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    Les Filles du botaniste
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Filles du botaniste" et de son tournage !

    Fait divers

    Avant même de débuter le scénario de Balzac et la petite tailleuse chinoise, son premier succès, adapté de son best seller homonyme, Dai Sijie commença à réflechir sur celui des Filles du botaniste avec Nadine Perront. Il s'est inspiré d'un fait divers qu'il avait lu dans la presse chinoise, l'histoire de deux femmes, l'une ouvrière et l'autre infirmière, condamnées à mort parce qu'elles étaient homosexuelles et suspectées d'avoir assassiné le père de l'une d'entre elle. Entre le commencement de l'écriture du script et le clap de fin, il se sera passé 6 ans. En effet, la productrice de Dai Sijie, Lise Fayolle, le convaincit de surfer sur le succès du livre Balzac et la petite tailleuse chinoise et d'enchaîner sur l'adaptation, mettant de côté pour un moment Les Filles du botaniste, qu'elle produira également.

    Un cadre peu important

    Bien que le film se déroule dans la Chine des années 1980, Dai Sijie souligne que ces points d'ancrage n'ont qu'une importance très relative et que le sujet des Filles du botaniste rend le long métrage intemporel. "L'important tient dans les rapports qui lient les personnages. Même les rapports entre Cheng An et le botaniste sont très classiques : elle ne peut pas quitter son père ni son jardin. Lui le sait et s'en sert. C'est là une autre forme d'amour, de l'amour filial, que l'on rencontre dans toutes les sociétés et à toutes les époques".

    La Cité interdite

    Les Filles du botaniste, censé se dérouler en Chine, n'a pourtant pas pu compter sur l'administration du pays pour lui fournir financement ou même emplacement pour planter ses décors. La raison ? Selon Dai Sijie, "du fait du sujet, nous ne pouvions pas faire appel à une maison de production chinoise : elle n'aurait pas eu l'autorisation de s'investir dans ce film car l'homosexualité est un sujet tabou en Chine". La productrice Lise Fayolle a donc du trouver, non sans mal, des investisseurs ailleurs : en France et au Canada.

    De même le réalisateur souhaitait tourner en Chine mais n'a pas reçu les autorisations nécessaires. Il a donc dû poser sa caméra au Vietman. Aucun regret, cependant ; "les décors naturels y sont somptueux et très proches de ceux de la région chinoise où nous comptions filmer : la nature se fiche complètement des frontières !"

    Li Xiaoran parle de Sijie Dai

    Li Xiaoran, actrice chinoise extrêmement connue dans son pays garde un très bon souvenir du tournage, et en particulier de ses relations avec Dai Sijie, qu'elle ne voit pas comme un réalisateur étranger mais comme un "réalisateur chinois qui vit à l'étranger". Impressionnée par ses méthodes de travail, elle a particulièrement apprécié "sa rigueur et, très curieusement, sa flexibilité. (...) Ce n'est pas un réalisateur buté, mais au contraire quelqu'un de très souple qui, sans admettre l'improvisation, fait suffisamment confiance aux acteurs pour leur permettre de s'exprimer personnellement. C'est un homme très concentré sur un tournage. Il force le respect".

    Dans la peau d'une Chinoise

    Mylène Jampanoï, que l'on a pu voir dans Les Rivières pourpres 2 ou 36 Quai des Orfèvres, a dû, pour le rôle de Min Li, se glisser dans la peau d'une chinoise. Bien que son père soit chinois, elle possède un "handicap" majeur : elle a les yeux verts ! Pour convaincre Dai Sijie de lui confier le rôle, elle s'est donc présentée à l'audition avec des lentilles colorées marrons, avant de les jeter, jaugeant que le réalisateur préférerait le naturel. Pari gagnant !

    Une fois engagée, la comédienne a dû apprendre à marcher, à parler et à se comporter comme une Chinoise. Elle a appris ses dialogues en phonétique, avec une petite astuce mnémotechnique : "j'avais imaginé le moyen de coller cette phonétique aux musiques des chansons que j'aimais, le texte chinois remplaçant les paroles originales".

    Métissage

    Pour adapter le personnage de Min Li à son actrice française Mylène Jampanoï, Dai Sijie a donc été obligé de réécrire son rôle, mais se dit finalement ravi ; cela apporte une profondeur et une épaisseur que Min Li n'avait quasiment pas auparavant. Le réalisateur confie que "métisse, elle ne l'est pas seulement physiquement, mais aussi intellectuellement, culturellement et idéologiquement. Peu comprise et presque rejettée par les autres, elle est plus que quiconque affamée d'amour et de tendresse".

    Un plateau polyglotte

    L'équipe du film étant internationale, de nombreuses langues étaient parlées sur le plateau, rendant parfois la compréhension difficile. On pouvait ainsi entendre de l'anglais, du français, plusieurs dialectes chinois, sans compter du vietnamien, langue maternelle de la plupart de l'équipe technique, le tournage étant localisé au Vietnam.

    De plus, les deux actrices principales ne parlant pas les mêmes langues, il leur était impossible de se comprendre grâce aux mots. Mylène Jampanoï parle de "felling" pour décrire la relation qui les unissait. Selon elle, "quand nous étions connectées, tout coulait, et quand nous l'étions pas, Sijie nous aidait à nous y retrouver". Pour Li Xiaoran, la raison de leur alchimie tient au fait que les deux comédiennes ont "eu la chance (...) de lire le même scénario et de le comprendre de la même façon"".

    Changement d'actrice

    C'est l'actrice principale de Balzac et la petite tailleuse chinoise, Zhou Xun, qui devait tenir le rôle de Cheng An. Mais l'entourage de la comédienne, effrayé par les répercutions que le sujet du film pourrait avoir sur sa carrière, lui conseilla de se retirer du projet. Son rôle fut donc repris par Li Xiaoran.

    Difficultés anecdotiques

    Face au plus gros problème du film (la censure chinoise), les petits désagréments que connaissent toutes les productions sont devenues sur le tournages des Filles du botaniste, anecdotiques, (presque) source de plaisanterie.

    Parmi ces petits désagréments, on peut donc compter entre autres les salles des temples, où l'équipe tournait pendant la journée, réinvesties chaque soir par les moines, forcés de dormir au milieu des fils électriques et des projecteurs, une bobine de rush retrouvée in extremis avant que la scène ne soit filmée à nouveau, des costumes chinois bloqués à la frontière et qui arrivent à temps par miracle ou encore des cierges qui devaient être allumés chaque matin par l'équipe pour s'attirer les bonnes grâces des moines et de Bouddha.

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