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"La Mémoire dans la peau"
Matt Damon : Bonjour ! (rires) Je ne sais rien dire d'autre à part "bonjour" ! (rires)
Jason Bourne
L'intelligence du personnage m'a énormément plu, tout comme sa dualité. J'incarne un homme frustré, à la recherche de son identité passée. Petit à petit, il se rend compte qu'il y a de fortes chances que son passé soit très sombre. Au fur et à mesure qu'il retrouve des morceaux du puzzle et qu'il tente d'échapper à ses poursuivants, des lambeaux de son ancienne personnalité, bien différente de la nouvelle, réapparaissent sous forme de réflexes.
Un entraînement intense
Le travail de préparation qui a précédé le tournage a été relativement long. J'ai beaucoup discuté du personnage avec le réalisateur et nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'a priori il serait quelqu'un de très direct et efficace, quelqu'un qui va droit au but. Doug Liman s'est dit que la boxe serait un entraînement idéal. Il m'a expliqué : "Quand je regarde les boxeurs et leur démarche, je me dis que c'est ainsi que je veux que Jason se déplace." J'ai pris des cours de boxe pendant cinq mois, ainsi que des cours de Kali, un art martial. Nous avons pensé que ces styles de combats conviendraient bien à notre vision du personnage, de par leur approche directe, leur efficacité et leur brutalité. J'ai également été initié aux armes à feu. Même si dans le film, je me sers très peu d'un revolver, nous voulions que cela paraisse naturel.
Tourner en France
Avant même que je n'accepte le rôle, Doug m'a fait part de son intention de faire de La Mémoire dans la peau un film d'action européen. Et, je trouve qu'il a eu entièrement raison. Il pensait à Nikita, en particulier. Il m'a dit : "J'ai l'intention de m'entourer d'une équipe de tournage entièrement française. Quand des Américains viennent tourner un film en Europe, on a l'impression de regarder un film touristique. Il y a d'excellentes équipes de tournage en France. Alors, si nous en embauchons une, elle nous emmènera sans doute dans des coins où nous n'aurions pas été sans elle. Cette équipe nous fera découvrir Paris d'un point de vue autochtone, ce que nous voyons peu dans les films américains."
Souvenirs de Paris
Tout est beau à Paris ! Il est difficile de choisir un endroit en particulier. Je vais passer pour un gros touriste, mais j'aimais bien aller courir les jours où on ne tournait pas. Je partais du 4e arrondissement, en me dirigeant vers le Louvre. Puis, je passais par Place Vendôme, puis devant le Musée d'Orsay pour ensuite rejoindre la Tour Eiffel, avant de retraverser la Seine pour revenir. Je n'avais pas d'itinéraire précis et pourtant, je faisais à peu près le même tour à chaque fois. Et, j'ai dû aller courir environ 50 fois, je ne sais plus exactement ! Mais, je sais qu'à chaque fois que j'allais courir, je ne pouvais m'empêcher de tout regarder autour de moi. Il n'y avait pas un seul endroit qui ne soit pas parfait. Ce genre de ville n'existe pas aux États-Unis !
Franka Potente
Franka Potente est très convaincante dans ce rôle. Très souvent dans ce genre de films, les femmes ont tendance à avoir des rôles secondaires et insignifiants. Mais, comme elle est une femme avec un caractère fort et beaucoup de présence, elle arrive à rendre crédibles ce rôle et la relation entre les deux personnages. On ne doute pas une seconde que les deux personnages puissent former un couple et qu'ils puissent tomber amoureux l'un de l'autre. On le veut même, comme si c'était prédestiné.
Une trilogie Jason Bourne ?
Si c'est aussi bon ou meilleur que le premier, alors oui. En revanche, si ce n'est qu'une histoire d'argent, je ne veux pas en faire partie. J'ai demandé à un ami, un homme très intelligent, ce qu'il pensait des suites. Il m'a répondu : "Il n'existe que trois suites à avoir surpasser le premier volet : le Nouveau Testament est meilleur que l'Ancien Testament, Les Aventures de Huckleberry Finn est meilleur que Tom Sawyer, et Le Parrain, 2e partie est meilleur que Le Parrain. Donc, c'est mal barré pour toi !"
Propos recueillis par Yoann Sardet et traduits par Camille Joubert