Un jour est l'adaptation du roman à succès du même nom de David Nicholls, qui signe d'ailleurs le scénario du film. Sorti dans un anonymat relatif en 2009, ce livre avait enregistré des ventes records sur la durée, bénéficiant notamment d'un excellent bouche-à-oreille. Il s'est ainsi vendu à plus d'un million d'exemplaires en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, où il s'est classé pendant douze semaines d'affilée sur la liste des best-sellers du New York Times.
Si l'auteur reste peu connu chez nous, c'est la deuxième fois que David Nicholls voit l'un de ses ouvrages adapté pour le grand écran. Sa première expérience cinématographique remonte en effet à 2003 et l'adaptation de son roman Starter for Ten par Tom Vaughan (avec notamment James McAvoy et Rebecca Hall).
Le choix d'Anne Hathaway pour le rôle d'Emma a provoqué la fureur des fans du roman, qui jugent l'actrice bien trop glamour et américaine pour incarner cette fille de classe moyenne originaire du Yorkshire, légèrement geek et serveuse dans un fast-food. La bande-annonce n'a fait qu'accentuer ce phénomène, certains estimant que son accent britannique manquait de crédibilité et qualifiant l'actrice d'"anti-Emma" par excellence. Un rejet qui n'est pas sans rappeler celui qui avait suivi l'annonce de Renée Zellweger pour le rôle de Bridget Jones... Cependant, et même s'il concède que quelques libertés ont été prises vis-à-vis du personnage du roman, David Nicholls, auteur de l’œuvre originale et scénariste du film, affirme qu' "Anne Hathaway a la vulnérabilité et l'intelligence qu'il fallait pour le personnage".
Une des principales contraintes imposées par le livre est ce paradoxe entre variété des époques et unicité de la date. Aussi l'équipe a-t-elle dû faire en sorte de programmer le tournage de telle sorte que le résultat à l'écran fasse croire à un perpétuel 15 juillet. Finalement, celui-ci s'est étalé sur huit semaines seulement au cours de l'été 2010, obligeant les principaux membres de l'équipe à de constantes courses contre la montre entre cinquante lieux répartis dans trois villes (Londres, Édimbourg et Paris) choisis par les décorateurs et les éclairagistes.
Il n'est pas rare, dans le cas d'adaptations de romans, que le contexte géographique de l'intrigue soit changé pour correspondre au marché visé. Notons, à titre d'exemple, le transfert en France du roman américain L' Homme qui voulait vivre sa vie de Douglas Kennedy lors de son adaptation par Eric Lartigau. Or, rien de tel à signaler pour Un Jour, la productrice s'étant engagée auprès de l'auteur lors de l'achat des droits de son roman. Celle-ci affirme également que ce contexte anglais participe de l'ambiance et de la "singularité des protagonistes".
Si avoir comme scénariste l'auteur du roman peut présenter de nombreux avantages, comme celui de permettre une grande liberté vis-à-vis du support initial, adapter une œuvre n'en présente pas moins des contraintes, qui sont celles des producteurs. Ainsi, afin de coller au budget et d'éviter une interdiction, David Nicholls dû procéder à quelques transformations. Ainsi, les deux amis ne se rendent pas en Inde et choisissent de passer leurs vacances en Bretagne (et non en Grèce). De plus, un doute a plané sur la mention (ou non) des problèmes de drogues de Dexter, addiction qui a valu au film une interdiction aux moins de treize ans.
Une question que l'on peut se poser concerne le choix du jour - 15 juillet - à laquelle se rencontre chaque année les protagonistes. Cette date correspond à la Saint Swithin, titre d'une chanson de Billy Bragg parue dans les années 80 et dont les paroles ("Les polaroids qui nous montrent ensemble/Vont sans doute disparaître/Tout comme l'amour que sans cesse nous évoquions/ Le jour de la St Swithin.") ont inspiré l'auteur lors de l'écriture de son roman.
Rachel Portman, qui compose la musique du film, est une habituée des comédies romantiques. On lui doit entre autres les bandes-originales de Benny & Joon, Le Sourire de Mona Lisa, Le Chocolat, Never Let Me Go et Emma l'entremetteuse, pour lequel elle a reçu un Oscar en 1996.
L'un des défis posés par la structure de l'histoire fut d'adapter les costumes aux différentes époques dépeintes. Tout autant que les décorateurs et les maquilleurs, les costumiers ont eu un rôle crucial à jouer dans la cohérence et la crédibilité du film. D'où l'intérêt de faire appel à des professionnels des costumes d'époque : Sarah Monfort (qui a travaillé, notamment, sur le Marie-Antoinette de Sofia Coppola) et Odile Dicks-Mireaux (bien connue de la réalisatrice pour avoir créé les costumes de Une éducation).
Les compagnies de production Random House Films et Focus Features sont habituées à collaborer sur des adaptations de livres, tous publiés par la maison d'édition Random House. Ensemble, elles ont ainsi produit Lay the Favorite, Take the Dog (adapté d'un livre de Beth Raymer, avec Bruce Willis, Catherine Zeta-Jones et Vince Vaughn) ou encore Reservation Road (tiré d'un roman de John Burnham Schwartz, avec Joaquin Phoenix et Jennifer Connelly). Également productrice de Un jour, la compagnie Film Four International n'est pas en reste puisqu'on lui doit l'adaptation multi-récompensée de Slumdog Millionaire.
Pour les fans du livre, la force de ce dernier réside notamment dans l'émotion (et la surprise !) que provoque la dernière scène. Or, un tel twist ne peut être rendu dans un film adapté d'un roman dont le succès laisse supposer que nombres de spectateurs connaissent déjà parfaitement l'intrigue. Aussi la réalisatrice a-t-elle fait le choix d'annoncer de final dès le début pour, dit-elle, "amortir le choc".
Une des caractéristiques propres au roman de David Nicholls est qu'il est parvenu à séduire un lectorat aussi bien féminin que masculin, et ce malgré un contenu profondément romantique. Un phénomène qui s'explique, notamment, par la neutralité de la couverture : deux visages de profil, une dominance d'orange et une police d'écriture plus publicitaire qu'annonciatrice d'une grande histoire d'amour. Aussi l'affiche a-t-elle représenté un défi pour le distributeur, qui souhaitait attirer femmes et hommes dans les salles obscures. Finalement, deux affiches différentes ont été proposées : une résolument romantique, aux couleurs pastels, montrant les deux amis s'enlaçant, pour le marché américain ; cette même image modernisée, divisée en vingt polaroids et aux couleurs orangées pour le marché anglais. Cette dernière était soi-disant pour proche des goûts des hommes britannique.
Malgré l'attente entourant ce film, la sortie du film aux Etats-Unis a été décalée d'un mois. Programmé pour le 8 juillet (ce qui concorde avec la date de la réunion annuelle des deux protagonistes, le 15 juillet), le film est finalement repoussé au 19 août, soit le même jour que de très grosses productions telles que Spy Kids 4: All the Time in the World ou Conan. Si aucune raison officielle n'a été donnée, certains y voient un choix stratégique visant à grappiller quelques nominations aux grands prix cinématographiques.