Mon compte
    Paris comme au cinéma

    L'exposition "Paris comme au cinéma" connaît depuis son ouverture des records d'affluence. Petite visite guidée avec son architecte et sa scénographe.

    Le Pavillon de l'Arsenal accueille l'exposition "Paris comme au cinéma" jusqu'au 15 janvier 2002. Une manifestation qui consacre le cinéma d'architecture à travers de nombreux éléments audiovisuels (documentaires, courts métrages et publicités) présentant l'histoire de Paris et diffusés sans interruption de 10h30 à 18h30 (voir notre article ). Jean-François Roudot (architecte et commissaire de l'exposition) et Karin Leopold (scénographe) nous font découvrir les coulisses de "Paris comme au cinéma".

    Pouvez-vous nous décrire "Paris comme au cinéma" en quelques mots ?

    Jean-François Roudot : "Paris comme au cinéma", c'est 120 films documentaires et 14 salles sur Paris afin de comprendre sa mémoire et de voir sa vie en mouvement. Une exposition de ce type où il n'y a que des films, c'est une première ! On a accroché des films comme on accroche des tableaux, on met en place des sculptures. (...) Le sens de cette exposition, c'est de donner le temps aux visiteurs de découvrir la ville à travers le temps des films.

    Vous essayez de montrer quelles seront les futures orientations architecturales de la capitale ?

    J-F.R. : Nous ne sommes pas tellement dans la thématique "vers où elle va" mais plutôt "vers où elle allait il y a une trentaine d'années" : on expose le Paris des utopies dans la salle de la Grande illusion, un de nos films montre que le Corbusier voulait raser le centre de Paris, un autre que les architectes dits "pré-visionnaires" des années soixante imaginaient le Paris de 2001 couvert par une superstructure et des autoroutes sous la Seine...

    Pourquoi uniquement choisir des documentaires et non des fictions ?

    J-F.R. : C'est un choix de départ très affirmé pour une raison très claire : dans le documentaire, la ville est véritablement l'actrice du film alors que dans la fiction elle n'en est que le décor. Ces documentaires sont rarement projetés et difficiles d'accès, et l'idée est d'offrir au public la possibilité de se balader dans Paris à travers ces documents et ainsi d'en découvrir un autre visage.

    Chaque salle a le titre d'un film. Qu'avez-vous cherché à évoquer ?

    J-F.R. : En piochant dans le répertoire des films, je me suis aperçu qu'il y a certains titres qui déclenchaient des déclics : Entree des artistes, Metropolis, La Grande évasion ou 2001 : l'odyssée de l'espace. Le choix de ces titres est un moyen d'affirmer les documentaires par les thèmes, et en même temps un clin d'oeil à la fiction.

    Le choix des films a été minutieux, l'agencement du Pavillon de l'Arsenal aussi ?

    Karin Leopold : Ce qu'on a voulu faire à travers cette scénographie, c'est avoir un regard assez sobre sur l'ensemble du pavillon. A chaque fois, on a voulu mettre en situation le spectateur de façon différente par rapport à l'image : c'est le désir de mettre en valeur les films en créant une atmosphère abstraite, en essayant d'éliminer les limites du Pavillon de l'Arsenal. Techniquement, le plus difficile à mettre en place est l'insonorisation des salons et de parvenir à faire cohabiter 14 salles aux univers sonores différents.

    Que croyez-vous que les visiteurs gardent comme images de cette exposition ?

    J-F.R. : En voyant ces films, on ne peut plus avoir le même regard sur les monuments parisiens. Il y a une présentation de l'histoire et de ses dessous. Mais on essaye aussi de prouver que Paris ne s'arrête pas au périphérique (Metropolis). On montre des similitudes avec des projets de par le reste du monde. "Paris comme au cinéma" fait partager l'architecture comme création universelle.

    Propos recueillis par David Custodio

    "Paris comme au cinéma"

    Au Pavillon de l'Arsenal jusqu'au 15 janvier 2002

    21 boulevard Morland, 75004 Paris

    Renseignements : 01 42 76 33 97

    Et sur le web : www.pavillon-arsenal.com

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top