Après une fréquentation des salles de cinéma en forte baisse au mois de septembre dernier, les professionnels du secteur appellent le gouvernement à des Etats Généraux du Cinéma.
Selon le rapport du CNC publié le 3 octobre, le mois de septembre 2022 a enregistré le plus faible niveau de fréquentation cinématographique depuis le début de l'année.
La fréquentation cinématographique du mois de septembre 2022 enregistre 7,38 millions d’entrées, contre 9,31 millions pour le mois de septembre 2021. Le rapport précise que, depuis le début de l’année, les salles totalisent 104,97 millions d’entrées, soit 30,3 % de moins que sur la même période de 2019.
Black Panther 2 et la chronologie des médias : la hache de guerre est déterréeC'est pourquoi les professionnels du cinéma se sont réunis jeudi 6 octobre afin de demander au gouvernement d'organiser des États Généraux du cinéma.
Plus de 2000 personnes ont partagé le constat d’une crise profonde et la nécessité, pour en sortir, d’une politique du cinéma plus volontariste et plus ambitieuse. L’objectif était d’inviter l’ensemble de la filière à initier une réflexion générale afin de trouver des solutions à la crise actuelle.
La nécessité d’une politique du cinéma plus volontariste et plus ambitieuse
Dans un communiqué de presse, les signataires de cet appel souhaitent réaffirmer la nécessité de préserver l’exception culturelle et le besoin de pluralité de la création et de la diffusion, rappeler la nécessité de distinguer clairement les filières cinéma et audiovisuel, lutter contre la concentration dans tous les secteurs et dire l’urgence d’une concertation large de la profession.
Ils déclarent "Nous attendons désormais des pouvoirs publics qu’ils entendent cette mobilisation exceptionnelle d’artistes, de techniciens et d’indépendants œuvrant chaque jour auprès du public, dans la presse, les salles, les écoles, les festivals - et qu’ils convoquent au plus vite les États Généraux du cinéma."
Présent lors de la rencontre à l'Institut du Monde Arabe, France Info relaie la prise de paroles de l'actrice, scénariste et réalisatrice Agnès Jaoui : "Les films au cinéma ont de plus en plus de mal à se monter, ou alors au minimum syndical, et les plateformes comme les télés nous demandent des récits platement formatés, écrits et réalisés le plus vite possible, soumis à quarante décideurs".
De son côté, la réalisatrice de La Famille Wolberg et plus récemment Petite Solange, Axelle Ropert, souligne : "On est venus alerter sur un système qui a permis de faire vivre le cinéma en France depuis des décennies, et auquel on retire chaque jour un peu plus son oxygène."