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    Robert Castel

    A l'occasion de la sortie de "Les marchands de sable", l'acteur Robert Castel vous convie à un tête à tête. Une interview à retrouver sur allocinetv.com

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été acteur, qu'auriez-vous fait ?

    Robert Castel : Peut-être musicien... J'ai très souvent joué de la musique arabo-andalouse qu'on appelle Châabi c'est-à-dire musique populaire.

    Considérez-vous un acteur comme la référence absolue ?

    Je crois que c'est Anthony Quinn. Pourquoi Anthnoy Quinn ? Parce que lui peut faire les choses que les autres font mais les autres ne peuvent pas faire ce qu'il fait.

    A ce jour, professionnellement, quel est votre plus grand regret ?

    De ne pas avoir fait tout ce que j'ai envie de faire... Vous vous contenterez de cette réponse (sourire). Je n'ai pas la vertu d'oublier le passé, je n'ai que des regrets.

    Et inversement, quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

    Certainement ma date de naissance théâtrale à Paris avec La Femme Irlandaise en août 1957. La presse, puisque tout est vanité et que je suis probablement comme les autres, l'enthousiasme de la critique et des connaisseurs à mon égard...

    Avez-vous un film de chevet ?

    Longtemps, ce fut Les plus belles années de notre vie, un film de Billy Wilder. Longtemps... mais après j'ai eu d'autres émotions.

    Quelle fut la rencontre déterminante dans votre carrière ?

    Avec Lucette... Elle était mon épouse... A qui le style qu'on appelle "pied noir" doit tout. Sauf la vulgarité (prenant l'accent) "les couscous, les merguez, popopo mon frère", on a jamais voulu de ce folklore de pacotille, ces clichés vulgaires.

    Pouvez-vous commenter en quelques mots certains de vos films?

    Le Grand Blond avec une chaussure noire : Excellent scénario de Yves Boisset et Francis Veber. Un regret, être mort à cause de la lutte de deux bandes rivales qui cherchaient des micros dans la chambre du grand blond, qui était Pierre Richard, et de ne pas avoir tourné le deuxième.

    Vos gueules les mouettes ! : Bon souvenir. J'ajoute pour votre culture que c'est tiré d'une comédie musicale que j'ai jouée 400 fois au Théâtre des Variétés. Excellent séjour à Benodet, excellent compagnonage avec Robert Dhéry, Colette Brosset et tout les copains Pierre Tornade... D'excellents comédiens, je le dis sans flagornerie...

    Dupont Lajoie On a tout dit sur Dupont Lajoie. Qu'est-ce que vous voulez que j'ajoute d'original ? Si je vais vous dire quelque chose d'original (sourire) : j'étais très très bien dans Dupont Lajoie.

    Je suis timide mais je me soigne : C'était un joli sketch avec Aldo Maccione et Pierre Richard. Le souvenir qui a flatté ma vanité et mon cabotinage c'est que mon sketch est devenu la bande-annonce du film. Alors là, j'ai bu du petit lait et je me suis dis que je n'étais pas trop mauvais.

    Mais qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes ? Un film dont je garde un bon souvenir grâce au compagnonage de Michel Galabru, l'histoire est digne, je n'ai pas honte du tout. Le tournage était en Espagne, où j'ai eu le privilège pendant les jours de repos d'assister à des grandes soirées de flamenco ; je suis amateur...

    Comment s'est passé votre rencontre avec Pierre Salvadori, le réalisateur des Marchands de sable

    Normalement. Il est venu à la maison, on a bu un café et il ma parlé du film, de mon personnage. J'avais envie de travailler. Ca faisait un moment que je n'avais pas fait de cinéma. Plus la séduction d'avoir un rôle à contre-emploi et le défi de vouloir surprendre le peu de personnes qui me font un peu confiance et qui m'aiment...

    Vous étiez inquiet à l'idée de faire un film noir avec un réalisateur issu plutôt de la comédie ?

    Non pas du tout. Il m'a semblé, et ça s'est confirmé tout au long du tournage, qu'il était conscient du film qu'il voulait faire. Il n'y a pas un plan dont il ne soit pas responsable, il n'y a pas un conseil que je regrette d'avoir suivi de sa part, parce que le résultat, ça peut passer pour de la promotion mais pas de la "promostitution", me semble être de grande qualité.

    Vous avez pris plaisir à jouer ce rôle de beau salopard ?

    Beaucoup, beaucoup, beaucoup... C'est la première fois... quoique dans Il était une fois un flic, je faisais un salaud qui piègait Michel Constantin.

    Quel souvenir gardez-vous du tournage ?

    Un tournage dur, difficile de nuit... Pierre n'a pas eu les moyens de La Tour Infernale, avec le peu qu'il avait, compte-tenu des conditions dans lesquelles il l'a tourné, le mérite n'en est que plus grand

    Quelle fut la scène la plus difficile ?

    Sans conteste la scène de la mort de mon neveu Xavier. Ainsi qu'une scène, en plan continu, avec Francis Lizana... Toute la descente du boulevard, sans tricher ; c'est pas un exploit mais c'était une scène assez difficile et il m'a laissé improviser.

    Aura-t-on l'occasion de vous voir bientôt au cinéma ?

    Ca ne dépend pas de moi... Je vais être franc : je suis à la disposition des metteurs en scène ; je vais être très franc et très primaire, j'en crève d'envie... J'aime ce métier, sinon ça ne ferait pas 50 ans que ça dure, et ça fait 50 ans que ça dure avec les aléas de la fortune.

    Par contre, j'ai projet théâtral très bientôt. Ca, je peux en parler parce qu'il est signé... Je commence les répititions le 7 octobre.

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