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    Hors saison sur France 3 : "C'était éprouvant, je n'ai pas vécu beaucoup de tournages comme ça"
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    Alors que la mini-série "Hors saison" continue ce soir sur France 3, Marina Hands et Sofiane Zermani, les interprètes des flics Sterenn Peiry et Lyes Bouaouni, se confient sur ce polar pas comme les autres, leur duo, et les conditions de tournage.

    AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce polar pas comme les autres ?

    Marina Hands : Quand j’ai commencé à lire le scénario de Hors saison je me suis dit "Je n’ai jamais vu ça, je ne peux pas laisser passer ça". Je ressentais une vraie excitation. L’intrigue est complètement dingue. J’adore l’idée que ce soit difficile et compliqué à tourner, car on n’a pas choisi la facilité avec cette série. C’est super, les enjeux sont toujours extrêmement élevés.

    J’étais très honorée aussi qu’on me propose un tel rôle car je n’ai jamais joué un personnage comme Sterenn. Je trouvais ça chouette, qu’on me fasse confiance. Et puis j’avais très envie de travailler avec Sofiane. J’ai rencontré beaucoup de gens incroyables au cours de ma carrière, mais aussi fantastiques que peuvent être certains acteurs, je trouve qu’il y a quelque chose d’encore plus fantastique dans ce métier : la passion.

    Et avec Sofiane, je sentais que le tournage allait me réveiller (rires). Je me suis dit "Ça, ça va m’empêcher de ronronner". C’est ce que je recherche. J’ai besoin de cette fraîcheur et de travailler avec des gens qui flambent, qui font des paris. Sofiane est comme ça. Et la série dans son ensemble baignait dans cet esprit. C’est un vrai pari : les créatrices sont toutes jeunes, les deux producteurs produisent pour la première fois une série. Il y avait un côté "première fois". Pour Sofiane aussi qui se retrouvait immergé dans un tel rôle. J’ai aimé cela. L’énergie qui en ressort n’a pas de prix.

    Sofiane Zermani : C’est vrai que, même si c’est un rôle partagé, c’est la première fois que je suis autant mis en avant. Il y avait beaucoup de premières fois. Première fois en Suisse notamment. Ça faisait évidemment partie de mes motivations. Avec aussi l'envie d'explorer le quotidien d'un flic, d'être en immersion dans cet univers. J'avais plein de curiosité par rapport aux forces de l'ordre, donc ça me plaisait de me mettre dans la peau d'un flic, dans sa normalité.

    Hors saison
    Hors saison
    Sortie : 2022-09-01 | 60 min
    Série : Hors saison
    Avec Marina Hands, Sofiane Zermani, Clarina Sierro
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    3,1

    Comment définiriez-vous la dynamique du duo formé par vos deux personnages dans la série ?

    Sofiane Zermani : La relation entre Lyes et Sterenn, c’est deux mondes diamétralement opposés qui se rencontrent et qui se marient super bien.

    Marina Hands : La force de la série repose aussi dans ses personnages. J'ai adoré qu'ils ne soient pas des stéréotypes, des clichés, des gens qui n’existent pas vraiment. J’avais envie que le téléspectateur puisse s’identifier à un capitaine de police. Qu’un lien soit possible, peu importent les étiquettes et les nationalités.

    Sofiane Zermani : La série ne reste pas simplement en surface, elle s’intéresse à a la vie, aux conflits internes, et aux doutes des personnages. Leur vie professionnelle et leur vie personnelle entrent en collision, l’une déteint sur l’autre. C'est une vraie série sur la frontière, dans tous les sens du terme. Et tout ça donne quelque chose d’honnête.

    Nous, en tant que comédiens, on a l’impression de jouer des personnages qui ne trichent pas et on se les approprie plus facilement. Et on a été aidé car la série est très bien écrite et nous avons été très bien dirigés par Pierre Monnard.

    Comment avez-vous travaillé ce duo d'enquêteurs franco-suisse ?

    Marina Hands : On n’a pas vraiment créé un duo. On a créé deux individualités avec Pierre, chacun de notre côté. Il nous a fait tourner toutes les scènes de voiture la première semaine de tournage. On ne se connaissait pas, on a senti quelque chose de l'ordre de la manipulation de réalisateur, et ça a fonctionné immédiatement.

    On s’est rencontré sur le plateau, dans le travail, avec ce qu’on avait travaillé chacun de notre côté. Et ça a été une évidence. On a eu un grand plaisir à jouer ensemble. Et cette rencontre avec Sofiane me marque vraiment aujourd’hui encore.

