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    Sideways
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Sideways" et de son tournage !

    La quarantaine en berne

    Adaptation du roman homonyme de Rex Pickett, Sideways est la quatrième réalisation d'Alexander Payne, et le quatrième film de son auteur à explorer le thème de la crise existentielle, de toute évidence essentiel pour le metteur en scène, qui expose ici l'itinéraire de deux quadragénaires en perte de repères. "J'aime parler de gens simples qui cherchent", explique-t-il. "Parfois, ils courent après des réponses ou des repères. Cette quête les révèle, les montre attachants, fragiles, maladroits, à la fois grands et minables, toujours humains". Les personnages de Miles et Jack lui permettent d'exploiter les virtualités d'une telle situation, "à la fois comique et tragique". Selon lui, "trop de films aujourd'hui donnent une vision réductrice de notre humanité".

    Entre Pinot et Cabernet

    C'est de sa propre expérience que l'écrivain Rex Pickett a tiré l'idée de narrer le parcours de ces deux personnages, très différents l'un de l'autre. "Je parcourais la route des vins californiens avec un ami. J'ai dit en plaisantant que j'écrirai un roman sur nos vacances. De retour chez moi, j'ai réellement éprouvé le besoin de donner vie à ces personnages qui ont un indéniable talent pour s'attirer des ennuis : Jack, inspiré de mon ami, et Miles, qui me ressemble plus ou moins".

    S'ajoute à cela la passion de l'auteur pour le vin, auquel est associée dans le roman comme dans le film une symbolique importante pour la compréhension de la psychologie de Miles et Jack. Rex Pickett utilise ainsi l'opposition entre le Pinot et le Cabernet, l'un étant complexe, difficile à obtenir et l'autre moins raffiné, plus facilement savoureux : "Jack boit de tout tandis que Miles boit du Pinot, un vin capricieux et souvent décevant. Cette attitude métaphorique reflètent leur manière de vivre : Jack agit sans discernement et Miles va toujours vers la déception. Leur voyage atypique est un passage obligé qui les guide vers une autre façon de voir leurs existences".

    In vino veritas

    Tourné dans l'une des principales régions viticoles américaines, le film est susceptible d'allécher les connaisseurs par sa carte des vins. Cependant, il ne s'agit pas seulement de dresser un inventaire, cet élément, au même titre que d'autres, s'intégre au film et sert son propos. Au gré de leurs dégustations, et de leurs ivresses, les personnages brisent la glace et se révèlent. De plus, pour le réalisateur Alexander Payne, "le film montre combien le vin est à l'image de l'homme dans sa complexité".

    Genèse

    Rex Pickett désirait au départ faire de son histoire un scénario, mais il renonça finalement pour se tourner vers la forme romanesque. Il souhaitait néanmoins la voir transposée à l'écran, et confia donc son manuscrit au producteur Michael London, qui lui suggéra le nom d'Alexander Payne, que les thèmes développés étaient susceptibles d'intéresser. Ce dernier devait cependant terminer L'Arriviste et tourner Monsieur Schmidt avant de s'atteler à la tâche, et d'entamer la rédaction du scénario, un travail d'écriture qui fut facilité par le style très cinématographique de Rex Pickett. Jim Taylor, coscénariste et collaborateur habituel d'Alexander Payne dans cet exercice, rapporte ainsi qu'il leur a été possible de reprendre "tels quels la plupart des dialogues".

    70's

    L'aspect visuel du film tend à s'approcher du réalisme qui caractérise les grands road-movies des années 70. "On me félicite souvent pour l'originalité de mes films", explique Alexander Payne. "Pourtant, je n'ai rien inventé ! Je ne fais que reprendre l'approche humaine et nuancée du cinéma de cette époque". Pour Sideways, le réalisateur souhaitait donc fort logiquement "utiliser des couleurs pastels comme dans les films des années 60 et 70". Exigence à laquelle s'est plié le directeur de la photographie, Phedon Papamichael, qui a utilisé des filtres pour obtenir la "texture" recherchée. "Nous nous sommes inspirés de Hal Ashby, Jean-Luc Godard et Bertrand Blier", confie ce dernier. "En regardant leurs films, j'ai mieux compris les goûts, l'esthétique et la sensibilité d'Alexander. Nous avons défini des critères qui ont facilité notre collaboration".

    Santa Ynez

    A la différence des trois premiers long-métrages d'Alexander Payne, tournés à Omaha (Nebraska), la ville natale du réalisateur, Sideways a pour cadre la pittoresque vallée de Santa Ynez, pays de vignobles ensoleillés –dont plusieurs exploitations ont servi de lieux de tournage-, de villages au charme bucolique et d'étroites routes de campagnes. Malgré la proximité de Los Angeles, la vallée n'a pas accueilli beaucoup de tournages, à l'exception notable du Facteur sonne toujours deux fois (version 1980) avec Jack Nicholson (par ailleurs interprète principal de Monsieur Schmidt). Pour Phedon Papamichael, "les décors idylliques, parfaits pour la caméra, contrastaient avec les doutes et le désenchantement des personnages". Leur errance "dans ce petit coin de paradis" est selon lui "un des principaux ressorts comiques du film".

    Jazz

    Le compositeur Rolfe Kent, qui avait déjà collaboré aux précédents films d'Alexander Payne, confesse avoir éprouvé quelques difficultés à répondre aux demandes du réalisateur. "Alexander voulait que j'associe le jazz aux thèmes et motifs de mes mélodies. Je me suis donc imprégné des morceaux de jazz italien des années 60 qu'il m'a fait écouter. Ma tendance à tout régenter a été mise à rude épreuve lors de l'enregistrement en studio, car le jazz est une musique imprévisible où la notion de groupe est essentielle".

    Golden Globes

    En 2005, Sideways a remporté le Golden Globe du meilleur film (catégorie comédie) et celui du meilleur scénario, qu'Alexander Payne et Jim Taylor avaient déjà obtenu en 2003 pour Monsieur Schmidt. Sideways marque la troisième collaboration entre les deux hommes, qui ont également travaillé ensemble sur L'Arriviste.

    Sandra en Harley

    L'actrice Sandra Oh, qui incarne Stéphanie, la serveuse dont s'amourache Jack, et qui n'est autre que l'épouse du réalisateur Alexander Payne, a passé son permis moto pour les besoins du film.

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