Le réalisateur Robert Thalheim explique que Et puis les touristes contient des éléments autobiographiques : "Comme mon protagoniste Sven, j'ai moi aussi fait mon service civil dans le centre international de jeunes d'Oswiecim. Pour moi, c'était l'occasion d'aller à l'étranger une fois l'école finie. La Pologne, pourtant voisine de l'Allemagne, était au début des années 90 plus exotique que l'Asie pour un jeune de la banlieue berlinoise. (...) Pour moi, la Pologne était un nouveau monde et j'ai parfois du mal à expliquer que je me suis ouvert au pays depuis Auschwitz. Raconter à cet endroit une fiction qui, concrètement, ne contient rien d'autobiographique, c'est justement cette contradiction qui m'a séduit."
Le réalisateur Robert Thalheim explique comme lui est venue l'idée du titre Et puis les touristes : "Ce titre m'a tout de suite plus parce qu'il a une dimension générale, mais renvoie aussi très bien au dilemme que je traite dans mon film. D'un côté, il y a quelque chose d'incongru à voir tous ces bus de touristes s'arrêter sur le lieu des crimes nazis et les gens se faire photographier devant le portail "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre"). D'un autre, il est quand même important que l'on visite ce lieu et qu'il ne tombe pas dans l'oubli et pour cela, il faut une certaine infrastructure muséale."
Le réalisateur Robert Thalheim explique avoir fréquenté, à l'époque où il travaillait à Auschwitz, cinq anciens prisonniers politiques polonais qui habitaient encore dans la ville et dont certains s'occupaient du musée et parlaient aux jeunes de ce qu'ils avaient vécu. Une expérience qui a sans doute inspiré le cinéaste pour Et puis les touristes.
Le réalisateur Robert Thalheim explique quel était son concept visuel concernant l'ancien camp de concentration : "La question de savoir comment nous allions montrer cet endroit s'est posée dès le début. Comment peut-on intégrer au dialogue les images que beaucoup de spectateurs ont déjà en tête, sans simplement les reproduire. Moi, je voulais illustrer la perspective de quelqu'un qui ne vient pas comme visiteur pour quelques heures, mais qui vient pour vivre et travailler pendant quelques temps. J'aurais bien aussi tourné quelques scènes documentaires sur le site du mémorial, mais je comprends que la direction du musée interdise toutes les prises de vue. C'est pourquoi nous avons reconstruit certains endroits qui nous ont paru indispensables à l'histoire. (...) Je suppose qu'à ces endroits, le spectateur rétablira de lui-même les images historiques ou qu'au moins, comme Sven, l'histoire de Krzeminski lui permettra d'imaginer les crimes commis en ce lieu."
Le tournage de Et puis les touristes s'est déroulé sur les lieux d'origine, à Oswiecim, durant les 28 jours du tournage. Pour le réalisateur Robert Thalheim, il s'agissait d'un élément très important : "En fait, je suis venu avec les acteurs principaux quatre semaines avant le début du tournage. Nous avons pris le temps de bien visiter l'ancien camp et la ville. J'ai trouvé fantastique que le centre de rencontres internationales d'Auschwitz, dans lequel j'ai moi-même travaillé, nous soutienne autant qu'il pouvait."
Et puis les touristes a été présenté au Festival de Cannes 2007 dans la section Un Certain Regard. Le long-métrage a par ailleurs reçu, la même année, le Prix du Jury au Festival International du Film d'Histoire de Pessac. Enfin, sur ses terres, Et puis les touristes a obtenu le Prix VGF des Bavarian Film Awards 2007 et le Promotional Award German Film du Festival du Film de Munich 2007.
Et puis les touristes est le deuxième long-métrage produit par 23/5 Produktion, jeune société de production allemande fondée en 2004 par le réalisateur Hans-Christian Schmid. Le premier film produit par la compagnie, le Requiem du même Hans-Christian Schmid, avait immédiatement attiré l'attention, faisant notamment remporter l'Ours d'argent de la Meilleure actrice à Sandra Hüller lors du Festival du Film de Berlin 2006.