Jane Campion, la réalisatrice de Bright Star, a été bouleversée par l'histoire d'amour vécue par John Keats et sa voisine : "J'ai lu une biographie de Keats écrite par Andrew Motion et j'ai été frappée par le moment où il rencontre Fanny. Je suis tombée amoureuse de leur histoire d'amour...", explique-t-elle. "J'étais fascinée et profondément émue par leur souffrance et par la beauté et l'innocence de leur amour. Le livre m'a bouleversée. Ils étaient si jeunes... C'était une histoire à la "Roméo et Juliette". Le livre était extrêmement bien documenté, et pourtant je n'avais jamais entendu parler de cette histoire d'amour. A la fin de ma lecture, je me suis mise à pleurer. C'est une histoire tellement tendre et tellement tragique..."
Bright Star dépeint la passion entretenue par le poète romantique anglais John Keats et sa voisine. John Keats, né en 1795, est une figure emblématique du mouvement romantique du début du 19e siècle. Peu apprécié par la critique de son époque, il fut reconnu par ses pairs à titre posthume. Celui dont le style se caractérisait par un vocabulaire très élaboré et une sensualité prononcée meurt en 1821, à seulement vingt-cinq ans, de la tuberculose.
Jane Campion la réalisatrice de Bright Star, explique que "la poésie de Keats a inspiré toute la structure de l'histoire du film. Certains de ses poèmes ont été écrits sous forme d'odes, d'autres sous celle de ballades, et je me suis mise à réfléchir à l'histoire de Fanny et de John comme à une ballade, une sorte de poème narratif."
Pour Jane Campion, la réalistarice de Bright Star, le film est empreint de lumières : "A mes yeux, le monde de Keats et de Fanny est empreint de lumière ; il s'illumine littéralement et irradie, et même si Keats disparaît à la fin, la flamme allumée par son génie de la poésie et son esprit unique ne peut être éteinte. Telle est l'ambition de Bright Star : sensibiliser le public à cette lumière, allumer la flamme."
Pour le personnage de Fanny Brawne, la réalisatrice Jane Campion s'est inspirée en partie... de sa fille. Elle confie : "Ecrire ce personnage a été très difficile pour moi. Ma fille Alice, qui a 13 ans, est passionnée et elle a la langue bien pendue. Chaque fois que je butais sur quelque chose et que je me demandais ce que ferait Fanny dans telle ou telle situation, il me suffisait d'imaginer Alice à sa place. Cela m'a beaucoup aidée. Elle a été un peu ma muse..."
Le titre du film, Bright Star, a été inspiré par un poème d'amour écrit par John Keats à Fanny Brawne sur la page de garde de son recueil d'oeuvres de Shakespeare.
Pour Jane Campion, il était important que la période durant laquelle se déroule le film, le début du 19e siècle, ne donne pas lieu à un jeu "guindé". "Les films historiques peuvent parfois paraître un peu guindés, alors il faut des acteurs intensément vivants pour rendre le film lui-même vivant. Abbie Cornish a le don de rendre les choses totalement immédiates. Et Ben Whishaw est lui aussi très réel, très présent."
Bright Star a été présenté en Compétition officielle du Festival de Cannes 2009. C'est un grand retour sur la Croisette pour Jane Campion. En 1989, elle monte les marches pour la toute première fois avec Sweetie, qui suscite de vives réactions tant auprès du public que de la critique. En 1992, la cinéaste revient sur la Croisette avec sa Leçon de piano. Son second long métrage est acclamé par le jury : la réalisatrice devient la première femme à obtenir une Palme d'Or. Il faudra attendre dix-sept et Jane Campion pour voir revenir la Néo-zélandaise à Cannes.