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    Canailles : pourquoi cette comédie avec François Cluzet a mis longtemps à voir le jour ?
    Laurent Schenck
    Laurent Schenck
    -Journaliste rédacteur base de données
    Passionné par les films qui traitent de la criminalité au sens large, Laurent Schenck travaille sur la base de données cinéma du site. Ses missions sont les suivantes : la rédaction de biographies et secrets de tournage, l'enrichissement de castings/fiches techniques et la revue de presse.

    À l'occasion de la sortie de "Canailles" de Christophe Offenstein, voici cinq choses à savoir sur cette comédie sarcastique emmenée par François Cluzet, José Garcia et Doria Tillier.

    Canailles de Christophe Offenstein

    Avec François Cluzet, José Garcia, Doria Tillier...

    Canailles
    Canailles
    Sortie : 14 septembre 2022 | 1h 26min
    De Christophe Offenstein
    Avec François Cluzet, José Garcia, Doria Tillier
    Presse
    2,4
    Spectateurs
    2,0
    louer ou acheter

    De quoi ça parle ? Suite à un casse qui a mal tourné, Antoine blessé à la jambe, débarque de force chez Elias pour se trouver une planque. Rien ne destinait le braqueur, un rien anarchiste, à croiser la route de ce prof d’histoire sans histoires. S’engage alors un étrange rapport entre les deux hommes où se mêlent emprise et complicité. Mais c’était sans compter sur Lucie, l’enquêtrice un peu spéciale, chargée de l’affaire…

    Un roman à l'origine...

    Canailles s'inspire du roman Une canaille et demie écrit par le Britannique Iain Levison et publié pour la première fois en 2006. Le metteur en scène Christophe Offenstein l'a découvert grâce à François Cluzet (qu'il a fait tourner dans En solitaire) comme il s'en rappelle : "Après En solitaire, nous avions envisagé de travailler à nouveau ensemble. Nous avons tous les deux eu un coup de cœur pour Une Canaille et demie, qui nous semblait la bonne histoire pour une adaptation au cinéma. Il y avait tous les ingrédients d’une histoire que j’avais envie de raconter : le dysfonctionnement de la société, la singularité des personnages et la satire du quotidien."

    Travail d'adaptation de longue haleine

    Christophe Offenstein et les scénaristes Narjiss SlaouiGabor Rassov et Jonathan Koulavsky ont eu du mal à trouver le bon angle d’attaque puisque, dans le livre, l'histoire se déroule aux Etats-Unis (où les codes culturels sont très différents des nôtres). Le réalisateur se rappelle : "L’intérêt du roman résidait surtout dans sa dimension psychologique et nous nous devions de transposer l’angoisse intrinsèque des personnages afin de créer des situations ubuesques, parfois tendres, parfois tendues, parfois drôles." "Le travail d’écriture pour adapter ce roman a été de longue haleine, et après trois années de travail avec l’aide de Narjiss Slaoui et de Jonathan Koulavsky, le scénario était finalisé." Narjiss Slaoui ajoute : "Le récit était très intéressant mais il s’inscrivait fondamentalement dans une Amérique cynique, avide d’argent et de reconnaissance. Il fallait donc le transposer dans un contexte français actuel." "J’ai rencontré Iain Levinson lors de son passage à Paris et il nous a donné toute liberté d’adaptation. (...) Entre le moment où l’idée du film jaillit et le moment de la sortie en salle, c’est un périple incroyable que j’ai découvert à chaque étape de sa construction."

    Cadre spatial indéterminé

    Christophe Offenstein a volontairement inscrit l’histoire de Canailles dans un espace indéterminé. Il explique : "Il peut aussi bien se passer dans la banlieue d’une grande ville que dans une ville moyenne de province, voire hors de France." "Cela rejoint aussi ma volonté d’immiscer le spectateur dans des histoires individuelles, presque comme l’assouvissement d’un plaisir coupable qui est celui de la curiosité. On pénètre ici dans l’intimité de cette maison parmi les autres, à un endroit où les vies se croisent en apparence, sans jamais vraiment se révéler."

    Références américaines !

    Du baseball aux cheerleaders, Christophe Offenstein a choisi de multiplier les références aux codes américains. Il voulait conserver ces clins d’œil à la culture américaine pour décaler un peu le film (d’autant que ce ne sont pas des situations habituelles que l'on retrouve dans le cinéma français). "La présence des cheerleaders était aussi une façon de représenter l’évolution de nos nouvelles générations, dont les différences géographiques et culturelles s’estompent de plus en plus, notamment avec les réseaux sociaux...", note le metteur en scène.

    Choix esthétiques

    Christophe Offenstein, le chef décorateur Olivier Radot et le directeur de la photographie Martin De Chabaneix ont principalement travaillé sur la maison du personnage d’Elias, décor principal du film. Ils ont cherché à rendre la lumière intemporelle et géographiquement imprécise, comme l'explique le cinéaste : "Cette approche nous a permis d’accentuer la dimension humoristique. Je voulais que le film emprunte certains codes au polar, mais sans que la torpeur soit omniprésente. Au contraire, je voulais des moments de vie quotidienne pour éviter tout excès de suspense inutile." "Mais l’essentiel était que le naturel et la vie s’insinuent partout afin qu’on ne se pose pas de question et qu’on ne sache jamais où le film nous emmène."

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