Après ses récents propos sur les films de super-héros, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu, Oscarisé pour Birdman et The Revenant, s'en prend au cinéma moderne.
Invité du Festival du film de Londres pour présenter Bardo, son nouveau long-métrage produit et diffusé par Netflix, le metteur en scène a déploré que le cinéma moderne privilégie le style à la substance.
Le journal américain Variety rapporte ses propos : "Je ne me soucie pas de la qualité des choses. Quand je vois de jeunes cinéastes, je suis très sensible à la façon dont ils s'expriment. Aujourd'hui, beaucoup de choses sont belles, mais il y a un manque d'âme."
"Les gens ont désormais besoin d'être nourris à la main"
Le cinéaste a souligné que les attentes du public ont également changé, affirmant qu'il est peu probable que son film "exigeant" 21 Grammes puisse être réalisé aujourd'hui.
"Je ne sais pas si nous aurions pu faire 21 Grammes aujourd'hui, car le public serait très irrité par ce film. Les gens ont désormais besoin d'être nourris à la main".
Présenté en avant-première au Festival de Venise cet été, Bardo, fausse chronique de quelques vérités n'a pas fait l'unanimité. Le long-métrage porté par Daniel Giménez Cacho et Griselda Siciliani a fait l'objet de critiques mitigées notamment sur sa lenteur et sa longueur.
Le cinéaste mexicain n'a pas hésité à retourner en salle de montage et a coupé 22 minutes du film, qui dure désormais 2 heures et 32 minutes sans générique. Iñárritu avait alors expliqué à IndieWire : "La première fois que j'ai vu mon film, c'était avec 2 000 personnes à Venise. C'était une belle opportunité de voir ce qui pouvait être amélioré (...) Petit à petit, je l'ai réduit, et j'en suis très satisfait".
Bardo sera disponible sur Netflix dès le 16 décembre.