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    Le Nouveau protocole
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Nouveau protocole" et de son tournage !

    Lendemains de Karnaval

    Le Nouveau protocole marque les retrouvailles de Thomas Vincent avec Clovis Cornillac, près de dix ans après Karnaval. Premier opus du cinéaste, sorti en 1999, cette chronique sociale âpre sur la tradition du carnaval de Dunkerque avait permis au comédien, alors surtout connu pour son travail sur les planches, d'accéder à la notoriété dans le monde du cinéma. Sa partenaire dans ce film, inconnue à l'époque, a elle aussi fait du chemin depuis : il s'agit de Sylvie Testud.

    Protocole d'accord

    Le projet est né d'une proposition faite à Clovis Cornillac par Eric et Nicolas Altmayer. Les deux producteurs, avec qui le comédien avait travaillé sur Brice de Nice et Les Chevaliers du ciel, lui demandent un jour si un projet en particulier lui tient à coeur. Le comédien suggère alors d'en discuter avec son ami scénariste Eric Besnard (co-auteur du Convoyeur et de Travaux). Au cours de cette conversation, il fait part de son désir de jouer dans un thriller politique, genre dont il était friand enfant. Le cinéaste ne sera donc choisi que dans un deuxième temps, ce qui n'est pas forcément pour déplaire à l'intéressé : "Je suis en fait assez à l'aise dans cette posture du coucou. Il y a quelque chose de très confortable à s'installer dans le nid des autres", estime Thomas Vincent. "Une commande permet un peu plus de légèreté dans l'approche du travail, et finalement pas moins de sincérité, ni d'implication. Au contraire, ça me force à aller voir ailleurs, à sortir un peu de mon ronron d'auteur parisien. C'est très enrichissant"

    Notre univers impitoyable

    Dans Le Nouveau protocole, Thomas Vincent s'attaque à l'industrie pharmaceutique en tant que puissance économique. "Ce film parle de l'industrie pharmaceutique comme il pourrait parler de l'industrie automobile, des groupes pétroliers, etc.", explique-t-il. "Ce qui est pointé à travers cette industrie, ce n'est jamais que le cynisme du pouvoir et de l'argent. L'industrie pharmaceutique n'est pas pire que d'autres puissances économiques, on pourrait seulement attendre un peu plus d'éthique de la part d'une industrie en charge de la santé de millions de vies humaines."

    Seul contre tous ?

    Clovis Cornillac livre quelques clés sur le comportement de son personnage : "(...) il ne faut pas le voir comme Un justicier dans la ville . Comme quelqu'un qui a une conviction paranoïaque du complot, ou une conviction extrémiste, "fais-toi justice parce que les autres ne le feront pas". Non, il n'est pas dans la revendication de ses droits, dans la lutte, dans la reconnaissance... Kraft, on peut le comprendre, est face à un système qui méprise l'être l'humain, qui méprise sa douleur, sa dignité. Il est comme ces gens qui vont rencontrer le député qu'ils ont élu pour lui exposer un problème, et ils ne reçoivent en retour qu'indifférence, mépris ou langue de bois ! Tout d'un coup, ils se disent, "ah la vache, ils me lâchent tous, je suis tout seul !" Et là, avec l'injustice, la colère monte..."

    Kraft, entre Eastwood, Marvin... et Ventura

    Thomas Vincent cite une référence américaine comme source d'inspiration pour ce thriller : "Ce type de personnage de l'homme seul ancré dans des valeurs simples, brusquement projeté dans un monde compliqué et en pleine évolution, renvoie à toute une tradition assez classique du cinéma. C'est quasiment un thème de western ! De ce point de vue, le film est pour moi un western contemporain. Il m'est apparu en cours de tournage, et plus encore au montage, que le cinéma d'Eastwood était une forte référence pour ce film finalement très classique dans sa facture. Et le grand cinéaste classique encore en activité, c'est Eastwood." Le scénariste Eric Besnard évoque d'autres modèles : "A l'exemple des personnages incarnés par Lino Ventura, Kraft est un homme ordinaire avec une puissance tranquille, mais rien ne pourra l'arrêter s'il lui arrive quelque chose qui le révolte (...) Pour tracer ce personnage j'avais aussi en tête l'image de Lee Marvin marchant dans son couloir dans Le Point de non retour. Le film n'a rien à voir, mais j'aimais l'idée de cette ligne droite."

    Questions de survie

    Pour décrire son personnage, Marie-Josée Croze use elle aussi d'une référence cinématographique : "Diane me fait penser à ces gens que décrit Juliette Binoche dans Fatale de Louis Malle, "The damage people are so dangerous because they know they can survive". Diane est un peu comme ça, elle survit malgré la mort. C'est un personnage qui est dans l'absolu. Elle est morte à elle-même, et elle ne vit que dans son combat. C'est pour ça qu'elle peut être capable de tout, sa mort ne lui fait pas peur. Elle se rapproche de Kraft parce qu'elle sent chez lui une force qui peut lui permettre, dans une sorte de fusion avec lui, d'être entendue." Eric Besnard confie de son côté avoir songé, pour Diane, au personnage de taxi obsédé interprété par Mel Gibson dans Complots.

    Le remède et le mal

    S'il prend la forme d'un thriller, le film se réfère à des faits réels, comme le souligne Thomas Vincent : "Les documents rassemblés par Eric Besnard qui a longuement enquêté sur le sujet m'ont surpris par le cynisme généralisé qui est mis en oeuvre. Le film s'ouvre sur une campagne d'essais cliniques en Afrique, inspirée de celle d'un laboratoire américain au Nigéria dont l'affaire est encore en cours de jugement. Quand le personnage de William interprété par Gilles Cohen parle des essais de protocole antisida sur les prostituées au Kenya, c'est aussi une affaire réelle. On fait courir des risques à des gens qui ensuite n'auront même pas les moyens de s'acheter les médicaments dont ils sont les cobayes (...) L'autre aspect intéressant et moins connu évoqué dans le film, c'est la façon dont l'industrie pharmaceutique peut créer des pathologies. Ils sont juge et partie. Tous les ans, on est captif d'un nouveau syndrome. Au travers de campagnes d'informations et de pub, on nous dit "vous avez du cholestérol, vous allez mourir". Alors tout le monde panique et veut être mis sous anti-cholestérol... "

    Affinités...

    Marie-Josée Croze et Clovis Cornillac avaient déjà eu l'occasion de se croiser sur le plateau de Mensonges et trahisons et plus si affinités..., la comédie de Laurent Tirard qui avait valu à l'acteur un César du Meilleur second rôle en 2005.

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