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    Jason Momoa : oubliez Aquaman et Game of Thrones ! Voilà "le meilleur rôle" de sa carrière selon lui
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    AlloCiné a rencontré Jason Momoa, qui a fait ses adieux après trois saisons à son personnage de Baba dans la série Apple TV+ « See ». Le meilleur rôle de sa carrière selon lui...

    AlloCiné : En quoi cette nouvelle saison de See est différente des autres ?

    Jason Momoa : Cette saison est encore plus explosive que les précédentes. C’est une succession de bombes et d’explosions. C’est vraiment la guerre sans relâche et le chaos qui règnent. Baba Voss, mon personnage, tente jusqu’au bout de protéger sa famille. Il fait face à de nouveaux défis.

    Sa femme est avec quelqu’un d’autre maintenant. Mais il sait endurer et il va affronter tous les obstacles sur son chemin. C’est un regard sur ce que fait un père pour sa famille : jusqu’où ira-t-il pour protéger les siens ?

    De quelle manière cette série diffère-t-elle des autres œuvres de science-fiction et d’action dont vous avez fait partie ?

    C’est une série tellement différente de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Cinématographiquement et visuellement c’est une autre expérience. Jouer quelqu’un qui ne voit pas, qui doit faire confiance à son ouïe et à son instinct, est unique.

    C’est un défi permanent sur le tournage, sans doute le plus important de ma carrière. Le rôle le plus émotionnel de ma vie d’acteur ! J’espère que le public aimera cette dernière saison.

    See
    See
    Sortie : 2019-11-01 | 60 min
    Série : See
    Avec Jason Momoa, Sylvia Hoeks, Hera Hilmar
    Presse
    2,1
    Spectateurs
    3,8
    Voir sur Apple TV+

    Pouvez-vous nous expliquer plus en détail les challenges de jouer un guerrier qui ne peut pas voir ?

    Quand je me bats, je ne peux pas poser les yeux sur mon adversaire, puisque je suis aveugle. C’est donc compliqué et dangereux de s'affronter ainsi, de faire voltiger mon arme au visage de quelqu’un sans que les coups soient vraiment portés tout en conservant l’illusion parfaite de l’impact.

    Le challenge ultime est, comme un animal, de faire confiance à tous vos autres sens : l'ouïe, l'odorat, le toucher... Se battre ainsi est une sensation tellement plus réelle que de juste tirer avec un flingue. Je pense que cela force à être un meilleur acteur, un meilleur combattant.

    Pensez-vous qu’une série montrant ainsi des guerriers aveugles faisant des choses incroyables peut changer la perception des personnes non-voyantes ?

    J’avais l’intuition que ce show incroyable avec des personnes tellement bien intentionnées, comme le showrunner Jonathan Topper, ne pouvait qu'avoir un impact positif sur la perception que l’on peut avoir des personnes non-voyantes.

    Vous ne pouvez pas imaginer tout le travail de préparation que nous avons tous suivi pour être le plus réaliste possible et en honorant les personnes qui sont vraiment aveugles. Nous avons tous, y compris Apple qui finance la série, mis tout notre cœur et nos meilleurs efforts pour mettre en valeur les non-voyants.

    Je veux trouver d’autres rôles aussi riches que celui de Baba.

    Physiquement, comment vous préparez-vous pour une série comme celle-ci ?

    Nous avons tourné les saisons 2 et 3 à la suite. Ce fut extrêmement éprouvant et j’ai été blessé pendant le tournage, mon épaule s’est déboîtée. J’ai eu aussi une hernie. J’étais "cassé" ! Le tournage de la dernière saison fut donc le plus éprouvant et j’étais au plus faible physiquement.

    De plus, comme nous sommes restés à Toronto longtemps à cause du covid, je n'ai pas pu rentrer chez moi aux Etats-Unis. Il y a un parallèle entre ce qui s’est passé dans ma vie et le parcours de mon personnage. C’était douloureux et j’ai tenté de vivre tout ceci comme Baba le vit à l’écran. Ce ne fut pas évident de survivre à cette épreuve avec un tournage tellement éprouvant émotionnellement et physiquement. Mais j’ai réussi à retrouver ma forme et à pouvoir ensuite enchaîner avec le tournage d’Aquaman.

    Quand vous regardez la dernière saison de See, vous avez l’impression que je suis au top de ma forme quand en fait j’étais en pleine souffrance et limité. J’ai donné tout ce que j’ai pu et je crois que le résultat est à la hauteur de ce que l’on peut espérer d’une telle série.

    Est-ce que cette série vous a "transformé" d’une certaine manière ?

    Cela m’a donné encore plus envie de faire d’autres séries exceptionnelles. Je veux trouver d’autres rôles aussi riches que celui de Baba, mais ça va être dur de faire mieux. Je suis tellement fier de ce que nous avons fait avec See. Ça m’a dévasté de réenregistrer ma voix et mes émotions en post-production pour la séquence finale de cette saison et que nous avions tourné pendant cinq journées ultra intenses.

    C’était tellement dur de me remettre émotionnellement dans la peau de Baba, de revivre cette bataille et puis de refaire mes au-revoirs à mon personnage. À la fin de cet enregistrement, je me suis senti totalement vidé mais, encore une fois, quelle fabuleuse expérience d’avoir pu vivre ce que j’ai vécu !

    On dirait que si cela continue, le futur de l’humanité risque de ressembler à celui de See. Qu’en pensez-vous et quelle est votre vision de notre futur ?

    Je ne suis qu’un acteur. Je ne suis pas certain que les gens se soucient de ce que je peux penser du futur de l’humanité. Dans tous les cas, nous vivons une période effrayante, avec cette pandémie. Cela ne peut que nous faire prendre conscience de notre fragilité. Nous avons tellement de chance d’être ici bas.

    Quand on voit toutes ces images qui nous arrivent de l’univers via les télescopes on ne peut qu’être en émerveillement. Venant de Stargate Atlantis et de See, je ne peux que me poser des questions par rapport à ce qui va arriver dans le futur. Ça peut être effrayant, c’est certain.

    Au final, que représente cette série pour vous ?

    C’est la première fois que je peux vivre un personnage du début à la fin et qui a un parcours complet. Surtout par rapport à d’autres rôles dont l’arc émotionnel est resté en suspens ou dont la fin n’est pas forcément satisfaisante. Comme avec Khal Drogo [Game of Thrones], Ronon Dex [Stargate Atlantis] ou encore Declan Harp [Frontier].

    Même si je suis fier d’avoir fait partie de franchises incroyables, comme Dune, ce rôle m’a touché au plus profond de moi. Cela m’a aussi permis d’en apprendre beaucoup en tant qu’acteur mais aussi en tant qu’homme. J’ai l’impression d’avoir mûri avec cette série. Ce fut une expérience incroyable de jouer quelqu’un d’aveugle, cela vous rend beaucoup plus humble et respectueux.

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