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Acidus
720 abonnés
3 709 critiques
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5,0
Publiée le 26 juillet 2012
Oeuvre complexe et difficile d'accés, Miike, qui pourtant nous avait habitué à son style décalé, signe avec "Gozu" son film le plus dur à interpréter. On retrouve néanmoins la marque de l'excellent réalisateur japonais avec notamment les thèmes abordés (sexualité, yakuzas,...). A la fois envoutant et dérangeant, l'univers général qui se dégage de "Gozu" est totalement onirique. L'aspect barré pourrait rappeler un Lynch mais Mikke est heureusement d'un cran au dessus proposant d'ailleurs, avec "Gozu", un de ses meilleurs long métages.
C'est avec grand plaisir (euphémisme) que je découvre petit à petit les formidables créations de Takashi Miike, Japonais déluré dont la sulfureuse réputation masque en réalité d'innombrables qualités. Rapporter l'ensemble de son cinéma à l'ultra-violence est en effet une erreur face à laquelle bon nombre de ses spectateurs ont pourtant succombé. "Gozu" n'est pas le plus connu de ses longs-métrages, probablement parce qu'il ne répond pas à des attentes "classiques" de fans obsédés par son goût pour la démesure dans la série B mais propose plutôt une variation passionnante autour d'"Alice au pays des merveilles" dans le monde des yakusas, le tout empreint d'un sadisme qui n'est pour Miike plus à démontrer. J'ai personnellement vu dans cet objet fasciné par l'affreux et le dégueulasse beaucoup de poésie et je l'ai interprété comme un road-movie imprévisible où des personnages givrés apparaissent dans des situations improbables en travers du chemin de notre héros qui va légèrement perdre ses esprits. Les scènes n'ont à mon avis que peu de sens tant T.M. titille régulièrement l'abstraction. Cependant, l'inventivité dont il fait constamment preuve (jusqu'à une dernière image là encore stupéfiante) a de quoi laisser bouche bée et si tout cela frôle quelquefois le foutage de gueule (la jeu avec cette frontière étant inévitable si l'on y inclut un minimum d'auto-dérision), je cautionne personnellement sans ambiguïté aucune un film ayant le mérite de replacer au centre de tout les chemins inexplicables que peut prendre l'esprit humain à partir du moment où il s'engouffre dans une rêverie. Non seulement c'est magnifique mais c'est en plus d'un haut niveau technique. Même les plus réfractaires à ce film ne pourront lui enlever sa grande variété de plans et la qualité de ces derniers (tenus et réfléchis). A coup sûr, le style de "Gozu" en déstabilisera plus d'un ; à coup sûr, ceux qui ne rentreront pas dedans lui formuleront de très violentes critiques. Les autres, régalez-vous.
Très déçu par ce film long, sans relief et inintéressant. Je vais finir par arrêter de regarder des films de Miike si ça continue!!! Où est "Ichi the killer" ou "Audition"!!! Bouh ouh ouh...
Takashi Miike... Voilà encore un cinéaste controversé qui oblige le spectateur à prendre position. Je dois avouer que ce Gozu m'a pas mal déconcerté, tant la sensation de déséquilibre traverse l'objet d'un bout à l'autre. Partagé entre l'effet d'un monument d'ennui et la fascination pour un machin-bidule-chouette totalement original, il m'est bien difficile de rassembler mes impressions. Mais qu'est donc Gozu ? Ca démarre comme un film de yakuzas plutôt prenant qui prend le temps de s'installer, affichant d'emblée une tonalité grotesque des plus déroutantes ; ça continue lentement, trop lentement, dans une succession de séquences sans intérêts qui perpétuent les effets comiques de l'ouverture sans jamais parvenir à nous captiver, Miike semblant vouloir dilater les temps morts jusqu'à la lassitude rédhibitoire de son audience. Et là on se dit que c'est fichu, que ce Gozu n'est qu'un foutage de gueule gros comme un bulldozer... alors interviennent les quinzes dernières minutes, délire organique et incomparable à tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent : un accouchement-monstre évoquant à la rigueur David Cronenberg - mais certainement pas David Lynch, réalisateur que l'on a trop facilement associé à Miike pour ses penchants absurdes mais que le cinéaste nippon ne parvient jamais à égaler - scène délirante et fascinante qui contrebalance le bloc d'ennui des 90 minutes précédentes. A la fois pénible à suivre, esthétisé jusqu'au rébarbatif ( les images dorées ne sont personnellement pas ma tasse de thé ), inclassable, courageux et imprévisible, Gozu se termine donc sur une bonne impression, moment étrange et quasi expérimental qui laisse difficilement de marbre. Complètement inégal mais marquant et inventif, Gozu est une authentique curiosité de cinéma.
Toute la bizarrerie de Gozu est traitée, à mon sens, trop maladroitement. Il ne suffit pas de mettre des personnages loufoques dans des lieux insensés pour justifier la qualité d'un film. Gozu est bien trop ennuyeux pour véritablement s'imprégner de son atmosphère malgré certaines séquences relativement bien pensées. Une fois de plus la scène finale rehausse un peu le contenu, et offre une nouvelle fois une expérience cinématographique originale et audacieuse. Merci Cronenberg.