    Sofiane Zermani : J’étais très flatté de partager le plateau avec Marina. Je respecte énormément son travail et sa carrière. Et je me suis un peu laissé guider par elle. J’ai envoyé ce que je pensais être bon, elle m'a aidé à être meilleur je pense. C’était très naturel, très fluide dès le début. Ce duo était tellement improbable sur le papier, mais on a beaucoup ri.

    Marina Hands : Heureusement car la série est tellement noire, il fallait qu’on puisse décompresser sur le plateau.

    Benoit Linder - FTV - Gaumont - Akka films

    Avez-vous rencontré de vrais policiers pour vous préparer à incarner vos personnages ?

    Sofiane Zermani : Bien sûr. Ils nous ont appris à ne pas mettre le doigt sur la gâchette quand on marche avec une arme. Le maniement, deux ou trois protocoles à suivre pour les arrestations et être crédible. Mais c’était très rapide. Ensuite, on a un peu tout fait au feeling.

    Et il faut dire que le scénario délimite les actions. Il y a beaucoup de différences entre les lois françaises et les lois suisses. Et quand Lyes arrive dans cette station, il est très Français. Il n’a pas les codes, il se comporte un peu comme un cow-boy. Et finalement le cadre de la police suisse encadre tout ça. C’était assez naturel.

    Hors saison est aussi une vraie série d'ambiance. Il se dégage une atmosphère humide, glaciale, et parfois poisseuse de cette station enneigée où s'accumulent les drames. Le tournage a-t-il été éprouvant ?

    Marina Hands : Oh oui. C’était éprouvant, je n'ai pas vécu beaucoup de tournages comme ça. D’abord car on tourne très vite. Je le sais, je le savais déjà. Mais je ne m’y fais pas (rires). À chaque fois je me dis "Est-ce qu’un jour on pourra tourner autant d’épisodes, avec autant de difficultés, en plus de trois mois ?". C’était la difficulté principale pour moi.

    Mais il y avait aussi la nature, la montagne, la météo. Il pleuvait beaucoup. Et puis on devait composer avec l’exigence de Pierre Monnard (rires). Ses exigences de réalisateur, de directeur d’acteur. Il avait une exigence folle d’incarnation, de travail. Il fallait refaire souvent les scènes. Il n’était pas question de rester en surface et de jouer cette série dans la légèreté.

    Sofiane Zermani : Le cadre sert énormément l’histoire, mais il faut l’assumer aussi. On était dans la montagne, il y avait une heure de route pour monter là-haut, c’est toute une organisation. On avait le beau temps et, tout à coup, trois minutes plus tard il pleuvait. Il y avait une espèce de microclimat dans cette région du Valais où on tournait. C’était compliqué parfois. Il fallait rester concentré.

    Mais Pierre menait la danse. Il est vraiment fantastique. Il tient le plateau avec un calme assez dingue. Il ne s’énerve jamais, il a un petit mot pour tout le monde. Ça paraît naturel mais ce n’est pas toujours comme ça sur les tournages.

    Hors saison est une série à twists. Il y a évidemment le twist du début, concernant Sterenn et son fils. Mais aussi le rebondissement qui vient à nouveau rebattre les cartes dans l'épisode 4. Comment avez-vous réagi à la lecture de ces séquences ?

    Marina Hands : C'est compliqué, on ne peut pas trop en dire pour ne pas spoiler. Mais je trouvais incroyable, évidemment. J'étais captivée. Dès le premier épisode j’étais conquise, en termes d’audace. La série prend vraiment des risques, on n'est pas dans un polar classique. J'espère que le public se laissera surprendre.

    Pour protéger son fils, qui a tué accidentellement sa petite amie, Sterenn prend tous les risques et décide de maquiller la mort de la jeune femme et de la faire passer pour l'une des victimes du tueur en série qu'elle tente d'arrêter. Était-ce facile pour vous Marina de vous identifier à ce personnage et au choix qu'elle fait ?

    Marina Hands : Je ne me suis pas posé la question en termes d’identification. C’est plus en termes d’empathie. Ce dilemme intérieur me touchait énormément. Je me disais "Si je rencontrais une femme comme ça, je l’aimerais tout de suite. J’aurais envie de savoir d’où vient ce deuil pas fait, cette solitude. Comment on fait pour s’en sortir". J’étais vraiment dans l’empathie avec ce personnage.

    Sofiane Zermani : On parle de solitude et, justement, je trouve que le décor dans lequel évoluent les personnages fait beaucoup et sert beaucoup le mystère autour de Sterenn.

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