Les Bien-aimés : les secrets du tournage

Les Bien-Aimés a été présenté en clôture du festival de Cannes 2011.

Après Les Chansons d'amour, en 2007, Les Bien-Aimés est le deuxième film musical de Christophe Honoré.

Avant de s'intituler Les Bien-Aimés, Christophe Honoré a d'abord pensé à le nommer "L'Imprudence", en rapport avec l'oeuvre de Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être. "L'imprudence était comprise comme un gage de liberté, autorisée à une certaine époque", explique le réalisateur.

"A travers les sentiments, mon envie, mon projet, était de parler d’une manière, je l’espère pas trop symbolique, de deux générations, celle de mes parents et la mienne, avec cette idée que la vulnérabilité, étrangement, est plutôt du côté des plus jeunes. La volonté de montrer que chez eux quelque chose pouvait se briser, et ce qui est assez terrible, l’impuissance de la génération plus âgée à les protéger."

Christophe Honoré semble avoir fait d'Alex Beaupain son compositeur attitré : après avoir signé la musique du premier film du réalisateur, Dix-sept fois Cécile Cassard (2002), ainsi que Tout contre Léo la même année, il enchaîne ensuite avec les musiques des films Dans Paris (2006), Les Chansons d'amour (2007), La belle personne (2008), Non ma fille, tu n'iras pas danser (2009) et, pour finir, Les Bien-Aimés en 2011.

Alors que Christophe Honoré avait juste demandé à Alex Beaupain, le compositeur de ses précédents films, de lui écrire une chanson pour une scène chanté de son film Les Bien-Aimés, il s'est au final retrouvé avec 12 séquences chantées ! "Les chansons ne sont pas des numéros, plutôt des monologues intérieurs, elles sont le moteur qui ouvre la porte au lyrisme. Quand vous faites un film sur le sentiment amoureux, et c’est le cas, quoi de mieux qu’une chanson pour parvenir à ce que j’appellerais le lyrisme de l’intimité", confie le réalisateur.

Le début des Bien-Aimés se situe dans les années 60, une époque perçue par le réalisateur comme très colorée et très joyeuse. Christophe Honoré, qui filme les jambes des femmes et leurs chaussures, avoue d'ailleurs ne pas craindre la référence à L' Homme qui aimait les femmes de François Truffaut.

Les Bien-Aimés est un film sur le temps et les sentiments, et la difficulté pour Christophe Honoré était de ne pas caricaturer chaque époque. Si le début est très marqué par le côté vintage des années 60, les décennies qui passent sont caractérisées par la même lumière travaillée par le chef opérateur Rémy Chevrin. De leur côté, la costumière Pascaline Chavanne et le décorateur Samuel Deshors se sont concentrés sur les pièces "indémodables", qu'il s'agisse de vêtements ou de décors. Car pour Christophe Honoré, "aujourd’hui est toujours nourri de références à hier, c’est aussi comme ça que je conçois mes films."

Dans Les Bien-Aimés, la jeune Madeleine, interprétée par Ludivine Sagnier, a une véritable passion pour les chaussures, "objet de convoitise et de désir" selon Christophe Honoré. Mais pas n'importe lesquelles puisque ce sont les chaussures de Roger Vivier, grand chausseur de luxe, qui attirent la belle Madeleine !

Chiara Mastroianni retrouve pour la troisième fois Christophe Honoré, après Les Chansons d'amour et Non ma fille, tu n'iras pas danser. Pour Ludivine Sagnier, Les Bien-Aimés marque sa deuxième rencontre avec le réalisateur, ayant joué dans Les Chansons d'amour aux côtés de Chiara Mastroianni et Louis Garrel. Ce dernier semble d'ailleurs être l'acteur fétiche d'Honoré, qui lui a offert les rôles principaux de ses films Ma mère, Dans Paris, Les Chansons d'amour, La belle personne, et enfin dans Les Bien-Aimés.

Dans Les Bien-Aimés, Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, mère et fille dans la vraie vie, interprètent pour la seconde fois cette relation maternelle à l'écran, après Ma saison préférée de André Téchiné. À noter qu'elles ont également prêter leur voix à une mère et sa fille dans le film d'animation Persepolis.

Après La Brûlure de Mike Nichols et Au nom d'Anna d'Edward Norton, Les Bien-Aimés est le troisième film en tant qu'acteur pour le réalisateur Milos Forman.

Ironie du sort, le chanteur Michel Delpech fait ses premiers pas d'acteurs dans un film musical dans lequel il est le seul acteur ... à ne pas chanter !