Plus on voit de films réalisés par Takashi Miike (Audition, Dead Or Alive 1 2 & 3, Ichi The Killer, Visitor Q,...), plus on se rend compte que le cinéma n'a pas de limite. En effet, à la vision de Gozu, chef d'oeuvre qui mélange du Lynch à du Cronenberg et bien sur du Miike, l'on découvre une oeuvre extrème et longue qui offre un scénario marquant comme peu d'autres grâce à des scènes macabres et scatos hilarantes sans oublier une atmosphère à la Twin Peaks (Musique dérangeante, décors, personnages déjantés,...) qui envoute le tout avec maestria. Le but de Miike était de "faire un film où l'on s'ennuit sans en avoir l'impression une fois terminée" et je vous garantis qu'il a réussi son pari mais je ne dévoilerais aucune scène ou surprise du scénario pour vous laisser surprendre par Gozu... Quant à Hideki Sone et Sho Aikawa, ils sont surprenants et la musique à la Badalamenti est aussi magnifique que flippante lors de certains passages ressemblant plus à un film d'horreur qu'à un thriller... Un grand film se terminant comme un Cronenberg, voici l'art de Miike !!!
J'avais eu une idée du cinéma de Miike avec son épisode de "Masters of horror" mais je ne m'attendais pas à un truc aussi barré, inquiétant et gore. Miike semble n'avoir peur de rien et c'est très déstabilisant. Mais comme un film de Lynch, c'est aussi très fascinant et on ne peut décrocher son regard.
Après une audition étourdissante, Takashi Miike nous pond son nouveau film, encore plus hystérique que déroutant dans sa forme. Il en résulte un pamphlet esthétiquement travaillé et expérimental à souhait. En outre, les situations sont d'une ironie rarement atteinte chez le cinéaste et le scénario absurdement enivrant. Les plans et les gestes de la caméra forment une harmonie totale, alliant situations poétiques et glauques très réussies. Le final est, comme le veut la coutume, un grand choc visuel. Incontestablement l'un des meilleurs films de son auteur, Gozu est une de ces perles qui peuvent faire la fierté du cinéma nippon. On en redemande.
un film qui démarre très bien (séquence d'ouverture particuliere, dirons nous), se poursuit comme un road movie bizarre puis comme un film fantastique, puis comme un un film a l'eau de rose, bref un film riche, mais par moment un peu déroutant. les acteurs sont bons, le scénar sympa et miike réalise encore une merveille. un bijou.
Plus la date de la vision de ce film s'éloigne, plus il me reviens en tête, par bribes, des images surréalistes, des pans entiers de films, des bons souvenirs. J'avais eut beaucoup de mal à le regarder la première fois, je me disais que filmer n'importe quoi ne faisait pas forcément un bon film. Puis en le revoyant, j'ai été saisi par son aspect surréaliste et transcendantal. Cet esprit de liberté narrative, qui va quand même quelque part, cette volonté de toujours surprendre le spectateur, il suffit d'ouvrir son âme et on ne peut qu'être happé dans cette histoire si profonde et universelle. Surement le film le plus poétique et le moins insoutenable de Miike.
Un trip complètement barré qui effectivement, rappelle David Lynch. Bons acteurs et bonne musique. Je pense que plusieurs visionnages sont nécessaires pour bien tout saisir. Une très bonne surprise!
La scène du chien massacré, au début, donne le ton : absurde. Ce film est d'une étrangeté absolue, à ranger tout en haut du rayon "bizarre". Le réalisateur nippon brode une histoire à laquelle on ne comprend pas grand-chose, peuplée de personnages fous, aux pulsions meurtrières, sexuelles ou maternelles... Tantôt comique, tantôt angoissant, Gozu est un objet déroutant, agaçant parfois, mais toujours étonnant.
Je ne crois pas que le prétexte du "surréalisme" autorise tout et n'importe quoi : il faut en effet un minimum de talent et un propos plus structuré qu'on ne le supposerait à première vue afin de laisser libre cours à l'interprétation... à l'instar de ce que parvient à faire David Lynch dans la majorité de ses films poutant reconnus comme bizarroïdes et plus ou moins complètement barrés.
Mais Takeshi Miike n'est pas David Lynch et en dehors de son propos incohérent, il ne nous offre aucun indice, aucune piste à suivre. Il se borne en fait à s'enfoncer de plus en plus dans la provocation gratuite avec ses scènes crades ainsi qu'à étaler le mauvais goût dont il est -hélas- si coutumier.
Oui, Gozu se révèle abject ici et là, pour ne pas dire sévèrement perturbé, notamment à la "fin" de ce road movie yakuza expérimentalement très dérangé. Rien à sauver de cette fosse à purin, de cette déchèterie du cinéma japonais, à oublier d'urgence.