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    Interview : Rachel Roberts

    Rachel Roberts est belle, et bien réelle ! Retrouvez les confidences de la star virtuelle de "S1m0ne", présenté en avant-première au Festival de Deauville.

    Retrouvez l'interview de Rachel Roberts sur notre site spécial Deauville

    L'avant "S1m0ne"

    Rachel Roberts : J'étais mannequin à l'époque où ils cherchaient quelqu'un pour le rôle de S1m0ne. Ils voulaient trouver une inconnue. Ils sont venus à New York pour voir des mannequins et des actrices peu ou pas connues. Mon agent m'a obligée à y aller, me menaçant de me faire mal si je refusais ! Mais, moi, je me disais : "Mon Dieu ! C'est un film avec Al Pacino. Si j'y vais, je vais me ridiculiser ! Je n'ai pas envie d'y aller !" Mais, finalement, j'y suis allée, et, apparemment, ça s'est plutôt bien passé, étant donnée que je suis face à vous aujourd'hui.

    L'actrice parfaite ?

    Je ne sais pas si j'ai vraiment réussi à interpréter l'actrice parfaite. À mon avis, la difficulté résidait davantage dans le fait de jouer quelqu'un de numérique, d'artificiel. Rechercher la perfection était en fin de compte moins difficile que d'apprendre à ne pas cligner des yeux pendant deux minutes de suite et d'essayer d'imiter un ordinateur. Je ne pense pas que l'on se rende réellement compte de la quantité de travail que cela implique. C'est un véritable défi que de ne pas être humain !

    Un rôle top secret

    Vu le sujet du film, les studios voulaient garder mon identité secrète. Ils voulaient que le public reste dans le doute quant à mon existence : Simone existe-t-elle vraiment ? Ils m'ont fait travailler sous un faux nom. J'ai signé un accord de confidentialité, stipulant que je n'avais pas le droit de parler de ce projet à qui que ce soit, y compris à mes amis et à ma famille. En fait, c'était plus facile de jouer un personnage sans identité parce que c'était la vie que je menais à ce moment-là. Tout le temps du tournage, je vivais dans l'anonymat total. La vie s'inspirait de l'art !

    Jouer seule

    Catherine Keener, qui joue l'ex-femme d'Al Pacino dans le film, me disait : "Te rends-tu compte à quel point il est difficile de ne parler qu'à une caméra tout le temps ?" Or, en tant que mannequin, je sais ce que c'est que de travailler face à une caméra ; on ne fait que ça. Je pense que je me sentirais sans doute plus intimidée si je devais donner la réplique à un comédien. En fait, bizarrement, discuter avec une caméra me paraît presque normal !

    Al Pacino

    J'avais tellement peur la première fois que j'ai rencontré Al Pacino. J'ai perdu 5 kilos lors du tournage tellement j'étais anxieuse ! Je dirais que d'avoir tourné un film avec Al Pacino a été mon régime le plus réussi ! La plupart des scènes que nous avons tournées ensemble étaient filmées sur deux plateaux différents. Ils projetaient mon image sur un écran d'ordinateur et Al me donnait la réplique par le biais de cet écran. Cela m'a sûrement aidée à surmonter mon trac parce que, les trois quarts du temps, je ne me trouvais pas face à lui.

    Un film à messages ?

    J'espère que les gens se rendront compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences et qu'ils apprendront l'autodérision. Ne connaissant pas le monde du cinéma avec ses divas et ses studios, je serais incapable de vous dire si la parodie faite d'Hollywood dans ce film est exacte ou non. Je pense qu'il serait bon de rire un peu plus de nous-mêmes. Au lieu de regarder le côté obscur du film, il faut capter le message positif sous-jacent.

    Simone pour la vie ?

    Je pense que je finirai par m'y habituer. J'espère que les gens continueront à m'appeler Simone. Je suis plutôt fière de mon travail... D'abord, c'est mon premier film. Ensuite, avec un seul rôle, j'ai pu explorer plusieurs personnages : j'ai interprété une actrice qui devient chanteuse, puis politicienne, puis prostituée, puis une cochonne... J'ai pu goûter à tellement de "métiers" différents que je serais flattée que l'on m'appelle Simone pour le restant de ma carrière !

    Alors, vraiment réelle ?

    Suis-je vraiment réelle ? Vous ne trouverez pas plus réelle ! (rires)

    Propos recueillis par Yoann Sardet et traduits par Camille Joubert

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