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    Grande École
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Grande École" et de son tournage !

    Adaptation

    Grande école est l'adaptation d'une pièce de théâtre signée Jean-Marie Besset. Celui-ci avait eu une première expérience de coscénariste pour La Propriétaire de Ismail Merchant. Le réalisateur de Grande école, Robert Salis, connaît depuis longtemps le dramaturge : il a assisté à la première lecture de cette pièce, dont les premières représentations eurent lieu en 1995.

    Ambition et sentiments

    Ce qui intéresse le réalisateur, ce n'est pas le fonctionnement des grandes écoles mais les contradictions auxquelles ont à faire face les étudiants, entre certitudes professionnelles et troubles sentimentaux. "L'appartenance à une grande école suppose un parcours initiatique entièrement dévolu à l'accession de sa maîtrise. Maîtrise des idées, du savoir, mais aussi des sentiments, des émotions, dans le but ultime de maîtriser le Pouvoir, de faire partie pour beaucoup d'entre eux des élites dirigeantes. Aussi, pour des jeunes gens élevés dans le moule de leurs traditions et de leur classe, comment concilier une telle exigence avec l'avènement fièvreux d'une passion qui risquerait de les en détourner ? Quand épanouissement personnel et contingences matérielles, vie affective et réussite sociale, imposent la recherche d'un fragile équilibre constamment sur la brèche", explique-t-il.

    Salis, retour à la fiction... et au théâtre

    Après un premier long-métrage de fiction en 1983, Lettres d'amours perdues, Robert Salis s'était tourné vers le documentaire. En 2001, il avait filmé la représentation de L'Arrivée à New York, d'après Céline avec Fabrice Luchini. Il revient à la fiction avec Grande école.

    La loi du désir

    Avec Grande école, le réalisateur a voulu suivre les méandres et détours du désir chez un groupe de jeunes gens : "Comment le désir voyage d'un être à un autre, d'un corps à l'autre, en ignorant la frontière des sexes d'une jeunesse qui tente de vivre au rythme de ses chassés croisés amoureux. Le désir n'a pas de sexe, ou du moins les préférences, amoureuses, sexuelles et charnelles évoluent quand la soupape des frustrations et des inhibitions éclate un jour en remettant en question la force d'une éducation qui, dès l'enfance, régente, balise et contrôle le désir, et en dicte les lois de bons et mauvais usages, souligne Robert Salis.

    Meilleur espoir masculin ?

    Chouquet, l'un des personnages principaux de Grande école, est interprété par Arthur Jugnot. Le fils de Gérard Jugnot, déjà vu dans quelques films, notamment Meilleur espoir féminin réalisé par son père, trouve là son premier grand rôle.

    Il n'est pas facile pour un cinéaste...

    Robert Salis a eu des difficultés à trouver des financements pour cette adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre. Il se souvient : "(...) je suis allé voir plusieurs producteurs qui l'un après l'autre n'ont pas réussi à boucler le financement, qui pourtant n'était pas lourd, car ils se sont heurtés à la suspicion qui règne chez les grands argentiers du cinéma à l'égard du théâtre. Il y a d'ailleurs très peu d'adaptation de pièces dans le cinéma français actuel, mises à part celles de Francis Veber par lui-même, ou tout dernièrement de François Ozon qui par deux fois en a adaptées. Ce qui n'est pas le cas chez les anglo-saxons où le clivage théâtre-cinéma n'est pas aussi marqué. J'ai pensé alors le produire moi même comme je l'avais fait précédemment pour mes documentaires (...) Finalement, je suis allé voir Humbert Balsan que je connaissais depuis longtemps puisqu'il avait joué comme acteur dans mon premier court-métrage : Les Sentiers battus, en lui proposant de coproduire le film avec lui et il a accepté."

    Grande école pour débutants

    A la création de Grande école au théâtre en 1995, on retrouvait sur scène dans deux des rôles principaux des comédiens qui débutaient sur les planches et ont, depuis, fait du chemin : Romain Duris et Guillaume Canet.

    Question de langage

    Robert Salis a apporté un soin particulier aux dialogues pour un film qui navigue entre théâtre et cinéma. "Je voulais que le film soit singulier, un peu comme un ovni, avec un aspect intemporel et décalé, en me servant autant que possible des ressources du cinéma, mais aussi du théâtre, tenter de les faire cohabiter pour voir ce qui allait en résulter, avec des partis-pris de mise en scène pleinement assumés. Dès la lecture du scénario, beaucoup (surtout les financiers), m'ont reproché d'avoir gardé la forme littéraire des dialogues, affirmant que les jeunes d'aujourd'hui ne parlaient pas comme ça, n'avaient pas un langage aussi châtié. En fait, c'est justement cela qui m'a motivé : relever le défi du langage qui est l'un des enjeux et des thèmes du film," souligne le réalisateur.

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