nous dresse un portrait nostalgique d'un couple naissant en pleine grande dépression et qui doit décider quelle vie choisir.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 039 abonnés 4 100 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 avril 2015
    Avec ce pseudo remake des « Amants de la nuit » (Nicholas Ray,1949), Robert Altman qui vient de donner un coup de jeune au film policier avec le "Privé" (1973) entend livrer avec "Nous sommes tous des voleurs" une approche plus réaliste du film de gangsters rural dont le nouveau canon du genre est depuis 1967, le "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn. Pour l'occasion Altman fait preuve d'une application dans la forme destinée à renforcer l'aspect vériste de son film en opposition à l'esthétique léchée du film d'Arthur Penn. On ne retrouvera pas dans "Nous sommes tous des voleurs" l'humour potache de "MASH", la poésie de " Brewster McCloud" ou la malice fantaisiste de "John McCabe" mais une sage réserve qui nous montre que s'il l'avait voulu, Altman aurait pu rejoindre la cohorte des bons faiseurs à qui les studios confient les gros budgets. Mais là n'est pas le propos du réalisateur dont la reconstitution historique rigoureuse mise en image par l'opérateur français Jean Boffety, lui permet de montrer que ce banditisme si particulier était le fruit d'une époque elle-même particulière, la Grande Dépression, poussant chacun comme l'indique le titre à devenir un voleur. C'est bien le marasme économique et la misère qu'il répand sur les campagnes comme sur les mégapoles qui pousse de pauvres bougres à se faire les banques sans défense des petites bourgades rurales dont Altman dépeint minutieusement l'ambiance. "Nous sommes tous des voleurs" comme ces trois évadés ou ces employés de banques qui grappillent quelques sous en surestimant les montants des hold-up subis ou encore ces banquiers qui un peu plus tard, rouleront les assureurs selon le même principe déployé à plus grande échelle. En ces temps de crise, chacun y va de sa "débrouille" pour tenter de survivre. Les barrières morales reculent à mesure que le travail vient à manquer et que les poches se vident. Dans ce contexte assez déprimant qu'Altman n'occulte d'aucune façon, il y a encore de la place pour l'amour et le hasard permettra la rencontre de deux âmes encore pures comme pour donner un peu de fraîcheur à un récit qui aurait pu vite devenir plombant, Altman refusant de jouer le jeu mercantile de la mise en avant de la violence et de l'héroïsme des gangsters. Ici le film rejoint un moment "Bonnie and Clyde" pour s'en écarter tout aussitôt. Le couple formé par Bowie (Keith Carradine) et Keechie (Shelley Duvall) est on ne peut plus prosaïque et probable, là où Bonnie (Faye Dunaway) et Clyde (Warren Beatty) étaient glamours et fantasmatiques. Leur histoire d'amour n'en est que plus touchante et Altman fait preuve de toute la délicatesse dont il avait déjà usé dans "That cold day in the park" (1969) pour magnifier les courts moments de bonheur du couple avant l'issue fatale, notamment dans une scène magnifique d'émotion où les deux jeunes gens tous les deux vierges font l'amour pour la première fois au son de la radio qui diffuse une émission de circonstance sur la première rencontre de Romeo et Juliette. Une radio omniprésente pour diffuser les airs en vogue et les émissions de divertissement témoins de l'atmosphère d'une époque où le New Deal de Roosevelt tardait à redonner un espoir tant attendu. Désarmant constat pour Bowie si jeune, encore vierge mais déjà criminel et bagnard en fuite. Les deux complices de Bowie, T-Dub (Bert Remsen) la tête pensante, friand de très jeunes femmes et Chicamaw (John Schuck) la brute épaisse aux pulsions meurtrières incontrôlables sont dans la pure tradition du genre. Très estimé à sa sortie par la critique notamment par Pauline Kael (célèbre critique du New Yorker) qui avait émis beaucoup plus de réserves sur "Bonnie and Clyde", "Nous sommes tous des voleurs" n'aura pas les faveurs du public qui attendait sans doute une autre tonalité pour un film de gangsters. Encore une fois, Altman aura montré qu'il ne pouvait rien faire comme les autres. C'est ce qui fait toute sa grandeur.
    Plume231
    Plume231

