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    La belle personne
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La belle personne" et de son tournage !

    Présenté à San Sebastian

    La Belle personne a été sélectionné en 2008 au Festival de San Sebastian.

    La jeunesse du projet

    Christophe Honoré explique pourquoi il a eu envie de réaliser ce film : "Depuis longtemps, j'ai envie de filmer des adolescents, mais en évitant la nostalgie et la sociologie qui sont les deux écueils de ce genre de film. "Jamais cour n'a eu tant de belles personnes". Tout a débuté avec ces quelques mots de Mme de la Fayette, mots qui ont entraîné dans mon esprit l'idée d'une autre cour, celle d'un lycée parisien, avec d'autres belles personnes, la jeunesse d'aujourd'hui. Cette jeunesse grave et gracieuse, qui m'apparaît si éloignée de ma jeunesse des années 80, dont je garde le souvenir net d'une absence résolue d'élégance. Souvent, les films de lycée sont l'occasion de faire le lien avec sa propre adolescence. Ici, ma volonté était inverse. Je voulais les filmer eux, ceux d'aujourd'hui, avec cette part inévitable de distance que leur mystère m'impose. Je voulais filmer leur manière de faire avec un monde qui les agresse, les considère toujours plus ou moins comme des ennemis (...) et dans le même mouvement les désigne comme objets de désir et en fait les canons de la beauté d'aujourd'hui (...) L'adolescence va bien à La Princesse de Clèves."

    Louis et les autres

    Le cinéaste dirigé pour la quatrième fois son acteur-fétiche, Louis Garrel, déjà vu dans Ma mère, Dans Paris et Les Chansons d'amour. "Cette fois, j'ai été bluffé par sa sincérité", confie-t-il. "Le trajet qu'il a fait emprunter à Nemours, de la séduction un peu mufle, à l'amour sidéré, qui e cloue sur place, me fait entrevoir son chemin sur les trois films, comme une progressive perte de vitesse. Le voilà à la fin de La Belle personne, dense et rempli et immobile, se laissant totalement regarder." Autour de lui, on retrouve, dans des rôles plus ou moins grands, plusieurs comédiens qu'il a déjà fait tourner : Grégoire Leprince-Ringuet, Alice Butaud et Clotilde Hesme.

    Une trilogie

    Selon Christophe Honoré,La Belle personne est le troisième volet d'une trilogie. "Je voulais vraiment tourner le film au mois de janvier, comme Dans Paris et Les Chansons d'amour. Pour moi, ces trois films, réalisés dans une même économie de moyens, un même geste, une même attention au présent et une même rapidité d'exécution, forment une trilogie, un portrait en trois volets de la jeunesse, de l'amour et de Paris."

    Dans Paris

    Comme dans les premiers volets de cette trilogie sur la jeunesse, les rues de la capitale sont très présentes dans La Belle personne. "J'ai eu envie, comme pour mes deux films précédents, de respecter la géographie des lieux", explique le réalisateur. "A partir du moment où les repérages nous ont ont menés jusqu'au lycée Molière, rue Ranelagh, je me suis donc retrouver à filmer dans le XVIe arrondissement. Je filmais Paris comme un musée de cinéma dans Dans Paris et de manière presque documentaire dans Les Chansons d'amour. Cette fois, Paris apparaît comme une ville à l'heure du couvre-feu. Le lycée est d'un autre âge, il porte dans ses murs les marques du temps, et le désintérêt qu'on lui porte. Hors de lui, les rues sont vides et lugubres."

    Entre les murs ?

    L'action de La Belle personne se situe, pour une grande part, dans l'enceinte d'un établissement scolaire, le lycée Molière. Christophe Honoré précise : "On tournait dans un lycée en activité, pendant les heures de classe (...) C'était intéressant de tourner au rythme du lycée, d'arrêter quand ça sonnait, d'aller en récréation avec les élèves et d'y tourner quelques scènes, de se servir des figurants au sein du lycée." Il ajoute d'autre part : "le film se concentre sur le lycée et le trajet entre chez eux et l'établissement. Je ne voulais surtout pas filmer leurs appartements, pénétrer dans leurs chambres d'adolescents. Je m'étais fixé cette règle dès le scénario. Il y a trop de conventions autour de "la chambre d'adolescent", telle qu'elle est représentée au cinéma. C'est le genre de décor maudit pour moi, infilmable, comme l'intérieur des commissariats de police ou les chambres d'hôpitaux."

    La Princesse de Clèves... et le Petit Nicolas

    Une des raisons qui ont incité Christophe Honoré a réaliser cette adaptation de La Princesse de Clèves est une déclaration de Nicolas Sarkozy, faite en février 2006 durant un meeting à Lyon, lorsque'il était chef de l'UMP et candidat à la Présidence de la République. Critiquant le contenu des examens de la fonction publique, il avait notamment lancé : "L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle !" Choqué, le réalisateur note : "Je ne peux m'empêcher d'être blessé et accablé par ce type d'ignorance. Que certains puissent défendre l'idée qu'aujourd'hui n'a rien à apprendre d'un roman écrit il y a trois siècles est le signe d'une méconnaissance de ce qui fait l'existence même et de la nécessité de l'art pour l'expérience humaine. Je me suis lancé dans l'aventure avec la hargne de celui qui veut apporter un démenti." Une fois à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau attaqué au roman de Mme de Lafayette : dans le cadre d'une déclaration sur la modernisation des politiques publiques, faite en avril 2008, il a vanté "la possibilité pour quelqu'un d'assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par coeur la Princesse de Clèves !"

    Correspondances

    Chiara Mastroianni fait une furtive apparition dans le film : dans un café, elle croise le regard de Junie. L'actrice est bien sûr une habituée du cinéma de Christophe Honoré, mais surtout, elle a elle-même joué le rôle de La Princesse de Clèves dans La Lettre de Manoel de Oliveira, qui était déjà une transposition, à notre époque, du chef d'oeuvre de Mme de Lafayette. Signalons au passage qu'Andrzej Zulawski a lui aussi réalisé un film contemporain inspiré de La Princesse de Clèves, La Fidélité (2000). Une version... fidèle au livre avait été réalisée en 1961 par Jean Delannoy.

    La chanson d'amour

    Si, contrairement aux Chansons d'amour, La Belle personne n'est pas une comédie musicale, on y entend cependant Grégoire Leprince-Ringuet interpréter un morceau, écrit par le compositeur-fétiche du réalisateur, Alex Beaupain (lauréat du César de la meilleure BO pour Les Chansons d'amour en 2008)

    Vu à la télé

    A l'origine, La Belle personne était destiné uniquement au petit écran. Le film est d'ailleurs diffusé sur Arte le 12 septembre, quelques jours avant la sortie en salles.

    Film d'auteur

    Il est question dans le film d'un livre pour enfants signé Tomi Ungerer. Or, avant d'être cinéaste, Christophe Honoré était connu, entre autres, comme auteur de livres pour enfants. On apercevait l'ouvrage Loulou et Tom dans le film Dans Paris.

    Frères et soeurs

    Côté casting, notons la présence de la soeur de Louis Garrel, Esther Garrel, et du frère de Christophe Honoré Julien Honoré...

    Matilde est venue

    Une des enseignantes est interprétée par Matilde Incerti, qui n'est autre que... l'attachée de presse du film !

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