Intitulée The Watcher, la série de Ryan Murphy et Ian Brennan raconte le cauchemar d’une famille sans histoire harcelée par des lettres anonymes et des voisins un poil oppressants. L’origine de ces menaces ? La maison, située au 657 Boulevard, à Westfield, dans le New Jersey.
Les 7 épisodes reviennent sur ce drame tout droit sorti d’un film d’horreur. Bien que des péripéties soient inventées pour les besoins de la série, l’histoire originale est bien réelle et s’est déroulée en 2014. Quatre ans plus tard, ce fait divers gagne en popularité grâce à un article publié dans les colonnes du New York Magazine.
Tout commence en juin 2014. Derek et Maria Broaddus forment un couple épanoui, parents de trois enfants. L’épouse est originaire du New Jersey et souhaite s’installer près de sa maison d’enfance. Son mari, lui, est un exemple parfait du transfuge de classe. Issu d’un milieu ouvrier, il est devenu vice-président d’une compagnie d’assurance à Manhattan.
Pour ses 40 ans, Derek Broaddus décide d’acheter la maison de ses rêves. Celle qui deviendra, quelques jours plus tard, le théâtre de ses pires cauchemars. Son prix ? 1,3 million de dollars. Une demeure coloniale de six chambres construite au cœur d’un quartier idyllique.
Trois jours seulement après leur achat, le père de famille, qui repeint la maison, reçoit la première lettre anonyme signée “The Watcher” - celui qui observe en français. Elle est adressée aux “nouveaux propriétaires”.
Le début de la lettre est cordial, puis le ton se durcit et inquiète Derek Broaddus. L’auteur prétend que la maison a été gardée et surveillée de génération en génération. “Connaissez-vous l’histoire de cette maison ? Savez-vous ce qui se cache dans les murs du 657 Boulevard ? Pourquoi êtes-vous là ? Je vais le savoir.”
Après ces quelques lignes, l’harceleur poursuit et menace les enfants du couple : “Avez-vous besoin de remplir la maison avec le sang frais que j’ai demandé ? Tant mieux pour moi. Votre ancienne maison était trop petite pour votre famille grandissante ? Ou est-ce la cupidité qui vous pousse à amener vos enfants ici ? Une fois que je connaîtrai leurs noms, je les appellerai et les ferai venir à moi.”
DES SUSPECTS
Deux autres lettres sont envoyées le 18 juin et le 18 juillet 2014. Le contenu est encore plus terrifiant à chaque fois : “Qui dort dans la chambre face à la rue ? Je le saurai dès que vous emménagerez. Je pourrais savoir qui se trouve dans quelle chambre pour que mon plan soit encore meilleur."
À ce moment-là, la famille ne vivait pas encore dans les lieux. Néanmoins, Derek Broaddus prend les lettres très au sérieux et se rend à la police. Les autorités font part de leurs théories : des voisins envieux ou des acheteurs déçus de ne pas avoir eu la maison pourraient être le mystérieux corbeau.
Pour le couple, cela ne fait aucun doute : l’auteur des lettres vit près de la maison. L’un des textes mentionne même les surnoms des trois enfants, ce qui signifie que le harceleur était assez près pour tout entendre.
La police suspecte d’abord un voisin, mais aucune preuve concrète ne peut confirmer leurs soupçons. Des traces d’ADN sont ensuite prélevées sur l’un des courriers. L’ADN appartiendrait à une femme, mais aucune identité n’est révélée.
Derek et Maria Broaddus attaquent les anciens propriétaires de la maison. Ils les accusent d’avoir caché les menaces du “Watcher”. Pourtant, John et Andrea Woods affirment n’avoir jamais reçu de telles lettres en plus de vingt ans.
L'ENFER SE POURSUIT
Six mois après la première lettre, le couple abandonne la maison et décide d’emménager ailleurs. Sans surprise, ils peinent à trouver de nouveaux acheteurs. Dans le quartier, les rumeurs font vite le tour. Les mois et les années passent, mais le cauchemar continue.
En février 2017, un locataire arrive dans la maison - toujours détenue par le couple Broaddus - et un quatrième courrier est envoyé. Son contenu est encore plus violent que les trois précédents.
Ce n’est qu’en 2019 que Derek et Maria Broaddus parviennent à vendre leur maison. Prix de la vente : 959 000 dollars, soit 400 000 dollars de moins que le prix d’achat. Les nouveaux occupants restent discrets et affirment n’avoir jamais reçu de lettres. Le “Watcher” n’a jamais été identité.
The Watcher, disponible sur Netflix.