    3 550 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2015
    Avec Robert Altman, on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber ; sur un film ennuyeux ou au contraire sur une bonne surprise ??? Là il s'attaquait au genre du film de gangster, bien que l'histoire se focalise beaucoup plus sur une romance style "amants maudits". J'avais peur qu'il s'y montre aussi profondément ennuyeux que pour "John McCabe" dans le domaine du western mais en même temps j'avais bon espoir vu que sa plongée dans le film noir "Le Privé" a été une agréable surprise pour moi.
    Résultat, on est dans une bonne moyenne. On n'est pas toujours proche de l'agréable surprise du "Privé" mais on est très loin de l'ennui profond de "John McCabe".
    Ce qu'on ne peut pas enlever à Robert Altman, c'est qu'il savait très bien reconstituer une époque. Les voitures, les décors, les costumes... tout donne l'impression d'être dans des années 30 très réalistes. Impression renforcée par le fait qu'au lieu de s'appuyer sur une BO le réalisateur utilise uniquement et comme fond sonore des émissions et discours radiophoniques de l'époque pour donner une plus grande authenticité.
    Les acteurs quant à eux sont impeccables, absolument rien à reprocher de ce côté-là. D'autant plus qu'ils ont la part belle puisque le cinéaste semblait beaucoup plus s'intéresser à approfondir ses personnages qu'à réaliser un film avec de l'action.
    Ce qui fait un peu de la richesse de ce film mais en même temps sa faiblesse car en voulant bien creuser les personnages, en particulier le couple de protagonistes, Altman s'est parfois un peu égaré ; ce qui a pour résultat que les deux premiers tiers contiennent pas mal de longueurs. Heureusement que dans le dernier, il donne un sérieux coup d'accélérateur et fait sérieusement monter la tension.
    Bref sans avoir été aussi conquis que par "Le Privé", contrairement à "John McCabe" je n'ai pas regretté de l'avoir visionné.
    Loïck G.
    Loïck G.

    303 abonnés 1 640 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2022
    Du roman de Edward Anderson, Nicholas Ray en fait en 1947 « Les Amants de la nuit » reprit trente ans plus tard sous son titre originel par Robert Altman . Ca peut s’apparenter à un « Bonnie and Clyde » plus populaire dans l’esprit et moins esthétique dans la forme. Altman s’attache avant tout à rappeler à ses personnages que la misère qui les conduit à braquer à tour de bras n’est pas innocente. En filigrane le New-Deal ou grande dépression économique ravage les Etats-Unis que traversent avec l’inconscience de leur jeune âge deux amoureux étonnés par leur romance. Mais à la différence de Clyde, la jeune femme n’accompagne pas son amant dans ses forfaits criminels. Et si le romancier les a associe dans leur destin final, Altman conserve la ligne mâle de son scénario auquel il ajoute l’élégance d’une mise en scène presque discrète ( simplicité dans les effets , harmonie dans les rapports humains ) que seuls quelques zooms frénétiques ramènent au cœur du sujet de trois voyous en quête de liberté. Et de beaucoup d’amour … AVIS BONUS Olivier Père reprend l'histoire du cinéma dans les années soixante-dix, toujours aussi intéressant
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Youenn Ketamine
    Youenn Ketamine

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2022
    À l'instar de "John McCabe", le réalisme et le prosaïsme du film m'ont vraiment touché au cœur. On quitte le romanesque et l'heroÏsme des films du genre pour entrer dans un gangstérisme rural, simple et précaire, le tout débordant d'authenticité, la photographie, l'atmosphère, les décors, les tenues sont d'une justesse éclatante, la mise en scène est brillante et là où dans certains de ses films ("Le Privé"notamment), Altman m'avait perdu à cause de ses fameuses (et souvent brillantes) embrouilles scénaristiques, ici tout est maitrisé.
    À noter d'ailleurs que pour un Altman la trame scénaristique est assez classique, construite autour d'une histoire amour qui elle l'est moins (on retrouve la marotte du réalisateur pour les anti-héros dans ce couple dont l'amour maladroit est particulièrement touchant). Trame classique ne voulant pas dire réalisation classique, les expérimentations et l'originalité virtuose d'Altman sont légion, à titre d'exemple la BO du film (si je ne dis pas de bêtises) est uniquement entendue à travers les différents postes de radios présents dans le film.
    Un vrai petit bijou.
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